Test – Tête-à-Queue

Des serpents colorés qui se développent et s’entortillent, 4 modes de jeux différents et un atelier loisir créatif compris dans la boîte, c’est le sympathique point de départ de Tête-à-Queue, un jeu de Katrin Abfalter, édité par Lifestyle Boardgames et Gigamic.

[Ce jeu nous a été mis à disposition par l’éditeur.]

Prenons nos gommettes, et serpentons gaiement !

Rarement un jeu se sera autant montré universel dans son approche ludique, tant Tête-à-Queue permet une véritable animation entre jeu et loisir créatif. Le jeu s’articule autour de segments de serpents en mousse colorée, que l’on emboîtera et déboîtera avec plaisir au fil des parties… après les avoir décorés de multiples gommettes afin de les personnaliser.

A ce titre, le matériel est plutôt sympathique avec une dizaine de pièces de mousse en chaque couleur qui permettent de créer des serpents, et 3 planches de gommettes pour les décorer, avec des éléments thématiques (pirates, licornes…) afin que chacun puisse créer des têtes de serpents correspondant à son humeur. On notera également que – même si ça n’a pas vocation à être éternel -, les gommettes restent repositionnables après pas mal de parties pour changer le look de son serpent après coup. Un confort d’utilisation qui correspond totalement à la cible des 4 – 7 ans affichée sur la boîte. Concernant les pièces de mousse, il s’agit pour l’essentiel de tournants, virages et autres méandres, qui permettent aux enfants de découvrir les mille-et-une circonvolutions dont est capable un serpent.

La taille, ça compte !

Les deux premiers modes de jeu proposés sont des jeux compétitifs, le second étant une variante (un peu) plus complexe que la première. L’idée est de créer les serpents qui auront le MOINS d’espace possible entre la langue et la queue. Pour préparer la partie, les segments de serpent sont rassemblés par couleur pour former des pioches où il sera obligatoire de prendre le tronçon qui se trouve sur le dessus. Chacun choisit ensuite une tête de serpent, la queue de la même couleur et une petite attache, et place le tout devant lui.

Pour lancer la partie, un premier joueur est désigné (le dernier qui a été mordu par un serpent ?) et il lance le dé. Toutes les faces de ce dernier sont bicolores, offrant ainsi une certaine latitude au joueur quant à ses possibilités. Le joueur prend donc un tronçon de serpent de l’une des deux couleurs indiquées, choisit son orientation et l’attache à sa tête de serpent, pour commencer son corps. Tous les joueurs suivants procèdent de même, en gardant à l’esprit qu’il faudra éviter de trop étirer son serpent pour que la queue et la tête ne se retrouvent pas trop éloignés. L’astuce, c’est qu’il est possible (et même très recommandé) de superposer les divers segments de son serpent, comme s’il s’enroulait sur lui-même. Dès que deux des quatre pioches sont vides, la fin de la partie est déclenchée. Les joueurs encore dans le tour ont droit à leur dernier lancer de dé, et chacun aura ainsi complété un serpent avec le même nombre de segments.

L’espace entre la langue et la queue est ensuite mesuré au moyen d’un mètre ruban, sur lequel on fixera une attache correspondant à la couleur de son serpent. Le joueur qui a l’espace le plus court remporte évidemment la partie.

Le second mode de jeu apporte une petite contrainte de pose qui, mine de rien, change énormément les sensations de jeu et donnent à Tête-à-queue sa pleine mesure. Désormais, on ne peut superposer des segments de serpent que s’ils sont de la même couleur, ce qui oblige à de redoutables circonvolutions pour parvenir à ramasser son serpent sur lui-même. Il sera même parfois impossible de placer un segment, ce qui obligera le joueur à déconstruire les pièces précédentes et modifier leur orientation pour que la pose soit possible. Un très chouette exercice de représentation dans l’espace, qui tient volontiers en haleine à chaque lancement de dé.

Tous ensemble, tous ensemble, hé, hé.

