Test – Ronchonchon

Dans la maison, les coloc’s font grise mine. Timoré s’est enfermé dans la salle de jeux, Linotte ne veut pas se lever de son lit et Pagaille pleure dans le jardin. Autant d’émotions et de besoins qui se mêlent et se confondent, alors que le spleen devient de plus en plus palpable. Comment réagir ? Tout simplement en se parlant, en se portant de l’attention, du respect et de l’amitié. Mais ce n’est pas si simple, parfois, quand les situations sont délicates. Alors, venez ! Entrez dans le loft des colocs et chassez le spleen !

Ronchonchon est un jeu de Boris Courtot, Corentin Lebrat, Julien Prothière et illustré par Jérémie Chiavelli. Le jeu est édité par Zazimut, sur une idée originale des enfants de l’école des Amanins.

La belle histoire de Ronchonchon

Ronchonchon est un jeu coopératif édité par Zazimut, l’association impulsée par la chanteuse Zaz. Centrée autour de l’éducation et du développement durable, cette association vise à développer des projets ludo pédagogiques et culturels en s’appuyant sur la musique pour créer du lien et fédérer un réseau international de structures engagées et solidaires.

« Pour Ronchonchon, l’objectif était de créer un outil permettant aux enfants de comprendre les principes de la communication bienveillante en s’amusant. La création de Ronchonchon s’est intégrée dans le cadre du cursus scolaire des élèves et a permis à l’école de se fédérer autour d’un projet d’établissement créatif et ludique. »

On entre dans la maison ?

Dans Ronchonchon, les joueurs incarnent les colocataires d’une maison, qui doivent coopérer pour chasser les idées noires de l’un d’entre eux. Et que trouve-t-on dans la maison Ronchonchon ? Un plateau de jeu, des personnages et du spleen, quelques cartes, plein de jetons, mais surtout un livret de scénarios qui va vous permettre d’incarner les personnages du jeu, chacun ayant une problématique différente, inhérente à son caractère. Ces petits scénarios constituent le cœur du jeu, car ils représentent des moments un peu compliqués de la vie quotidienne. On y reviendra en détail un peu plus bas.

Concernant le matériel, les impressions sont un peu mitigées. Les personnages sont charismatiques, les règles sont colorées, mais la réalisation technique est un peu en-deçà. Le plateau a du mal à rester à plat et les pions ne tiennent parfois pas très bien. Rien de grave, assurément, mais nous avons dû sortir les socles d’un autre jeu pour nous assurer que les personnages pourraient gambader à loisir. Notez qu’une goutte de colle fera elle aussi très bien l’affaire, au besoin.

J’ai le blouseuuu

La mise en place de Ronchonchon est simple et rapide. L’un des joueurs sera en état Ronchonchon pour la partie, et les autres devront tenter de le consoler/rassurer. Le joueur Ronchonchon choisit donc un personnage et l’un de ses scénarios (il y a 6 scénarios différents par personnage). Le scénario dicte ensuite la mise en place des jetons sur le plateau de jeu (en général 3 par pièce), et la position de départ de chaque personnage.

Juste à côté de la maison, un monstre lugubre s’approche de la porte d’entrée. C’est le Spleen. Si les joueurs ne parviennent pas à résoudre les conditions de victoire proposées par le scénario, le Spleen entre dans la maison, tout le monde est alors déprimé et les colocs iront se morfondre devant Les Anges de la Téléréalité en se gavant de glace Ben & Jerry’s à moitié fondue. Personne ne veut cela, évidemment.

Des scénarios simples et attachants

Les scénarios présentent des situations difficiles vécues par nos marmots (et par nous aussi hein !), en suggérant des réponses appropriées. Par exemple, Timoré, le sculpteur de nuages, a été moqué, car il avait sculpté un nuage en forme de cœur, Pagaille est vénère parce que quelqu’un est rentré dans sa chambre pour la ranger, Linotte n’arrive pas à dire à ses colocs un peu fêtards qu’elle a besoin de silence pour dormir… Il n’y a jamais rien de dramatique, le ton est simple et clair, et il permet facilement de se projeter sur le ressenti des personnages.

Une mécanique efficace

Pour progresser d’étape en étape dans la résolution des scénarios, le jeu repose sur une double mécanique simple et accessible de mémory et d’identification des émotions. Pour la partie mémoire, tout personnage qui entre dans une pièce (on peut se déplacer d’une pièce à chaque tour) doit révéler deux jetons. Les jetons révélés peuvent provenir de la pièce où il se trouve, ou bien de pièces dans lesquelles se trouvent d’autres personnages. L’idée est de retrouver la paire de jetons demandée par le scénario. Si ce dernier demande de trouver deux jetons « Dialogue », il faudra que deux personnages se trouvent au même moment sur deux cases contenant des jetons de ce type, ce qui suppose un peu de coordination. Évidemment les jetons sont replacés face cachée à chaque fois qu’ils sont consultés, il faudra donc faire travailler son phosphore pour se souvenir de l’emplacement de chaque jeton. Le petit twist sympa, c’est qu’une fois la paire demandée reconstituée, les jetons sont défaussés. Il faudra donc aller en chercher ailleurs si le scénario vous demande de retrouver le même type de jeton.

