Test – Minivilles (mini prix, mais il fait le maximum ?)

Hum. Déjà toutes mes excuses pour le jeu de mots, mais c’est le chef qui a demandé une phrase d’accroche pour le test du jeu. Et on a la culture qu’on a.

Donc, Minivilles, mais qu’est-ce donc comme jeu ? Et vais-je pouvoir y jouer avec la chair de ma chair et ses copains/cousins/voisins/enfants trouvés dans la rue ?

Ayant quelques dizaines de parties avec ma propre progéniture (et des enfants trouvés dans la rue, si si), je me colle à l’explication de cette petite gemme ludique, que les Français de Moonster Games ont traduite depuis le Japonais.

Le principe de Minivilles

Donc, disais-je, Minivilles est un jeu d’affrontement (tous contre papa !!) d’une trentaine de minutes, pour 2 à 4 joueurs. 

Le jeu consiste à construire chacun dans son coin sa mini ville et si possible embêter ses petits camarades en même temps. Il s’adresse à des joueurs à partir de 8 ans, mais pour des Marmots habitués au jeu, on peut commencer vers 6 ans, voire même plus tôt, car l’iconographie est assez claire. Il suffira juste d’expliquer encore un peu les quelques cartes à texte, si on s’en sent le courage. Sinon, 6 ans et la lecture.

Dans la même gamme et traduits en Français, on trouve désormais l’excellent Marina, Green Valley et une extension pour 5/6 joueurs que je n’ai jamais encore testée. Je ne vais parler d’abord que du jeu de base, et je toucherai quelques mots des extensions plus tard.

Le matériel

Quid du matériel ? Des cartes, des cartes, encore des cartes. Et des jetons sous (car c’est important, les sous) en carton et des dés en plastique. Les cartes résistent bien à la manipulation, mais ne sont pas machouillage-proof, donc quand je dis 6 ans, c’est plutôt pas mal comme repère. Idem, les jetons sous n’ont pas bon goût, n’essayez pas de les avaler, ou empêchez vos enfants de le faire. Je ne vous parle pas non plus des dés, ils ne se mangent pas. L’ensemble est de bonne facture, les illustrations sont mignonnes, adaptées, simples, mais on les oublie vite pour se concentrer sur le jeu.

Les règles de Minivilles

Oui, mais comment je gagne ?

Alors c’est très simple : l’objectif est de construire ses 4 monuments de départ (tout le monde a les mêmes) et pour les construire, il faut des sous. Pour gagner des sous, à son tour, le joueur lance un ou deux dés et ceux qui ont des cartes déclenchées par le chiffre ou la somme des chiffres qui sortent gagnent des sous ou en piquent aux copains, ou les deux. Puis, toujours à son tour, le joueur peut acheter une carte qui va avoir des effets dans le jeu, comme gagner plus de sous (oui, les sous c’est trèèèèès important). Le joueur peut aussi choisir de passer pour récupérer un peu de sous, ou acheter un monument. Là, c’est un peu la fête, car chaque monument vient avec un pouvoir qui va bien aider pour la suite.

La lecture des règles est simple, le principe en est simple également, cela ne prend que peu de temps à lire et à expliquer. Le plus important est de bien comprendre les effets de chacune des cartes.

Il y a plusieurs types de cartes : repérées par des couleurs différentes. Suivant le type, on récupère des sous à son tour, au tour des autres aussi, ou on pique des sous aux copains. Le coût des cartes varie, aussi, en fonction de ce que chacune rapporte. Donc il va falloir é-co-no-mi-ser (comment ça, ce sont les soldes ?). Dans le jeu de base, les cartes disponibles à l’achat sont toujours les mêmes, il est donc plus accessible pour les enfants qui ne savent pas lire ou les parents qui sont un peu distraits.

Un tour de jeu typique à Minivilles

Prenons une jeune fille de 9 ans, âge de ma grande lors de notre toute première partie du jeu : elle lance ses dés, obtient un 4, récupère autant de sous que les cartes marquées 4 devant elle le lui permettent, puis s’achète avec gourmandise une carte qui s’activera sur un 9 pendant le tour d’un autre pour lui voler de l’argent, se réjouissant d’avance des mines déconfites de ses futures victimes. Car elle est comme ça, ma grande fille.

Petits et grands marmots : “Oui, mais est-ce que je vais aimer ?”

C’est très probable.

La part de chance du tirage des dés est bien pondérée par la construction de la ville, laissée au choix de chacun des joueurs. Les plus petits se réjouissent de lancer les dés, de construire leur ville en s’achetant des cartes et des monuments, de compter leurs sous. Les plus grands essaient de penser probabilité, d’avoir des cartes pour tous les tirages, dans toutes les circonstances. Les plus teigneux s’équipent de cartes qui permettent de s’enrichir au détriment des autres (je vous ai déjà parlé de ma hyène de fille ?). Et au fur et à mesure, les petits se rendent compte qu’ils ne gagnent rien sur un 7, voient les autres avancer, commencent à économiser pour s’acheter des cartes plus fortes, etc.

Notre première partie, 3 adultes et une Marmotte de 9 ans, donc, s’est terminée sur la victoire insolente de ladite gamine. Son père était à un tour de gagner, tout frustré de s’être fait souffler la victoire par la donzelle. Et moi, j’étais loin loin derrière, du fait de ma légendaire malchance aux dés.

L’avis de Plateau Marmots : Et toi, tu as aimé ?

