Test – Soupe à la grenouille

Les sorcières ont toujours fait preuve d’une certaine passion pour les grenouilles. Beaucoup de recettes, en effet, font appel au célèbre batracien, que l’on plonge volontiers vivant dans un chaudron rempli d’un potage verdâtre. C’est justement pour éviter ce sort funeste que quatre grenouilles ont décidé de fuir dare-dare la chaumière de la sorcière, avant de finir en mixture pour soigner les cors aux pieds. Seul problème, la vieille malfaisante est protégée par des cercles magiques, formés par ses fidèles objets de compagnie, grimoire, balai, citrouille et compagnie. Nos grenouilles doivent donc dégommer un à un ces sinistres gardes du corps pour faire tomber les cercles les uns après les autres. Mais elles ont intérêt à se bouger les cuisses : il n’y a plus que six ingrédients dans la recette avant que ne vienne leur tour…

Soupe à la Grenouille est un jeu d’adresse coopératif signé Jean-Philippe Sahut, illustré par Camille Chaussy et édité par Tikids, la ligne de jeux enfants de Tiki Editions. Il réunit d’une à quatre grenouilles, à partir de 5 ans.

Un coup d’œil dans le chaudron

L’ouverture de la boîte de Soupe à la Grenouille est une pure merveille tant le jeu est à la fois riche, simple et beau. On va d’ailleurs tout de suite commencer par tirer un magistral coup de chapeau à l’illustratrice Camille Chaussy, qui signe une fois encore un travail remarquable. Qu’il s’agisse de la couverture ou des éléments de jeu, le plaisir visuel est total et permet d’en prendre plein les mirettes dès que l’on monte le jeu.

Ce dernier se compose de :

  • quatre grenouilles en plastique
  • huit grandes figurines en carton représentant la sorcière et les objets magiques
  • quatre cercles magique recto verso
  • six tuiles représentant les ingrédients jetés dans le chaudron au fur et à mesure
  • des bases de départ pour chaque grenouille
  • un sous bock représentant le chaudron

Autant vous dire qu’une fois mis en place, l’ensemble est vraiment joli et donne immédiatement envie de jouer, . Comme le principe du jeu est identifiable au premier regard, Soupe à la Grenouille a largement de quoi agglomérer petits et grands marmots autour de la table en quelques secondes.

La règle, pour finir, est très simple et facile à assimiler. Elle évoque d’ailleurs des règles complémentaires téléchargeables sur le site, pour des parties toujours plus variées.

C’est coâââ ce jeu ?

La mise en place de Soupe à la Grenouille est simple et rapide. Elle consiste à placer la sorcière au centre de l’aire de jeu et de l’entourer d’autant de cercles magiques que de joueurs présents.

La pointe de la sorcière doit indiquer l’objet du cercle magique qui est en surbrillance. Ce sera le premier objet à dégommer.

Le reste de la mise en place consiste à placer les objets magiques autour des cercles, à distance d’au moins une main à plat. Les grenouilles, quant à elles, sont placées sur leurs bases de départ au bon vouloir des joueurs.

Le chaudron et les ingrédients sont pris en charge par le premier joueur, qui aura le triste rôle de devoir les enfourner un à un dans la sinistre préparation. Comme vous vous en doutez, une fois que tous les ingrédients auront été jetés, les grenouilles n’auront plus qu’un dernier tour de jeu avant de devoir passer elles aussi à la casserole. Oui, vous l’attendez alors je vais la faire : on pourra effectivement parler de défaite cuisante.

Ribitt after me

Soupe à la Grenouille est donc un jeu coopératif dans lequel les joueurs doivent unir leurs forces contre les objets magiques qui protègent la sorcière. A son tour de jeu, chaque joueur doit déterminer quelle est sa cible, à savoir l’objet indiqué par la pointe de la sorcière. Il dispose alors de trois essais pour tenter de le dégommer en faisant sauter sa grenouille. On a tous eu un jouet de ce type une fois dans notre vie, on en a même fabriqué en papier : on appuie sur les fesses de la grenouille et zou, elle bondit vers l’avant. Ici, le but du jeu consiste à l’envoyer se fracasser contre le standee en carton qui représente le vieux grimoire, la boule de cristal ou le balai magique.

Si l’objet tombe, alors le marqueur de la sorcière est déplacé pour indiquer la prochaine cible. S’il restait un ou deux essais au joueur, il peut alors les utiliser immédiatement pour tenter d’attaquer le prochain objet. Chaque grenouille peut systématiquement repartir de l’endroit où elle a atterri, ou de sa base, ce qui peut se montrer très intéressant en fonction de la position de l’objet visé.

Le tour du joueur prend fin dès que la grenouille a bouclé son troisième saut, ou immédiatement si elle percute la sorcière. Ce sera alors le tour du joueur suivant. Une fois que tous les joueurs ont effectué leur tour, hop, on remet un ingrédient dans la marmite, et c’est reparti pour un tour de table.