Le truc pas cool, c’est qu’une bonne part de ces jetons sont des jetons Spleen, et qu’en révéler un permet systématiquement au Spleen d’avancer d’une case. En revanche il est possible de replacer ensuite le jeton face cachée dans un endroit précis de la pièce pour éviter de retomber dessus. Encore faut-il s’en souvenir, assurément, mais cela donne lieu à des phrases marrantes, comme « J’ai laissé le Spleen dans la piscine ou sur la table de jardin ? ». Toujours de grands moments.

Émotions et besoins

L’autre mécanique est celle de l’identification / vote de l’émotion. À un moment précis de chaque histoire, le joueur Ronchonchon doit choisir secrètement une carte d’émotion (Peur, Honte, Colère… etc) qui lui semble correspondre au ressenti du personnage. Si les autres personnages parviennent à la deviner, ils pourront faire reculer le Spleen dans sa sinistre progression. Sinon il avancera encore et toujours.

Idem ensuite pour la notion de besoin. Là encore, le personnage devra choisir un besoin que les autres joueurs devront identifier : besoin de justice, d’écoute, de respect, etc.

Chacune de ces phases est évidemment un moment fort de dialogue entre les joueurs, qui doivent tenter, avec leurs mots, d’analyser la situation et d’y trouver les réactions le plus adaptées. Non, on ne se moque pas des gens qui sculptent des nuages en forme de cœur (surtout que c’est pô un métier facile) et on leur apporte notre soutien s’ils se font chambrer.

Sensations de jeu

Comme tout jeu basé sur les émotions, les sensations de jeu diffèrent énormément en fonction des joueurs et de leur état d’esprit. Certains seront plus impliqués que d’autres, ce qui est totalement normal. Mais il n’en demeure pas moins que le jeu constitue une excellente première marche pour libérer la parole et donner naissance à des échanges passionnants sur des situations conflictuelles qui mettent les marmots mal à l’aise. Comment réagir face à la mauvaise humeur, à la moquerie, ou surmonter sa timidité ? Énormément de mises en scènes simples et réjouissantes qui permettent aux enfants de se projeter dans les situations et de discuter autour des réactions appropriées.

Le jeu, à ce titre, n’a aucune prétention, ce que nous apprécions particulièrement. Les situations évoquées sont parfois inconfortables, mais jamais dramatiques, et permettent toujours des fins de parties sereines. Nous sommes dans le jeu avant tout, ce qui est essentiel à l’amusement de tous les participants. On notera enfin que Ronchonchon est typiquement le jeu que l’on savoure “à petites doses”, c’est à dire jamais plus de deux parties d’affilée, afin d’éviter de casser le plaisir du dialogue et de l’échange entre joueurs.

L’avis de Plateau Marmots

Ronchonchon est un enthousiasmant jeu de dialogue et d’échange qui s’appuie sur des mécaniques éprouvées et efficaces pour permettre de se concentrer sur la scénarisation et le dialogue. Les joueurs peuvent ainsi évoquer les soucis rencontrés par leurs personnages et tenter ensemble de trouver les solutions les plus adaptées. Le propos est simple et pertinent, et effleure volontairement les sujets pour laisser aux joueurs la possibilité de s’en emparer ou non. Catalyseur de parole et moment précieux à vivre ensemble, Ronchonchon est donc un jeu que l’on recommande vivement, même si on ne peut que regretter quelques soucis de fabrication, notamment avec ces pions qui ont du mal à tenir debout. Rien de grave, assurément, et nous ne pouvons que vous inviter à découvrir ce titre à la fois simple et ambitieux, qui donne un bon petit coup de feelgood à toute la famille après chaque partie.

On aime

  • Des émotions, des interactions, des dialogues…
  • Mécanique très simple pour inciter toute la famille à participer
  • La diversité des situations rencontrées

On aime moins

  • Quelques soucis techniques
  • Des parties plus ou moins inspirées selon l’implication des joueurs

Ce jeu favorise

  • Le dialogue
  • La mémoire
  • La lecture
  • L’expression orale

Le trouver

Fiche Technique

  • Un jeu de Boris Courtot, Corentin Lebrat, Julien Prothière.
  • Illustré par Jérémie Chiavelli.
  • Pour 2 à 6 joueurs.
  • A partir de 6 ans

1 thoughts on “Test – Ronchonchon

  • 2 août 2021 à 16 h 25 min
    Permalink

    coucou effectivement tres bon jeu, j aime les scenarios proposés pas encore tous fait 🙂 , cela fait cooperer tout le monde et on travaille les emotions la memoire etc . mais tres deçu par les personnages qui ne tiennent pas debout une cata quand on les deplace . as tu eu un sav ou une explication ?

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