Ben oui, j’ai aimé. Pour toutes les raisons que j’ai citées ci-dessus et le côté inclusif du jeu, qui de la grand-mère de 55 ans à la Marmotte de 9 ans a réjoui tout le monde. Et puis c’est vite déballé, vite rangé, et ça, c’est appréciable. Nous avons même emmené le jeu pour notre voyage familial au Japon, juste retour aux sources. Minivilles est aussi un des rares jeux que ma deuxième Marmotte (qui déteste perdre et donc joue moins) sort régulièrement avec ses amis.

Côté pédagogie, on ne va pas se mentir, c’est très capitaliste, mais cela ne me dérange pas, le monde fonctionne ainsi. Le jeu, même s’il n’a pas de clair but pédagogique, apprend à l’enfant la frustration, le développement de la ville (je commence tout petit) et la patiente accumulation de richesses pour s’acheter mieux, plus grand, plus beau. Et qu’il a une chance de gagner contre papa et maman s’il s’équipe bien.

Fiche technique de Minivilles

Édité par Moonster Games
De 2 à 4 joueurs (jusqu’à 6 avec une extension)
À partir de 7 ans
Durée d’une partie : environ 30 minutes
Prix indicatif : 25 euros

Ce jeu est disponible chez Philibert

Pour aller plus loin

Notre petite famille a très vite adopté les extensions qui rajoutent de nouvelles cartes, les font se combiner, et introduisent un ingénieux mécanisme de renouvellement du marché des cartes disponibles à l’achat, ce qui rajoute un petit aspect stratégique de je-prends-vite-cette-carte-pour-la-chiper-aux-autres-ou-parce-qu’on-va-me-la-chiper.

Nous sommes également passés à Valeria Card Kingdom, la version sous amphétamines de Minivilles, où les cartes sont faites un peu différemment, dans un univers plus adulte. Où on peut gagner des sous, des points de force et de magie, combattre des monstres, acheter des cartes domaines toutes différentes, et gagner des points de victoire grâce aux cartes ducs qui orientent la stratégie de chacun des joueurs de manière différente. Attention, en anglais uniquement pour le moment, bien qu’une traduction soit prévue je crois, et plus complexe, donc à partir de 9/10 ans. Ma hyène préférée y joue sans aucune difficulté depuis qu’elle a 10 ans.

Voir les règles du jeu présentées sur Vidéorègles : 

4 thoughts on “Test – Minivilles (mini prix, mais il fait le maximum ?)

  • 29 juin 2017 à 20 h 32 min
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    Je te rejoins totalement sur Minivilles, entre hasard et stratégie je trouve le jeu bien équilibré. Ma grande y joue depuis ses 7 ans et a bien ses tactiques, elle m’a battue plusieurs fois même avec l’extension Marina :)…Et elle y joue même avec sa mamie.
    C’est aussi parfait pour emmener en vacances car en effet mêmes les extensions peuvent se loger dans la boîte principale. J’ai d’ailleurs Green Valley dans ma réserve probablement pour son prochain anniversaire (oui j’avoue je me fait aussi plaisir 😉

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    • 30 juin 2017 à 8 h 20 min
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      Coucou Delphine, merci pour ton commentaire.
      Pour moi, Marina est absolument indispensable passées les premières parties de découvertes.
      Comme toi, chez nous, c’est intégré dans la boite du jeu et on ne prend même plus la peine de séparer toutes les extensions (exceptée la 5/6 joueurs).
      J’aime un chouya moins Green Valley avec son mécanisme de fermeture des cartes qui ôte un peu à la simplicité du jeu mais il y a quand même quelques cartes rigolotes dans cette extension (mais là, de suite maintenant, je ne me souviens plus du tout du tout…)
      Tu as bien raison de te faire plaisir, on n’est pas là pour occuper les Marmots, nous ! Enfin pas moi, ils n’ont qu’à regarder la télé s’ils s’ennuient, à la limite aller jouer dehors 😉
      On est là parce que ce sont de bons partenaires de jeux, des fois. Ou qu’on veut qu’ils en deviennent.

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  • 12 novembre 2017 à 22 h 15 min
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    Bonjour à tous,
    Je ne vous rejoins pas sur cet avis. Miniville est un jeu léger et très abordable…. mais car il y a un gros mais… pour moi la lecture des cartes est trop longue lourde et fastidieuse (lorsque je joue à un jeu comme ca je veux du dynamisme et je n’ai pas envie de m’investir lourdement sur chacune des cartes). Cela me le rend indigeste 🙁
    Cordialement
    JiDul
    Nb dans le meme gebre j’ai préféré les bâtisseurs

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    • 13 novembre 2017 à 11 h 39 min
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      Bien cher JiDul, merci de votre commentaire.
      Effectivement, les cartes sont plutôt verbeuses, mais avec des kids, c’est presque plus facile qu’une iconographie à maitriser. Mes filles y jouent depuis la sortie du jeu et je pense justement que cet aspect-là les a aidées à prendre en main le jeu très facilement. Elles sont fan des bâtisseurs aussi, d’ailleurs, mais je ne me souviens plus si elles s’y sont essayées avant ou après Minivilles.
      Dans tous les cas, la lecture des cartes n’a posé aucun problème ni à moi, ni à elles, ni même à ma maman de 75 ans, et n’alourdit aucunement notre expérience de jeu. Mais ceci n’est qu’une expérience parmi d’autres 🙂

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