Test – Pirate Ships

J’avoue qu’après deux années à tester des jeux pour enfants, je m’émerveille encore et toujours de l’inventivité dont font preuve les auteurs de jeux pour nous transporter dans des univers aussi animés et vivants avec trois bouts de carton. À mon sens, c’est ce qui différencie le jeu adulte et le jeu enfant. Là où les jeux adultes doivent souvent déployer 300 figurines et des modes de jeux autodestructibles pour nous arracher cinq minutes à nos smartphones, le jeu enfant arrive souvent à nous plonger dans des univers incroyables d’intensité avec trois fois rien. Et, vous l’aurez compris chers moussaillons, c’est un peu ce qui va se produire ici.

Vous voilà donc en pleine mer des caraïbes, naviguant bord à bord avec un navire ennemi. Quelque part dans sa coque, il dissimule son capitaine et son trésor. Mais n’ayez crainte, à force de tirer à coup de canon, vous finirez bien par tomber dessus ! Pirate Ships est un jeu d’adresse pour deux joueurs, créé par Alan Roach et illustré par Kevin Rechin. Il est édité par Piatnik.

Sortez les canons !

Pirate Ships va donc faire appel à notre adresse pour obtenir le titre de canonnier en chef. Ce sera en vain que l’on cherchera la moindre once de scénario pacifique dans ce Pirate Ships. Point d’animaux à nourrir, de princesses à sauver ou de puzzle à résoudre : ici on vise, on tire, et on coule l’adversaire ! Plouf. Mais que c’est bon, parfois, de se livrer à ses plus bas instincts de flibuste pour montrer à nos morv… charmants marmots qu’on a beau avoir 45 ans passés et pouvoir leur donner des leçons de tir à distance, même sans lunettes !

Le but du jeu est donc clair, net et précis : il faut couler l’adversaire avant qu’il ne vous coule. On fait parler les canons, jusqu’à ce que l’un des joueurs soit déclaré victorieux. Et ce sera bien souvent le pirate le plus adroit !

Un matériel très sympatoche, même si…

Concrètement, le matériel de jeu contient des segments de navire à aligner pour former deux galions identiques. Chaque navire est composé de 8 tuiles : 1 poupe, 1 proue, et 6 segments intermédiaires. Si les tuiles sont identiques sur le recto, leur verso est parfois différent. En effet, chaque navire contient un capitaine et un trésor, disposés face cachée avec les autres tuiles. Bref, on ne saura où ils sont cachés qu’après avoir touché la tuile en question.

Le jeu est également composé de 6 boulets de canon, qui ressemblent à s’y méprendre à… des sous-bocks. C’est très joli, léger et simple à lancer, mais on a quand même quelques doutes sur leur longévité. Faut pas oublier que les féroces pirates qui se font face sont des marmots de 5-6 ans, et on a connu plus délicat que leurs petites mains pleines de confiture. Après, vu que 6 boulets sont fournis (et qu’un seul est réellement nécessaire pour jouer), on a de quoi voir venir un moment.

Les illustrations sont fort zoulies et permettent de se mettre direct dans l’ambiance. La règle est également fort simple, en dépit d’une coquille un peu bizarre dans la VF, attribuant 5 canons par joueur alors qu’il y en a 6 dans la boîte. Normalement on en distribue 3 par joueurs. Mais n’en donnez qu’un et incitez les joueurs à se le partager pour économiser les munitions. En tout cas, on saura jouer dès les premières secondes de la partie.

Canon-noir !

Une fois les bateaux formés et séparés l’un de l’autre par un minimum de 50 centimètres, on pourra alors ouvrir le feu. A son tour de jeu, le canonnier envoie un boulet de canon en lançant le sous-bock à la manière d’un frisbee.

Si le boulet retombe sur une ou plusieurs tuiles du navire adverse, elles sont considérées comme touchées. On les retourne et on les place côté verso. Peut-être le capitaine ou le trésor seront alors dévoilés ?

