Test – Dealmaker
Le Chef a diiiiit, que la rédactiooon-hooon-hoooon
Du test de Dealmaker, m’était confiée-ééé
Cette nouvelle, il me faut la digérer
Les jeux de négociation ne sont pas ma tasse de thé-éééééé
J’ai pris une dose de whiskiiiiii
Afin d’me préparer sssykologiquement
J’ai alors enchaîné les parties
Troquant tapis, vinaigre et diamants
Au petit matin, le deal était conclu
Et ce fut la révélation
Aussitôt vers mon PC j’ai accouru
Parler à mes lecteurs sur ce ton…
Mes bien chers frères, mes biens chères sœurs, venez tous découvrir Dealmaker !
Ce jeu d’Alain Rivollet (Banquet Royal, Concept…), illustré par Felix Kindelán (Winston, Kartel…) et édité par Helvetiq vous entraînera dans le monde impitoyable du troc. Il rassemble 3 à 5 négociateurs de 8 ans et plus pour des deals d’environ 20 minutes.
Du troc en boîte
Vous l’aurez sûrement deviné, Dealmaker et moi ne sommes pas partis sur de bonnes bases.
J’avais quelques a priori et c’est donc avec une légère réticence que j’ai ouvert cette boîte, au format original et joliment illustrée, soit dit en passant. Et là, 1ère bonne surprise : 3 compartiments permettent de ranger les différents éléments du jeu. Rangez les élastiques et les sachets, il n’y aura pas de tri à faire lors de la prochaine ouverture de boîte, ce qui est fort appréciable.
2ème constatation : le matériel est sobre, simple, mais agréable visuellement et de bonne qualité.
Il se compose de tuiles sur lesquelles sont représentées des marchandises qui indiquent le coût de la tuile : 2 tapis, 6 cacahuètes, 4 bouteilles de vinaigre… Sur chacune de ces tuiles est également indiquée sa valeur en point de victoire, le but étant d’en avoir le plus en fin de partie. On trouve également des cartes sur lesquelles figure une marchandise (1 pot de fleurs, 1 lingot d’or, 1 diamant…) et un pion en bois, le « dealmaker ».
Des cartes mémo, très utiles lors des 1ères parties, vous aideront à vous rappeler les subtilités commerciales du jeu. Enfin, la lecture des règles vous prendra quelques minutes, mais vous permettra d’entrer rapidement dans le vif du sujet.
La mise en place consiste à former un rectangle de 4 x 5 tuiles faces visibles puis à distribuer 3 cartes à chaque joueur. Le pion est placé de façon à ce qu’il soit accessible par tous (très important!).
La partie peut alors commencer. Celle-ci se déroule en 2 phases distinctes, mais étroitement liées : la négociation et le deal.
Le retour d’Hassan Cehef
La négociation consiste à échanger des marchandises avec les autres joueurs par l’intermédiaire de vos cartes. Quoi, combien, comment ? À vous de le déterminer!
Tous les joueurs négocient simultanément et choisissent avec qui ils souhaitent faire affaire.
Vous recherchez un tapis ? Proposez des cacahuètes, des fleurs ou même de l’or ! Bref : ce que vous voulez du moment que vous trouvez un compromis qui vous convienne.
Dans cette phase, l’objectif est de récupérer des marchandises que vous n’avez pas forcément en main et qui vous permettront d’acquérir des tuiles. Il va sans dire que les trocs peuvent parfaitement être déséquilibrés du moment que chacune des parties y trouve son compte. Il faut être attentif aux propositions des autres et surtout très réactif pour réussir à mettre la main sur ce qui vous intéresse. Si vous faites le timide, vous risquez de louper des opportunités.
Si personne ne trouve d’arrangement, les joueurs peuvent proposer un « stop achat » qui leur permettra de piocher une carte chacun afin de compléter leur main.
Dès qu’un joueur a une combinaison de cartes correspondant à celle présente sur une tuile, il saisit rapidement le pion et s’exclame « deal »!
Le calme avant la tempête
Lors de cette phase, toutes les négociations sont interrompues. Le joueur ayant stoppé le jeu défausse ses cartes et s’empare de la tuile concernée qu’il place devant lui. Il pioche 3 nouvelles cartes et relance le jeu en reposant le pion et en déclarant « reprise ».