Ne pas faire dans son frog !

A chaque fois que les joueurs parviennent à faire tomber le dernier objet d’un cercle, ce dernier est défaussé. Si c’était le dernier autour de la sorcière, bim, la partie est gagnée. Oui oui, carrément. Et au niveau de base, c’est probablement ce qui va se passer. Car il faut avouer que le jeu, prévu pour être réellement accessible dès 5 ans (voire avant, car j’ai testé avec mon fils de 3 ans et demi qui s’en sort très bien), n’est pas d’une difficulté insurmontable sans remonter le challenge.

Les marmots ont d’ailleurs rapidement voulu instaurer une règle supplémentaire que j’ai trouvée charmante : une fois le dernier cercle tombé, la partie n’est pas finie, non non non ! Toutes les grenouilles reviennent sur leurs bases et tous les joueurs déclenchent ensuite des séries de sauts simultanés en comptant jusqu’à trois. Le premier joueur qui fait tomber la sorcière emporte alors la partie. Cela ne dénature pas l’aspect coop’ du jeu, et permet un mini twist compétitif sur la fin. Cela marche vraiment très bien.

Je me vengeraaaaaiiiii

Si vos premières parties seront assez tranquilles et idéales pour découvrir le jeu avec des marmots de  5 ans, vous noterez qu’il est possible de corser rapidement la difficulté du jeu. Les dompteurs de grenouilles auront donc de quoi s’amuser de longues heures durant. Et puis comme il s’agit d’un jeu coopératif, la difficulté supplémentaire sera partagée.

Il est, dans un premier temps, possible d’augmenter la difficulté du jeu en retournant les cercles de protection et en les faisant passer du côté bleu vers le côté orange. Il ne faudra désormais plus quatre mais six objets pour faire tomber le cercle, ce qui demandera donc une précision nettement accrue de la part des joueurs.

Deuxième option pour gonfler la difficulté : faire intervenir la chauve-souris, sidekick agaçant de la sorcière, qui vient volontiers se mettre entre vous et votre cible. Et si vous touchez la chauve-souris, hop, le tour s’achève aussitôt. Ouch.

La troisième option consiste à dégainer une extension/goodie imprimable qui s’amuse à vous coller des zones piégées sur l’espace de jeu. Tombez dessus, retournez la carte et… attention aux surprises. (Nous avons eu la chance d’avoir une version imprimée de ces goodies. A priori ils sont téléchargeables sur le site de Tiki… mais on n’a pas trouvé où)

Des cercles un peu fins ?

Soupe à la grenouille est un jeu simple et fun(ky) qui permet de s’amuser vite et longtemps. Règles optionnelles et difficulté ajustable emportent le morceau et invitent tout le monde à table pour d’excellents moments sautillants. Un bémol tout de même : les cercles magiques auraient énormément gagné à bénéficier de la même épaisseur que celle des objets. Leur papier est ici trop fin pour les mains de marmots en furie, et ils présentent assez vite des marques d’ongles. Les enfants (et certains adultes) s’agacent en effet d’avoir du mal à s’en saisir. Comme les cercles magiques sont souvent manipulés en cours de partie, je m’inquiète un peu de leur état à long terme. On se posera la question dans quelques mois.

L’avis de Plateau Marmots

Soupe à la grenouille est une excellente surprise qui permet de redécouvrir le plaisir simple de faire sauter des trucs pour faire tomber des machins. Ses règles simples permettent d’y jouer avec des tout petits marmots et d’enchaîner les figures faisant appel à votre légendaire dextérité. Vous découvrirez néanmoins que le jeu est capable d’une finesse inattendue dans le contrôle de votre batracien. Si l’on n’atteint certes pas la subtilité d’un Ice Cool, on se surprend tout de même à effectuer des sauts de plus en plus précis et audacieux, pour des moments de jubilation bien méritée.

Les nombreuses options de difficulté et les différents modes de jeux permettent en outre une rejouabilité assez incroyable. On passe donc d’excellents moments autour de cette Soupe à la grenouille, immédiatement agréable en bouche et qui laisse un goût de revenez-y tout à fait savoureux.

On aime

  • Simple et efficace
  • Beau et rigolo
  • Un usage original des grenouilles sauteuses
  • Quelques petites stratégies à déployer
  • La difficulté ajustable
  • Jouable en solo

On aime moins

  • Les cercles magiques trop fins

Le trouver

Chez Philibert

Pour aller plus loin

Fiche technique

Un jeu de Jean-Philippe Sahut
Illustraté par Camille Chaussy
Éditationné par Tikids (Tiki Editions)
Pour 1 à 4 joueurs
A partir de 5 ans (voire avant)

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