Test – La course aux miams

Votre marmot se sent ballonné après sont neuvième Macdo de la semaine ? Il se sent vaseux depuis que vous mettez du whisky pur malt dans son lolo ? Les 643 bonbons quotidiens ont du mal à passer ? Alors vite, une partie de La Course Aux Miams s’impose

La Course aux Miams est un petit jeu de parcours et de questions/réponses qui tient quasiment dans la poche. Accessible à partir de 7 ans, pour 2 joueurs ou plus, ce jeu se fait fort de nous aider à nous sentir mieux dans nos baskets au travers de questions liées à la nutrition et à l’activité physique. Eh oui, manger et bouger, c’est comme tout : cela s’apprend ! Mais cela se joue également… Alors allons-y !   

Non, non, non, le churros n’est PAS un légume !

L’obésité galope. Enfin non, si elle galopait réellement, le problème ne se poserait pas. Disons qu’elle progresse, inexorablement, et que les enfants sont de plus en plus touchés. Je vous vois venir, vous allez me dire qu’il vaut mieux savoir s’accepter en gros que de chercher à rester mince. Mais lorsque l’on sait que ce phénomène a des conséquences très néfastes sur la santé (risques vasculaires, diabète, mal de dos…) on se dit qu’il ne s’agit pas d’une simple question esthétique. L’obésité est dangereuse et doit être prise au sérieux dès l’enfance. Manger, c’est comme le vélo, les maths ou les pouvoirs des pokémons : ça s’apprend, ça s’entretient et ça se révise. Et c’est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit d’enfants, constamment soumis à la pression de la pub pour le gras et le sucre.  

Les éditions Abeilles nous proposent donc de vérifier les connaissances de nos marmots (mais aussi un peu les nôtres, car c’est nous qui faisons les courses) sur la nutrition et l’activité physique. Pourquoi ? Parce que les mentions “manger bouger” ne sont pas juste des mots. Et si un jeu peut nous aider à corriger en douceur le tir sur la manière dont nous mangeons, autant lui accorder toute l’attention qu’il mérite. Bref : je lâche ce Whopper dégoulinant, je m’essuie les doigts et je vais ouvrir la boîte de cette Course Aux Miams

What’s in the lunch box ?

Le matériel de La Course aux Miams est relativement compact, ce qui permet de le trimbaler avec soi en toute circonstance. On y trouve un (petit) plateau de jeu en 14 x 14cm, 110 cartes, deux pions et un dé. Les deux pions, cela signifie que si vous jouez à plus de deux, il s’agira de jeu par équipe. Essayez donc de jouer en nombre pair, cela vous simplifiera la vie. L’ensemble est de bonne facture, simple et sans chichis. Le plateau de jeu, coloré, fait penser à un mini jeu de l’oie, avec des cases spéciales qui vont autoriser un (petit) peu de stratégie. Le dé est numéroté de 1 à 3, sans doute pour éviter que la chance ne vienne jouer un trop grand rôle, et les 110 cartes comportent chacune une question ayant trait à la nutrition ou l’activité physique. Chaque question comporte 3 réponses possibles : la bonne est surlignée pour qu’il n’y ait pas d’erreur possible. Un petit commentaire sur la réponse est donné en fin de carte et apporte davantage de précisions. Classique et efficace. 

Le choix du mouvement : une bonne idée

Le déroulement du jeu est fort simple, le premier joueur demande à son adversaire de lui poser une question, tirée au sort dans la pioche. Si la réponse est bonne, il a le choix entre lancer le dé ou avancer automatiquement de deux cases. Il rejoue ainsi jusqu’à ce qu’une de ses réponses soit eronnée, ou jusqu’à ce qu’il tombe sur une case spéciale (du type “passer son tour, échanger la position avec l’autre joueur, etc). Il faut donc constamment avoir l’oeil sur le plateau avant de décider d’avancer de deux cases ou de prendre le risque de lancer le dé.  

