Test – Super Peluches
Alors que la ville est endormie, les vilainpabô sortent de l’ombre pour accomplir leurs méfaits. Qui saura les empêcher de venir perturber le sommeil des marmots ? Taaatatiiin ! Sans doute les Super Peluches, ces héros masqués qui font régner l’ordre et la justice autour des édredons ! Qui aura réussi à réunir le plus de justiciers autour de son oreiller ? Pour le savoir, lancez les dés !
Moritz Schuster Mathieu Leyssenne| La Boîte de Jeu
1 à 4 joueurs| 6 ans | 15 min | Collection, Gestion de ressources, dés
Super Peluches…
Ce qui frappe à l’ouverture de la boîte de Super Peluches, c’est la qualité du matériel, franchement réussi. Qu’il s’agisse de l’illustration des cartes (vraiment mimi !) ou la qualité des jetons en bois, on ne peut qu’être séduit par l’ambiance qui se dégage de l’ensemble, et qui donne tout de suite envie d’enfiler son supercollant et sa superculotte pour être prêt à toute éventualité. Et c’est exactement ce que nous allons faire ici : nous habiller.
Note parentale personnelle
Ce jeu a littéralement changé ma vie. Parce que contrairement à vous, qui avez des marmots modèles, les miens sont une plaie à l’heure de s’habiller. Entre le moment où j’aurai déposé les « affaires du jour » à côté de mon fils, et celui où il sera effectivement habillé, considérez qu’un espace/temps entier aura eu le temps de naître et de disparaître.
Le dialogue le plus représentatif de notre échange matinal pourrait être :
– Oh, dis, tu mets tes chaussettes, oui ou non ?
– On l’avait pas déjà en double, cette carte Pokémon ?
Pure fiction évidemment, mais vous voyez l’idée.
Heureusement, Super peluches est arrivé, et maintenant je peux le mettre au défi de faire aussi bien que dans le jeu, ce qui l’incite à aller beaucoup plus vite. Trop vite parfois, avec la culotte au-dessus du pantalon, mais ce n’est qu’un détail sans importance. L’important, c’est qu’il s’active.
Bref.
Super Dressing
Super Peluches est un jeu dans lequel vous allez devoir habiller un maximum de peluches afin de les préparer pour leur éternel combat pour la justice. Le vainqueur est le joueur qui aura obtenu le plus d’étoiles en fin de partie, c’est-à-dire celui qui aura habillé les peluches qui demandent le plus de super-habits.
La mise en place est très rapide : les cartes sont mélangées et 3 sont piochées et placées au centre de l’aire de jeu pour former une rivière. Le reste forme la pioche. Chaque joueur prend un plateau individuel représentant sa chambre, c’est ici qu’il pourra stocker les habits qu’il utilisera plus tard pour habiller les peluches, habits représentés par les jetons en bois : masque, cape, gant, etc.
Super lancers
Ok ok ! Alors allons-y ! Le premier joueur lance les dés et observe le résultat. S’il obtient des faces « nuages », alors les dés concernés sont bloqués. Sinon il peut effectuer une (seule !) relance.
Les faces des dés représentent les jetons habits que les enfants peuvent récupérer sur leur plateau de jeu. Il faut évidemment qu’ils disposent d’assez de place sur le plateau pour accueillir ces jetons.
Si la face du dé indique un trèfle doré, alors le joueur peut prendre deux exemplaires du vêtement de son choix. Mais attention, car tous les adversaires pourront alors prendre un exemplaire du même vêtement.
A la fin de son tour, le joueur peut décider d’acheter une carte (et une seule) de la rivière, s’il dispose des ressources correspondantes sur son plateau de jeu. Il défausse les jetons nécessaires et peut alors prendre la carte devant lui. Il passe ensuite les dés au joueur suivant. Le jeu se poursuit alors jusqu’à ce qu’un joueur remporte une 4e carte.
