Test – Les trois petits cochons

Il était une fois, car toutes les belles histoires commencent ainsi, trois petits cochons qui décidèrent de quitter la demeure de leurs parents afin de découvrir le monde. La suite, vous la connaissez : paille, bois, brique et méchant loup qui rôde… mais n’avez-vous jamais eu envie de modifier l’histoire ? Grâce à quelques dés et à votre souffle, vous allez en avoir l’occasion !

La sortie en ce début d’année du Petit Poucet, 9e jeu de la gamme Contes & jeux de Purple Brain, est l’occasion de se pencher sur la genèse de cette collection : Les trois petits cochons, premier opus, est un jeu de Laurent Pouchain, illustré par Xavier Collette.

Tout est bon dans le cochon !

Le parti pris de designer les boîtes de jeu de cette collection sous la forme d’un livre de conte fonctionne à merveille ! Petit marmot n’y a vu que du feu au sortir du sac. Mon cœur de bibliothécaire ne pouvait bien évidemment que fondre devant cette symbiose ! Passée la surprise, l’ouverture de ce magnifique volume nous dévoile un livret reprenant le conte de Grimm, librement adapté par l’éditeur (et hop, une histoire du soir de gagnée !) et les règles du jeu clairement illustrées. Le matériel est composé de 36 solides tuiles maison (équitablement réparties entre toits, fenêtres et portes en paille, bois et brique), 5 dés spéciaux, 1 roue de souffle et 6 cartes Récompense.

Des éléments solides, agréables à manipuler, et très joliment illustrés : on garde tout !

La mise en place sera la partie la moins agréable du jeu (mais avouons-le, très courte), puisque vous devrez trier les différentes tuiles, afin de former 3 colonnes (paille, bois, brique). Chaque colonne sera composée de 3 piles (porte, fenêtre et toit). On placera les dés et la roue de souffle à côté et l’aventure commencera.

Il était une fois trois petits cochons qui s’en allèrent chercher fortune de par le monde

Vous voilà donc dans la peau soie d’un petit cochon, avec comme objectif de construire une ou plusieurs maisons fort solides. Pourquoi ? Car sinon le loup la soufflera ! Mais cela vous sera conté tout à l’heure…

Revenons à nos moutons cochons. Chaque joueur lancera les dés à tour de rôle, avec un maximum de 3 lancers. Le premier lancer se fera avec les 5 dés. On pourra conserver les dés qui nous intéressent et relancer deux autres fois tout ou partie des dés, même ceux précédemment mis de côté. Une seule exception : si le symbole loup apparaît sur un dé, celui-ci sera mis de côté et ne pourra plus être relancé pendant le tour du joueur.

Reprenant le principe du yams, chaque petit cochon pourra décider de s’arrêter au premier ou au deuxième lancer.

Puis-je avoir quelques bouts de bois pour construire ma maison ?

Chaque cochon utilisera alors les symboles des dés (toit, fenêtre, porte) pour construire ses maisons. Et comme vous le savez tous, la paille vaudra moins que le bois et la brique. Ainsi : 2 symboles identiques permettent d’acheter une partie de maison en paille ; 3 symboles identiques vous permettent d’accéder à la paille ou au bois ; 4 symboles identiques vous laissent libres de choisir entre paille, bois ou brique.

Mais pour se mettre à l’abri, il faudra respecter quelques règles de construction :

  • On posera toujours en premier une tuile porte ou fenêtre
  • Un toit sera toujours posé au-dessus d’une porte ou d’une fenêtre
  • Une maison peut avoir plusieurs fenêtres, mais une seule porte et un seul toit
  • Dès que l’on pose un toit, la maison est achevée, et ne pourra plus recevoir d’autres tuiles.
  • Enfin, paille, bois et brique peuvent être mélangés de manière disruptive dans une même maison.

La fin du jeu est déclenchée dès que 3 tas de tuiles sont vidés.

Le loup gonfla ses joues, souffla, souffla de toutes ses forces et la maison de paille s’envola

Si pendant votre tour vous obtenez 2 symboles Loup, les autres petits cochons n’ont qu’à aller se cacher et trembler. Car certes, vous ne pourrez plus rien construire pendant votre tour, mais aurez le plaisir de souffler sur la maison d’un adversaire. Délaissant votre rôle de cochon, votre double maléfique se réveillera et vous vous transformerez donc en loup, désignerez une maison adverse, prendrez la roue, et d’un souffle puissant (ou d’une pichenette pour les plus petits) vous ferez tourner l’aiguille. La pointe s’arrêtera sur le matériau soufflé, et toutes les tuiles de la maison correspondante seront défaussées. Aouuuuuuhhhhh !!

