Test – Ernest et Célestine : le jeu

C’est une jolie surprise de voir que Space Cow noue des partenariats avec de belles licences, comme celle d’Ernest l’ours et Célestine la souris, deux personnages créés par Gabrielle Vincent à l’origine d’une grande saga illustrée (et animée) depuis le début des années 1980. Je ne vous ferai pas l’injure de vous résumer l’histoire d’Ernest et Célestine car je présume que vous n’êtes pas arrivés sur cette page par hasard, mais si vous deviez tout ignorer de ce charmant duo, voici la bande annonce du somptueux long métrage d’animation qui leur avait été consacré, il y a quelques années de cela.

Nous avons donc Ernest, un ours brun à la fois poète, musicien et anticonformiste, et Célestine, souris artiste, espiègle et courageuse. Tout sépare ces deux personnages qui vivent dans des sociétés très différentes, et pourtant le tourbillon de la vie (et du scénario) les amène à se rencontrer, se comprendre et s’apprécier, jusqu’à devenir les meilleurs amis du monde, en dépit des nombreuses difficultés rencontrées.

L’univers d’Ernest et Célestine se compose de pas moins de 26 albums, une série télévisée, un long métrage en 2012 et un autre qui sortira cette fin d’année… et le voilà qui s’enrichit encore aujourd’hui d’un jeu de société proposé par Space Cow.

Rémi Loyer |  Gabrielle Vincent
Space Cow
2 à 4 joueurs | 5 ans | 20 min
Reconnaissance tactile

On ouvre la boîte ?

Le jeu nous accueille avec un matériel réussi : plateau de jeu coloré, jetons très épais et agréables à manipuler, l’ensemble reprenant évidemment les illustrations de l’univers de la série. On y retrouve des pions à l’effigie de Célestine et d’Ernest, des jetons de la police et des tuiles ornées d’étranges symboles. La courte règle du jeu sera totalement comprise dès la première lecture : vous saurez parfaitement jouer en moins de 5 minutes.

Une mécanique simple et astucieuse

Le but du jeu consiste à permettre Ernest et Célestine de se réunir au centre du plateau, chacun démarrant la partie sur un côté opposé. Le jeu étant totalement coopératif, chaque joueur pourra, à son tour, incarner indifféremment celui des deux personnages qui lui semble le plus approprié.

Le jeu est mis en place en mettant 4 tuiles Célestine et 4 tuiles Ernest sur le plateau, en disposant les jetons symboles en bordure de plateau, de sorte qu’ils soient visibles par tous les joueurs.

À son tour, un joueur choisit un personnage : Ernest ou Célestine. Il consulte alors secrètement la prochaine tuile posée sur le plateau de jeu sur le parcours qui mène le personnage au centre du plateau. Cette tuile représente un symbole : bonbon, cœur, maison…, qui est également présent sur les tuiles en bordure de plateau. Le joueur replace la tuile face cachée et demande à son voisin de gauche de lui tourner le dos. Il doit alors reproduire le symbole avec le doigt en dessinant  dans le dos de son partenaire. Ce dernier doit alors – sans aide des autres joueurs – désigner du doigt le symbole qu’il pense avoir identifié. La tuile présente sur le plateau est alors retournée afin de vérifier s’il a vu juste. Si c’est le cas, le personnage peut progresser d’une case en direction du centre du plateau. Sinon il reste sur place, une tuile police est alors placée au centre du plateau et la tuile non reconnue est remplacée par une autre. Les joueurs remportent la partie si Ernest et Célestine atteignent tous les deux le centre du plateau, mais ils perdent si les 5 tuiles Police sont mises en place avant qu’ils ne se soient retrouvés.

Simple et tactile

Comme vous l’aurez compris, Ernest et Célestine est un jeu très simple et sans prétention. Il joue sur un aspect assez peu présent parmi les jeux pour enfants de ces âges (5 ou 6 ans), la reconnaissance tactile. Les marmots doivent faire preuve de concentration et d’application, tant pour le dessin que pour l’identification, ce qui donne toujours lieu à des scènes assez amusantes, surtout en cas d’erreur. Les premières parties sont donc particulièrement agréables avec des sensations de jeu souvent inédites pour la plupart des enfants.

Un contenu un peu trop léger ?

Si le jeu est agréable, il devient hélas rapidement redondant après quelques parties. Les enfants ne tardent pas à mémoriser les 8 symboles différents du jeu et les parties deviennent alors de simples formalités, ou presque. Car même si les symboles sont conçus pour se ressembler (les roues du camion peuvent de confondre avec la note de musique, par exemple), il demeure trop facile de mémoriser l’ensemble. Il manque au jeu un petit twist, par exemple un set de tuiles “symboles” supplémentaire que l’on aurait pu implémenter après quelques parties, ou des tuiles vierges qui auraient permis aux joueurs de créer leurs propres symboles. En l’état, le jeu est rapidement trop vite maîtrisé, surtout pour les 6-7 ans. Cette rapidité de mémorisation destine du coup le jeu à un environnement où il sera joué par de nombreux enfants différents. Il nous semble particulièrement pertinent en école ou en ludothèque, là où il sera découvert par de nombreux enfants différents pour des sessions courtes et où le risque de lassitude sera moindre.

L’avis de Plateau Marmots (Olivier)

Poétique, simple et original, Ernest et Célestine – Le Jeu est donc un sympathique jeu sans prétention qui se découvre et se joue rapidement, sur la base d’identification de symboles « dessinés » dans le dos. Le principe est agréable et l’effet « coop’ » est toujours plaisant, pour des premières sensations de jeu très réussies. Mais en dépit de ses jolies qualités, le jeu s’essouffle rapidement, devenant répétitif.  Il est trop simple de reconnaître les 8 symboles dessinés, ce qui génère des parties finalement assez expédiées, à cause d’un manque de diversité et de challenge. C’est un peu dommage, car l’univers poétique et enchanteur se prêtait à des mécaniques plus audacieuses. Le jeu semble donc avant tout calibré pour être joué à l’école, avec de nombreuses passerelles disponibles vers la lecture, les formes géométriques, les repères dans l’espace et la découverte du jeu coopératif. Il faut aussi reconnaître que le jeu n’est pas très cher, puisque vendu une quinzaine d’euros, ce qui en fait une expérience de jeu très abordable. On le conseillera donc aux plus jeunes des marmots, en même temps qu’ils se plongent avec délices dans la découverte de l’univers de ces deux héros emblématiques de la littérature jeunesse.

On aime

  • Original et malin
  • L’univers poétique
  • Reconnaître ce que l’on vous dessine dans le dos
  • Un jeu à petit prix

On aime moins

  • Seulement 8 symboles à reconnaître
  • Des victoires qui deviennent rapidement trop régulières

Le trouver

 

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