Non ami parent, n’achète pas de jeu éducatif à ton marmot !

En faisant du tri dans les placards de mes marmottes, je suis tombée sur des jeux dont j’avais oublié l’existence, des jeux dits “éducatifs”, offerts par les Papis, Mamies, Tatas… qui, à l’époque, mettaient en avant le côté utile. “Apprendre en s’amusant”, vous avez tous lu cela un jour sur une boîte de jeu. Mouais… J’ai un vague souvenir de les avoir vus déballés 2-3 fois en 10 ans. Autant dire qu’ils n’ont franchement pas eu la côte auprès de mes marmottes qui sont pourtant très joueuses.

En même temps, pourquoi l’auraient-ils eu ? Ces jeux ne sont ni plus ni moins que des cahiers de vacances en boîte. En quoi faire de la grammaire ou du calcul mental est-il amusant ? C’est une illusion, mais qui doit rapporter gros parce que chaque année, à l’approche de la rentrée scolaire, les rayons fleurissent de jeux éducatifs et de parents à la recherche d’un petit jeu sympa qui aidera Kévin à se remettre à niveau avant la rentrée. Aaargh, pov’ gosse!!

Je me suis donc sentie investie d’une mission : celle de te faire comprendre, ami parent, que l’étiquette « éducatif » est une opération marketing pour te donner bonne conscience.

Laisse-moi te montrer que cette démarche n’a rien de constructif, ni pour toi, ni pour ton marmot.

On ne ramène pas le boulot à la maison…

Quand tu sors du boulot, ne me dis pas que tu ramènes tes dossiers tous les soirs à la maison pour plancher dessus. Alors, pourquoi le faire avec ton marmot ?

Arrêtons de les sur-stimuler, de vouloir vérifier qu’ils ont assimilé les notions apprises à l’école, qu’ils sont à la hauteur, qu’ils ne vont pas passer pour des ânes auprès de nos amis, collègues, famille… ce n’est pas parce que ton neveu de 5 ans connaît toutes les capitales européennes que le tien est forcément à la ramasse.

Ton marmot va à l’école pour apprendre et travailler. La maison représente une oasis, un sanctuaire où il se déconnecte du stress et de l’agitation extérieure. Il s’y pose, s’y détend et partage des choses (autres que scolaires) avec toi. Quel intérêt y a t’il à lui remettre une couche de géométrie ou de révolution industrielle dans les dents?  Chaque chose à sa place et une place pour chaque chose : le scolaire reste à l’école.

Jeu grandis

Grandir, ce n’est pas seulement le développement intellectuel, c’est aussi un ensemble de valeurs humaines,morales et sociales que chaque génération transmet à sa progéniture : la politesse, le respect, la tolérance, l’ouverture, la solidarité… Cet apprentissage est quasi quotidien et se fait plus ou moins inconsciemment. Tout comme lorsque tu joues avec ton marmot. Il apprend et s’enrichit et ce, même si ce n’est pas écrit de manière explicite sur la boîte.

Comment ? D’abord avec la notice, car, pour jouer, il faut suivre les règles. On ne se pose pas la question parce que c’est évident. Les règles fixent un cadre permettant à tous les joueurs d’être sur un pied d’égalité et d’aller dans le même sens… comme dans la « vraie » vie (vivre en collectivité, conduire, travailler, faire du sport…).

Ensuite parce qu’en tant que parent, tu lui apprendras à respecter le matériel et les autres joueurs, à être patient en attendant son tour, à perdre et à ranger une fois que la partie est finie.

Un jeu coopératif lui apprendra à faire partie d’une équipe, à réfléchir de manière collective, à communiquer, à être à l’écoute, à ne pas s’imposer, mais aussi à ne pas être totalement en retrait.

Alors bien sûr, ce n’est pas grâce à ça qu’il aura 20/20 à son contrôle de français. Mais au risque de briser tes espoirs, enchaîner les parties de « Bescherelle – Le jeu » ne fera pas de ton marmot un futur Victor Hugo non plus !

Jeu révise

Pourquoi acheter un jeu éducatif ? Est-ce réellement pour faire plaisir à son marmot ou plutôt pour se rassurer quant à ses performances intellectuelles ? Propose-lui de choisir entre un jeu de conjugaison ou les aventuriers du rail, je parie que le second l’emballera plus que le 1er. Et c’est normal. Un jeu forme un tout : les illustrations, le pitch, le matériel, la mise en scène participent à rendre un jeu attrayant. Un jeu est une invitation au voyage, il titille l’imaginaire, il est agréable à manipuler et les joueurs en redemandent. Détails que l’on ne retrouve pas ou rarement dans les jeux éducatifs.

Rappelle-toi quand tu avais l’âge de ton marmot: faire ses devoirs, réviser, c’est chiant. Alors, pourquoi lui imposer ce que toi-même n’appréciais pas ?

