Sur un coin de table : Kabuto Sumo

S’il y a un endroit où je procrastine encore plus que sur Instagram et Facebook, c’est bien Kickstarter. Je suis toujours fourrée sur la plateforme à la recherche de petits projets ludiques originaux qui pourraient mettre des étoiles dans les yeux de mon Huit’ans, aussi accro que sa mère au beau matériel.

C’est ainsi qu’il y a quelques mois, je suis tombée par hasard sur Kabuto Sumo, un jeu de Tony Miller, illustré par Kwanchai Moriwa et édité par BoardgameTables.com.

Bon j’avoue, ce fut clairement un Pledge compulsif, emportée par la nostalgie du souvenir des machines à pièces des fêtes foraines. Vous savez, ce sont ces machines où on insérait un jeton en métal qui, après un parcours du combattant digne des flippers les plus sophistiqués, finissait par atterrir derrière un tas d’autres jetons avant d’être poussé pour en faire tomber un maximum. On les échangeait ensuite contre un lot allant du poisson rouge à la grosse peluche, en passant par la carabine à fléchettes en caoutchouc. Ces machines ont bercé toute mon enfance. Il y en avait, tous les ans à la fête du village. On y allait entre copains de l’école primaire et tout notre argent de poche y passait à chaque fois (maintenant, il passe dans les KS mais ça, c’est une autre histoire ^^).

Alors, Kabuto Sumo, voyez-vous, c’est un peu ma petite madeleine de Proust à moi.

Kabuto Sumo, c’est quoi ?

Le principe du jeu, c’est de faire tomber les insectes adverses de l’arbre (la plateforme centrale) pour qu’ils ne grignotent pas nos provisions. Le premier joueur qui parvient à en faire chuter un, autre que le sien bien sûr, gagne la partie. À l’aide de palets, on va venir pousser les éléments de jeux sur la plateforme pour les faire chuter en dehors du plateau. On pousse en ligne droite  en démarrant d’une rampe de lancement que l’on peut déplacer à sa guise avant de jouer son tour. Tout ce qui tombe à l’issue de la poussée vient alors agrémenter notre réserve personnelle de jetons qui sera utilisable pour les futures poussées, dès le tour suivant.

Bien sûr, il existe des palets de différentes tailles, et il faut bien choisir celui qu’on utilise pour atteindre notre but.

Si on veut faire tomber un maximum de palets, on utilisera les gros disques marrons. Ce sont un peu les palets “bourrins”, qui poussent tout sur leur passage : les autres palets, les insectes adverses mais aussi nos propres insectes. Attention à vous, il faut les utiliser avec parcimonie, un malencontreux accident est vite arrivé.

Si, par contre, on veut embêter l’adversaire, on utilisera les tout petits palets verts, qui ont une surface de contact bien moindre et qui ont tendance à partir dans tous les sens , dès qu’on les pousse, semant une sacrée zizanie sur le plateau.

Ça s’adresse à quel public ton jeu ?

Le jeu est donné pour 6 ans et plus et au vu de la simplicité des règles de jeu, cela semble tout à fait pertinent. On prend un jeton, on pousse, on récupère. Vraiment enfantin.

Ce que je trouve vraiment sympa, c’est qu’il existe deux modes de jeu : un mode « Junior » et un mode « Standard ».

La principale différence est que dans la version classique, on dispose également de pouvoirs uniques qui nous donnent la possibilité d’utiliser des jetons aux formes spéciales. Ils nous permettent de réaliser également des actions un peu plus complexes au moment de la poussée : utiliser plusieurs jetons, stocker des jetons sur notre insecte qu’on utilisera plus tard dans la partie. Ces actions nécessitent, souvent, de payer des palets à l’adversaire pour pouvoir être utilisées ce qui rend le jeu un peu plus stratégique.

Kabuto Sumo semble donc garantir une belle rejouabilité mais également d’une belle marge de progression pour nos Marmots, le mode standard étant parfait pour jouer avec nos Juniors.

Concernant le matériel, s’agissant d’un Kickstarter, le jeu est en anglais mais cela ne pose pas vraiment de problème. En mode “Junior”, il n’y a aucun texte sur le matériel.

Ce n’est qu’en mode “Standard” que la question de la barrière de la langue va se poser mais, finalement, ce n’est pas un souci car il n’y a que 8 cartes pouvoirs qui contiennent du texte. Et une fois les pouvoirs expliqués, les enfants les retiennent sans aucun souci. On y revient très peu.

L’immersion, les sensations ludiques, ça donne quoi ?

On ne va pas se mentir, le thème est quand même relativement plaqué. Que ce soient des insectes ou des singes Bonobo qu’on fait tomber d’un arbre, cela ne changerait pas grand chose au jeu ; ici c’est la mécanique qui est chouette. On se prend très vite au jeu, et la thématique passe au second plan.

La tension ludique est présente tout au long de la partie, et les prises de risques nombreuses. On prend souvent le parti de laisser notre insecte un peu (trop?) près du bord pour ne pas laisser filer le joli tas de jetons en équilibre à l’autre bout du plateau. On retient son souffle quand le joueur suivant effectue son action… et on laisse échapper un “yessssss !!!” de joie quand finalement, notre insecte est toujours dans la course.

Alors, tu le regrettes ton achat compulsif ?

Pour les premières impressions, à chaud, ce n’est finalement pas aussi facile que ça en a l’air.

Il faut bien calculer l’angle de poussée et ça se joue souvent à quelques millimètres : les coups où on ne prend rien sont assez fréquents. En ça, on retrouve vraiment les sensations des machines à pièce des fêtes foraines où on rage quand on a lâché la pièce une seconde trop tôt. Mais, du coup, pour les enfants, le jeu peut être un peu frustrant car ils calculent les angles de visée bien moins facilement que les adultes.

On est également tout le temps tiraillé entre l’envie de collectionner des jetons pour anticiper les prochains tours et la nécessité d’utiliser son action pour repousser son insecte au milieu et lui éviter une fin tragique. Il y a finalement pas mal de choix stratégiques version “Standard”, le jeu est moins léger que dans sa version “Junior”.

Le jeu tourne aussi bien à 2 qu’à 3 joueurs. Nous ne l’avons pas testé à 4 joueurs mais cela ne saurait tarder et je ne vois pas de raison évidente qui le rendrait moins fun dans cette configuration. Les parties sont très courtes (surtout à 3 joueurs) et on a une réelle envie de les enchaîner, ne serait-ce que pour tester les pouvoirs des différents insectes.

Bref, vous l’aurez compris, on a aimé. Un petit jeu pas forcément révolutionnaire, certes, mais très sympa. On a passé un excellent moment en famille et Kabuto Sumo a vraiment un joli goût de reviens-y.

Verdict de mon Junior : il valide ; celui-ci, on le garde !

Où le trouver :

Pour aller un peu plus loin :

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