Si le capitaine apparaît, l’auteur du tir a le droit de rejouer immédiatement.
Si le trésor apparaît, l’auteur du tir peut immédiatement réparer une partie de son navire, c’est-à-dire replacer une tuile « touchée » sur son côté intact.

En revanche, si le boulet touche une partie déjà touchée, elle est considérée comme détruite. Elle est enlevée de la partie, et le navire raccourci en conséquence.

Comme vous l’aurez immédiatement compris parce que vous êtes trop forts, le premier qui perd tous ses segments de bateau aura perdu la partie, et pourra donc rentrer à la nage.

Le fût du canon

Si le jeu est très simple, il n’en demeure pas moins fun, loin de là. À ce titre, le jeu par équipe est très recommandé. Si les grands rivalisent d’adresse, les plus petits vont galérer (haha) un petit moment avant de réussir des lancers convenables. Il faut en effet maîtriser la technique du frisbee, donc un lancer tournant vers le haut avec une retombée à plat sur la cible. Avant 5 ans, on a quand même à tirer un peu trop fort et un peu n’importe comment, ce qui n’arrangera pas la durée de vie des sous-bocks. A partir de 5 ans, cela reste aléatoire et demandera quand même pas mal d’entraînement avant de réussir à viser à peu près correctement.

Mais une fois la base du lancer acquise, vous sortez partis pour de jolis affrontements simples et amusants sur fond de piraterie sympatoche. Et sur une table de camping encore pleine de sable, ça le fait grave !

Des variantes simples à mettre en place

Pour les combattants les plus farouches, le jeu est assez simple pour autoriser la mise en place de nombreuses variantes. En voici quelques unes, testées par nos soins.

Les bordées de nouilles

Chaque joueur envoie les boulets de canon par rafales. Chaque joueur en envoie 6 au premier tour.
Si plusieurs boulets tombent sur une même case, seul le premier compte.

Pour les tours suivants, chaque joueur envoie autant de boulets qu’il n’a de segments de bateau restants.

Duel en haute mer

Chaque joueur envoie ses boulets simultanément.

La mitraille

Chaque joueur envoie les boulets 3 par 3, dans un seul lancer

Mon précieux

Le joueur qui parvient à récupérer le trésor de l’adversaire ajoute la tuile à son propre navire

Iceberg à bâbord ! 

Et si vous mettiez quelques obstacles entre les navires pour gêner les tirs ?

Bref, ce n’est pas dur de gonfler la durée de vie du jeu en appliquant les variantes les plus amusantes qui vous viennent à l’esprit.

L’avis de Plateau Marmots

Simple, rapide à jouer et sans prétention aucune, Pirate Ships est un petit jeu au plaisir instantané, idéal à déployer sur une nappe de pique-nique ou directement par terre dans le salon. On lance nos sous-bocks en inventant des apostrophes dignes du Capitaine Haddock, et on enchaîne une dizaine de parties avant de hisser le drapeau blanc, en créant 1001 variantes plus délirantes les unes que les autres. Le jeu sort souvent, facilement, pour des petites escarmouches palpitantes avant que la mer ne revienne au calme. Pirate Ships fait donc partie de ces ptis jeux pour lesquels on a une réelle tendresse, même s’ils ne vont certainement pas révolutionner l’âge de la piraterie. Simple, rapide et bon, tout bêtement.

On aime

  • Simple et sans prétention
  • Rapide à sortir et à jouer
  • Idéal en intérieur comme en extérieur
  • Joli
  • Très sympa pour le goûter des petits et l’apéro des grands
  • Plein de variantes à imaginer

On aime moins

  • Les sous-bocks, c’est fragile
  • Un peu plus de modes de jeu auraient pu être inclus…

Le trouver

Sur Amazon
Chez Philibert

Fiche Technique

Un jeu créé par Alan Roach
Illustré par Kevin Rechin.
Edité par Piatnik.
Pour 2 joueurs
A partir de 5 – 6 ans

1 thoughts on “Test – Pirate Ships

  • 6 juin 2019 à 1 h 31 min
    Permalink

    très belle présentation qui donne envie d’y jouer . Merci

    Répondre

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