En revanche, compter ses points de victoire pour savoir si on a mis la pâtée à Mamie Ginette, c’est autrement plus excitant ! Lancer les dés, additionner les résultats, compter ses jetons ressources, soustraire ses points de pénalité… ton marmot fait des maths sans s’en rendre compte.

Tous les bons jeux de société sollicitent des compétences particulières qui contribuent à l’apprentissage de ton marmot. Leurs apports pédagogiques sont tels qu’il m’est difficile d’en dresser une liste exhaustive : lecture, mémoire, concentration, logique, culture générale, motricité fine, observation, communication, vocabulaire, imagination, dextérité, repérage dans l’espace, rapidité d’action…

Ce « travail » est inconscient, mais pourtant bien présent. La seule différence est que dans un jeu de société, ces notions sont noyées dans la masse.

Jeu partage

La durée de vie d’un jeu dit éducatif sera inévitablement plus courte que celle d’un jeu de société « normal ». Est-ce donc rentable d’investir dans un tel jeu ? Personnellement, je répondrai non. Pourquoi ?

1/ le coffret maternelle que tu as acheté à ton marmot ne durera que 3 ans, dans le meilleur des cas. Mes parents ont gardé quelques jeux de société de mon enfance avec lesquels mes marmottes jouent encore 20 ans après ! Investir dans un jeu éducatif, c’est prendre le risque de le voir rapidement tomber dans l’oubli.

2/ la plupart de ces jeux sont destinés à être joué en solo. Il n’y aura donc pas ou très peu d’interaction. Ton rôle consistera juste à « surveiller » et à guider ton marmot en cas de difficulté. En gros, ton marmot joue à l’élève et toi à la maîtresse. Waouh, trop cool ! N’oublions pas que jouer, c’est partager.

3/ un jeu éducatif te place automatiquement au rang de « dominant ». Tu es là pour chapeauter, tes connaissances te donnent l’avantage. Ton marmot appréciera largement plus un jeu qui placera tous les joueurs au même niveau et où il aura une chance de t’humilier (eh oui, vengeance).

Franc jeu

Tu l’auras sans doute compris, je me méfie des jeux éducatifs. Un jeu m’évoque l’amusement, le divertissement, le plaisir. Personnellement, Pythagore ne m’a jamais fait marrer et je n’ai jamais pris mon pied en étudiant l’agriculture de l’Amérique du nord. Après, chacun son trip.

Mais ne te méprends pas, je ne dis pas que les jeux éducatifs sont nuls ou inutiles. Je n’y suis d’ailleurs pas totalement hermétique. J’avoue qu’à ce jour, 2 jeux ont réussi à me convaincre, car leur mécanique et/ou leur thème se rapprochent d’un vrai jeu de société. Je me suis amusée et mes marmottes aussi.

Il est clair que les jeux éducatifs font leur boulot: inculquer des notions scolaires de façon plus ludique qu’un vieux manuel. C’est pourquoi ils me semblent plus appropriés pour des enseignants ou des professionnels de l’enfance.

En revanche, à la maison, pour partager un moment sympa, convivial et de franche rigolade en famille… jeu passe.

 

 

5 thoughts on “Non ami parent, n’achète pas de jeu éducatif à ton marmot !

  • 23 août 2018 à 12 h 09 min
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    Merci pour cet article, Alicia.
    J’aurais deux-trois complements a lui apporter, vu de ma fenetre.
    Je te rejoins absolument sur le fait que le tampon educatif sur un jeu est un concept marketing qui joue a fond sur la corde “bonne action” aupres des non-joueurs qui achetent ces produits.
    Un jeu educatif est-il mauvais pour autant ? Je ne pense pas, mais je ne me suis pas interessee au genre, eduquant autrement mes enfants et leur apprenant a jouer a des jeux non stampes educatifs qui leur ont appris pas mal de competences aussi. En tout cas, les commentaires que j’ai pu voir sur FB donnent en exemple de bons jeux dits educatifs. Donc peut-etre ne pas jeter le bebe avec l’eau du bain ?
    Ensuite, peut-etre etayer ton argumentaire avec des exemples, Plateau Marmots a aussi chronique des jeux educatifs qui ne semblaient pas trop mauvais.
    Pour finir, la ou je ne te rejoins absolument pas, c’est sur les quelques points suivants:
    – certains d’entre nous ramenent du boulot chez eux le soir et on n’est peut-etre pas la majorite mais on existe
    – certains d’entre nous ont aime faire leurs devoirs (perso, je les faisais devant la tele et un bon probleme de math, c’etait pour moi comme une enigme d’escape)
    – dire que les devoirs c’est chiant et la maison un havre de paix pour gosse, c’est pour moi ne pas les preparer au fait que plus tard ils devront faire des efforts, que quand ils rentreront chez eux il restera encore des corvees et des gosses a faire manger. Je prefere en tout cas que mes gosses abordent leurs devoirs comme une non-corvee et ca passe aussi par les parents qui montrent une vision plus positive sur ce point. Mais on est d’accord que c’est moins seduisant, comme argumentaire.
    Voila… c’est tout pour le moment 🙂