Deux autres modes de jeux, coopératifs quant à eux, permettent de varier les sensations et de glisser légèrement vers le puzzle game. Dans le premier d’entre eux, 4 jetons bonbons sont éparpillés autour d’une tête de serpent, placée au centre de la zone de jeu. A chaque tour, suivant les couleurs indiquées par le dé, il faudra tenter d’ajouter des morceaux de serpent de sorte à ce qu’il vienne toucher les jetons bonbons, comme s’il les avait avalés. Si c’est le joueur qui lance le dé qui emporte la décision de la pièce à jouer, les joueurs peuvent tout de même discuter entre eux de la meilleure manière de procéder. Si les 4 bonbons sont touchés avant que deux piles de pièces de serpent soient vidées, ce sera la victoire.

Le dernier mode développe encore ce principe en mettant une pièce centrale qui dispose de 4 connecteurs. La bestiole hydresque que l’on va devoir créer aura donc trois têtes, une queue, et un double objectif : dévorer 3 gardes et protéger un œuf de dragon. Concrètement, il faudra développer sa bestiole pour que chacune des 3 têtes puisse grignoter un jeton garde, et que l’œuf soit entièrement entouré par la queue (sans jamais être touché !). Là encore, de belles parties coop’, qui permettent de s’amuser ensemble en toute légèreté.

4 jeux en un ?

Il serait prétentieux, évidemment, de dire que Tête-à-queue contient 4 jeux différents dans la même boîte, mais il est tout de même vrai que les sensations sont vraiment différentes entre les modes coopératifs et compétitifs, clairement à l’avantage des premiers. Les jeux qui se basent sur des mesures de distances (Saute Lapin, Animètre) doivent être irréprochables sur la notion de mesure, ce qui est ici assez compliqué à respecter puisque les pièces en mousse sont par nature simples à déplacer, volontairement ou non. Donc il sera parfois assez prise de tête de déterminer qui gagne, car il suffira de tirer un peu sur le ruban pour gratter de précieux millimètres. On notera aussi que certaines manipulations sont laborieuses pour les plus jeunes, en particulier dès que le serpent devra s’enrouler sur lui-même. Les morceaux se clipsent facilement… mais se déclipsent tout aussi facilement. Pour des petites mains de 4 ans, cela ne manquera pas d’occasionner des tours de jeux parfois laborieux. Rien de grave évidemment.

Les deux modes de jeu coopératifs sont bien plus intéressants, avec une véritable réflexion collective à entreprendre pour s’assurer que les méandres du reptile atteignent bien les objectifs. Mention spéciale au mode le plus avancé, avec 3 têtes à développer progressivement et surtout un œuf à entourer délicatement sans jamais le toucher, seul mode qui vous exposera parfois au risque d’un échec en cas de manque de coordination : c’est vraiment intéressant à jouer et demande davantage d’exploration pour de futurs jeux sur ce principe hybride.

L’avis de Plateau Marmots (Olivier)

Au final, Tête-à-queue est un jeu plutôt plaisant, qui permet de s’adapter aux envies des petits joueurs entre compétition et coopération. La possibilité donnée de personnaliser ses éléments de jeu avec des gommettes ne fait que renforcer cette sensation de couteau-suisse de moment récréatif, particulièrement sympatoche à sortir à l’heure du goûter pour des sessions courtes et tranquilles. Si Tête-à-queue ne révolutionne pas vraiment le jeu pour marmots, il procure de jolis instants de jeu simples, accessibles et complices que l’on savoure sans déplaisir, le temps de quelques parties. Il sera évidemment possible de créer ses propres défis pour personnaliser le jeu davantage encore. De notre côté, l’une des sessions les plus réussies était celle où les marmots devaient capturer deux Playmobil en les entourant dans les anneaux de leurs serpents. Chacun pourra facilement adapter les possibilités de jeu avec ce qu’il a sous la main. Quoiqu’il en soit, Tête-à-Queue fonctionnera très bien avec les 4-6 ans, avides de manipulations originales et de personnalisation de matériel de jeu.

On aime

  • Matériel de jeu original
  • 4 modes de jeu
  • Super rapport qualité prix
  • Deux excellents modes coopératifs
  • Des gommettes pour personnaliser
  • Découverte de virages et de superpositions
  • Des variantes de plus en plus intéressantes

On aime moins

  • Des manipulations parfois hasardeuses pour les plus jeunes

Le trouver

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