Si la règle est simple, elle est efficace : le choix donné au joueur concernant son déplacement change un peu de l’automatique “je lance le dé”. De nombreux marmots, conditionnés au polyèdre, préféreront le lancer quoi qu’il arrive, sans réaliser qu’un déplacement automatique de deux cases leur octroierait un bonus intéressant. Le goût du risque, ça n’a pas de prix, mais ce sera l’occasion de les confronter aux conséquences de leurs choix et de leur montrer les options qui se présentent à eux. 

Cherry coke 

Mais le véritable intérêt du jeu, ce sont bien évidemment les questions. Et là, surprise ! Car en comparaison des autres jeux Abeilles que nous avons pu tester (Secoury, A la rescousse…) le niveau est ici plus élevé. Attention, pas de quoi vous faire décrocher des camemberts au Trivial, évidemment, mais de quoi semer de temps en temps le doute dans l’esprit de vos marmots, surtout avant neuf ans, même si la bonne réponse reste souvent la plus évidente.

La mention  “à partir de sept ans” prend donc ici tout son sens, car il faut véritablement que les joueurs se soient intéressés un tout petit peu à la question de la nutrition pour ne pas se planter sur certaines réponses. 

Il faudra par exemple savoir que les lentilles sont utiles pour leur magnésium (plus que pour leur fer), qu’une boisson énergisante est riche en caféine (et non en vitamines) et que la cerise est plus sucrée que la fraise. Cette dernière réponse m’a tellement traumatisé que je me suis juré de ne plus toucher à des cerises et de me concentrer désormais sur les fraises. (Tagada). 

Les questions sont variées, plutôt bien rédigées (même si les experts contesteront toujours tel ou tel point) ce qui permet donc à chacun d’apprendre des trucs et d’avoir l’air déconfit en découvrant que le but de l’activité physique n’est pas d’être “plus fort pour la bagarre” ou que le soda n’est pas indispensable à ma santé. Quelle déception ! 

L’avis de Plateau marmots

Si La Course aux Miams se présente de manière simple et classique, on note volontiers que le système de déplacement permet de maximiser l’impact des bonnes réponses. Mais ce sont surtout les questions qui tirent leur épingle du jeu : moins “évidentes” que pour d’autres jeux de la gamme, elles soulignent certaines mauvaises habitudes que nous avons immanquablement prises concernant la nutrition. Le ton employé n’est heureusement jamais professoral ni moralisateur, ce qui permet de se remettre en question sans se sentir agressé.

Parents et enfants doivent donc jouer à ce jeu ensemble, afin d’ouvrir le (douloureux) débat du nombre de bonbons (ou de chips) ingurgités chaque jour. Nos enfants prennent en effet les habitudes alimentaires que nous leur donnons, et nous responsabiliser sur cette question de santé publique ne peut que permettre un meilleur épanouissement de nos marmots, et donc de nous mêmes. 

Bref, La Course Aux Miams est un jeu utile qui a sa place sur la table du salon au moins une fois par mois, pour une petite partie de 15 minutes qui sera autant d’amusement que l’occasion de se parler un peu de nos habitues alimentaires. 

Ca fait plaisir

  • Des questions variées
  • …qui peuvent parfois piéger les adultes
  • La stratégie de déplacement

Ca fait moins plaisir

  • Un plateau de jeu un peu plus grand et varié aurait été apprécié
  • Il aurait pu être sympa de classer les questions par difficulté, pour en réserver certaines aux adultes

Fiche Technique

Un jeu édité par les éditions Abeilles
Validé par le RÉPPOP (Réseau de Prévention et de Prise en charge de l’Obésité Pédiatrique) Midi-Pyrénées.
Pour 2 joueurs et plus
A partir de 7 ans
Trouver ce jeu chez Philibert

Pour aller plus loin : 

Christian Molinari, des éditions Abeilles, a eu la gentillesse de m’accorder un entretien, qui est à lire ici. 

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