La brique étant le matériau le plus solide, et le plus cher à obtenir (4 faces dés), il n’y a qu’une chance sur 6 de la souffler. A l’inverse, les imprudents cochons n’ayant misé que sur la facilité d’une construction en paille (2 faces dés) auront 3 fois plus de malchance de la voir s’envoler…

Les bons contes font les bons amis

En fin de partie, le moment crucial du décompte des points arrive. Toutes les maisons inachevées (sans toit) sont défaussées. On comptabilise alors les points rapportés par toutes les tuiles des maisons achevées, d’une manière fort simple : 2 points pour une tuile paille, 3 points pour une tuile bois et 4 points pour une tuile brique.

A cela s’ajoutent des points bonus pour les pots de fleurs présents sur certaines tuiles et pour chaque maison achevée.

Le petit cochon ayant cumulé le plus de points de victoire l’emporte.

Petits cochonnets

Les petits marmots sont d’emblée attirés par le matériel, et manipulent à loisir les tuiles épaisses du jeu. Le conte de Grimm leur est bien sûr bien connu, et ils éprouvent de l’allégresse à l’idée de s’en emparer. Le jeu est indiqué dès 7 ans, mais on peut y jouer plus jeune, dès 5 ans, tant le matériel est adapté et les règles simples. Les plus petits auront toutefois tendance à se focaliser sur la construction d’une seule maison à la fois, sans toujours chercher la stratégie de lancer plusieurs chantiers simultanément. Mais la constance dans leur volonté d’avoir une belle maison solide toute en briques sera parfois payante face à l’opportunisme des plus grands construisant avec tout type de matériau. Les parties étant courtes et rythmées, ils seront enthousiastes à l’idée de repartir pour une nouvelle aventure ! Et ils seront fort attentifs au décompte des points, grâce aux petits symboles « tête de cochon » représentés sur chaque tuile. Gare à la triche chez les plus grands, ils veillent !

Enfin, la partie terminée, ils prendront même plaisir à utiliser les tuiles comme simple jeu de construction. Un sans faute pour les plus petits !

Cochons aguerris

Mais les plus grands, alors ? L’éditeur a pensé à tout, puisqu’une variante existe pour corser le jeu. On utilisera dans ce cas les 6 cartes Récompense, permettant de récolter des points bonus, soit en cours de partie, soit en fin de jeu. Les récompenses peuvent ainsi être attribuées au joueur qui a le plus de pots de fleurs, à celui qui a le plus de maisons achevées, à celui qui a la maison la plus haute ou à celui qui achève le premier une maison tout en paille, bois ou brique.

Cette variante permet véritablement de changer la stratégie du jeu. Certains se concentreront sur un type de construction, tandis que d’autres lorgneront les tuiles avec pots de fleurs. Il y a beaucoup plus d’interaction dans cette façon de jouer, puisqu’on regardera attentivement le jeu de son voisin afin de deviner les cartes visées et de lui couper l’herbe sous le pied sabot.

Architecture et conte de fées

Comme il faut bien pinailler un peu sous peine d’être suspecté d’avoir des actions chez Purple Brain, on notera un point qui nous chagrine un peu. La règle précise qu’on achève une maison par la pose du toit. Jusque-là tout va bien. Mais une maison est considérée comme achevée, même si elle n’a pas de porte ! De même, on peut ajouter une porte sous une fenêtre, tant que la maison n’a pas de toit. Hop, hop, hop, je remonte mes 3 fenêtres sur mes épaules et je me cale une ptite porte en paille pour soutenir tout ça, ni vu ni connu. Alors certes, nous sommes dans un conte, où tout est réalisable, mais s’il n’y pas de porte, il fait comment pour toquer, le loup ?

L’avis de Plateau Marmots

Le design, le matériel, la mécanique de jeu : tout, tout, tout, on aime tout chez ces Trois petits cochons ! Les plus jeunes se prendront au jeu avant même l’ouverture de la boîte, et les plus grands se feront plaisir en visant les récompenses. Un vrai conte de fées !

On aime

  • La boîte-livre
  • Le principe du yams
  • Les tuiles solides
  • Souffler les maisons des autres
  • Avoir une variante pour les plus grands

On aime moins

  • Construire une maison sans porte ou sans fenêtre

Fiche technique

Un jeu de Laurent Pouchain
Illustré par Xavier Collette
Un conte adapté par Benoît Forget
Édité chez Purple Brain
De 2 à 5 joueurs
À partir de 7 ans
Durée d’une partie : 20 mn

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Chez Philibert

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