Le tour de jeu se termine afin que chaque joueur ait joué le même nombre de tours. Chacun compte ensuite les étoiles sur les cartes des peluches qu’il a devant lui. Celui qui en a la plus remporte la partie. En cas d’égalité, on compte les ressources restantes sur les plateaux de jeux.
Sensations de jeu
Super peluches est un « pti jeu », rapide à mettre en place et amusant à jouer. On s’étonne presque du positionnement âge choisi par l’éditeur (6 ans), car le jeu est de fait accessible bien avant et peut s’appréhender dès 4 ou 5 ans, en fonction des enfants.
L’aspect « prise de risques » est très limité (une seule relance possible), et l’essentiel du jeu tient dans la capacité du joueur à analyser les cartes présentes dans la rivière : faut-il dépenser ses ressources sur des cartes faibles ou les économiser pour des cartes plus fortes, sachant qu’une 4e carte déclenchera la fin de partie.
Les marmots apprécient beaucoup ce jeu léger, bien illustré et sans prétention, qu’ils s’approprient rapidement pour des parties courtes et captivantes. L’univers fonctionne bien et permet du fun immédiat, où l’on enchaine deux ou trois parties sans déplaisir. Il est en revanche un peu plus limité avec des adultes ou avec des enfants très habitués au jeu, avec une vraie absence de profondeur (cartes à débloquer, pouvoirs spéciaux, etc.) qui auraient permis de lui assurer une durée de vie plus importante.
On devine que cette simplicité est voulue et assumée, mais il n’empêche que le jeu manque un peu de peps pour des enfants de 7 ou 8 ans qui ont déjà l’habitude de titres avec trouzemille enveloppes et règles additionnelles. Ici, le jeu tient la route parce qu’en tant que jeu compétitif, ce sont les adversaires qui garantissent la durée de vie, mais il n’empêche que le jeu aurait peut-être gagné à proposer un peu d’asymétrie, ne serait ce qu’avec un pouvoir associé à chaque plateau de jeu (par exemple la possibilité de transformer une ressource en un autre, d’obtenir une relance supplémentaire, etc
Rien de grave évidemment, mais on a hélas rapidement l’impression de faire le tour des possibilités du jeu, qui aurait pu aller plus loin et accompagner les marmots un peu plus longtemps, par exemple jusqu’à King of Tokyo (qu’il découvrent souvent vers 7 ou 8 ans).
Je travaille en solo !
A noter, un mode solo plutôt malin a été implémenté. Il ne s’agit pas d’un scoring un peu bébête, mais d’un vrai mode de jeu, avec plusieurs niveaux de difficulté, contre un automa sympa à affronter, qui va piocher une carte à chaque tour et conserver la meilleure d’entre elles à chaque fois que vous réussirez à obtenir une carte. Il ne faut donc pas trop finasser car sa main s’enrichit à chaque tour. un excellent mode que moi – en tant qu’adulte plus ou moins assumé – je joue fréquemment.
L’avis de Plateau Marmots (Olivier)
Fun, simple et léger, c’est ce que l’on retient du jeu Super Peluches, auquel on se livre à de chouettes parties sans déplaisir. Avec son matériel choupi, ses illustrations très réussies et ses règles accessibles, on le propose timidement à des enfants de 5 ans avant de réaliser – un peu surpris – que c’est avant tout à eux que le jeu s’adresse. Attention, ça ne veut pas dire que des enfants de 7 ou 8 ans n’y trouveront pas leur compte, mais ils risquent de s’en lasser plus rapidement, sollicités par des jeux plus ambitieux de combinaisons de dés et collecte de ressources. Rapide à mettre en place et fort d’un petit mode solo sympatoche, Super Peluches propose des parties rapides et fun, à jouer en famille. Un bon jeu d’initiation au genre, que l’on aura plaisir à ressortir pour les goûters et les petits apéros festifs.
On aime
- Concept accrocheur
- Très accessible
- Matériel réussi
- P’tit mode solo qui va bien
- Idéal à 5 ans
On aime moins
- Un peu répétitif
- Aurait pu être plus ambitieux
Le trouver