Assez rapidement, le rythme s’accélère et, bien souvent, saisir le pion relève de l’exploit. Celui qui vient de piocher 3 nouvelles cartes peut se retrouver avec une nouvelle combinaison de cartes lui permettant de refaire un deal. D’autres joueurs surveilleront avidement le « dealmaker » pour s’en emparer dès que ses pieds touchent la table. Il peut arriver que vous passiez quelques minutes assez angoissantes sans pouvoir prononcer le moindre mot tant les réactions fusent dans tous les sens.
Et plus le nombre de tuiles disponibles diminue et plus la frénésie des joueurs s’accentue, chacun cherchant désespérément à grappiller des points de victoire supplémentaires.
Puis vient le moment fatidique où la pioche est vide et où plus personne ne peut conclure de deal.
Black Friday
Avec l’accord de tous les joueurs, on entre alors dans la période de soldes, ce qui signifie que les tuiles restantes coûtent moins cher. Autrement dit, les joueurs ne défausseront plus le nombre exact de marchandises indiquées sur les tuiles, mais une de moins. Par exemple, pour une tuile demandant 3 vinaigres, je ne défausse plus que 2 vinaigres.
Pendant cette période, les joueurs peuvent, une dernière fois, tenter de négocier entre eux avant de conclure un seul et unique deal par joueur!
Enfin, on fait la somme de ses points de victoire et celui qui en a le plus remporte la partie.
3=1
Les marchandises n’ont bien évidemment pas la même valeur. Le vinaigre, par exemple, vaut moins que le tapis qui vaut moins que l’or.
À quoi ça sert ? Tout simplement à établir des correspondances. 3 cartes de valeurs inférieures équivalent à 1 carte de valeur supérieure. Ainsi, pour récupérer la tuile 2 diamants, vous pouvez donner 2 cartes diamants OU 1 carte diamant + 3 cartes or (ou 3 cartes tapis, ou 3 cartes fleurs…).
Cela s’avère très pratique pour compenser les cartes que la pioche ou vos adversaires sont incapables de vous fournir (qu’ils soient tous maudits!). C’est aussi un bon moyen de détourner l’attention de vos adversaires car, de ce fait, ils auront plus de mal à deviner la tuile que vous visez.
L’avis de Plateau Marmots
Dealmaker est un petit jeu sympa qui ne présente pas de difficultés particulières, ce qui le rend accessible à un large public. Les marmots apprécieront certainement un jeu où ils peuvent (enfin) s’exprimer largement et peut-être même avoir le dernier mot.
Quant aux parents, ils pourront filouter leur progéniture sans complexe. En effet, la phase de négociation est prenante et absolument sans pitié. Vous prendrez vite le pli de surenchérir sur les propositions de vos adversaires soit par besoin, soit volontairement, juste pour les empêcher d’obtenir ce qu’ils veulent.
Dans Dealmaker, on n’a pas le temps de s’ennuyer. Il faut choisir entre assurer le coup ou prendre des risques (je défausse mes cartes maintenant ou j’attends pour viser une tuile plus importante ?), négocier et troquer sans états d’âme (on n’est clairement pas là pour faire la charité) et être le plus vif pour se saisir du précieux pion qui vous offrira un court instant de répit pendant lequel vous narguerez avec un plaisir non dissimulé vos adversaires.
Alors oui, j’avoue, nos amis suisses ont réussi à me séduire. Dealmaker procure de bonnes sensations de jeu. Il est amusant, rythmé, interactif et, chocolat sur le gâteau, il offre une forte rejouabilité et tout ça pour un prix abordable (moins de 20€).
On aime :
- Règles simples
- Thème original
- Des parties rythmées et prenantes
- Forte interaction entre les joueurs
- Rejouabilité
On aime moins :
- Quand les autres font exprès de ne pas trouver d’arrangement avec vous…grrrr!
- Quand vous découvrirez que vos marmots peuvent être de véritables requins…
Fiche technique :
Auteur : Alain Rivollet
Illustrateur : Felix Kindelán
Éditeur : Helvetiq
Pour 3 à 5 joueurs
A partir de 8 ans
Durée d’une partie : 20 à 30 min
Le trouver :
Pour aller plus loin :
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