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    • 24 août 2018 à 6 h 31 min
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      Merci pour ton retour, Krinie.
      J’aurais quelques précisions à apporter, si tu permets;)
      Il ne me semble pas avoir écrit que les jeux éducatifs sont mauvais et inutiles, si? Zut alors, le but de l’article était juste de montrer que les jeux de société non catalogués comme éducatifs participent également à l’apprentissage de nos enfants, et que, quitte à choisir un jeu familial, autant se tourner vers un Nom d’un renard plutôt qu’un J’apprends à compter.
      Mais oui, tu as raison, il y a de bons jeux éducatifs, je pense notamment à Multiplipotion. Comme je le disais, ces jeux, par leur mécanique/concept, font oublier l’aspect éducatif et laissent une bonne impression. Ces jeux là, j’adhère complètement. Quant aux autres, plus scolaires, je dis juste qu’ils constituent un bon support entre les mains des profs pour compléter un enseignement plus traditionnel ou auprès de certains pro pour de la rééducation, par exemple.
      Je n’ai pas le réflexe d’acheter des jeux éducatifs tout simplement parce qu’ils ne m’attirent pas forcément et que je n’en éprouve pas le besoin. Par défaut, je fais confiance aux profs de mes marmottes pour gérer leur apprentissage purement scolaire et j’avoue que jusqu’à présent je n’ai rien à dire.
      Alors oui c’est vrai, il y a des gens qui ramènent du boulot à la maison et que même s’ils sont en sous effectif, ils existent. Je suis vraiment navrée de ne pas avoir fait de cas par cas, je reconnais être allée au plus rapide.
      Etant moi-même indépendante, c’est-à-dire que je travaille de chez moi, j’aurai effectivement pu commencer par là et expliquer que je reste malgré tout persuadée qu’il y a un temps à consacrer au boulot et un temps à consacrer à sa famille. Je sais, ça fait très vieux jeu, mais on ne se refait pas!
      Le cerveau a besoin de faire des pauses. C’est le même principe que faire du sport, tu ne te donnes pas à fond pendant une journée complète, le temps de récupération est indispensable. Jouer à un jeu purement éducatif, c’est-à-dire qui consiste à refourguer un jeu qui va reprendre ce que mes gamines ont déjà vu à l’école et avec lequel elles jouent seules, est, pour moi, sans intérêt.
      Oui, je considère la maison comme un cocon bienveillant et protecteur car malheureusement, on ne vit pas à Bisouville. Tout n’est pas mignon, gentillet, agréable et facile, loin de là. Justement, la maison est une zone neutre où mes enfants déconnectent, sont libres de prendre du temps pour elles et où le stress n’a pas sa place. Ce qui ne les empêche pas d’être conscientes que, comme partout, il y a des contraintes: les devoirs bien sur (et je te rassure, je ne leur dit pas que gamine je trouvais ça chiant, elles sont libres d’avoir leur avis sur la question), mais aussi les tâches ménagères. Leurs profs ne leur demandent pas de faire les poussières ou de préparer à manger, moi je ne leur demande pas de faire des lignes ou de mettre en application tel ou tel théorème… Maintenant, si elles réclament, ce qui n’est jamais arrivé mais on ne sait jamais, je ne vais pas m’y opposer! Je ne suis pas cruelle à ce point!
      Alors non, je ne suis pas totalement hermétique au jeux éducatifs, oui il y en a des bons qui peuvent être sympas à jouer en famille, mais il y aussi une telle variété de jeux de société qui permettent de transmettre des valeurs/compétences autres que scolaires et qui participent malgré tout à l’apprentissage que j’ai dû mal à concevoir qu’on puisse offrir à son gosse un coffret Ecole primaire plutôt qu’un Azul… Mais bon, une fois de plus ce n’est que mon humble avis 🙂

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  • 23 août 2018 à 21 h 53 min
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    Bonjour Alicia,
    De toute façon les enfants ne sont pas dupes !
    Dans votre article vous dites qu’à ce jour deux jeux ont malgré tout réussi à vous convaincre. Peut-on savoir lesquels ? Merci !

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    • 24 août 2018 à 6 h 45 min
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      Bonjour Yaël,
      effectivement, ils ne sont pas dupes 🙂
      Je suis intervenues auprès d’une 100aine d’enfants, que ce soit en milieu scolaire ou chez eux et, curieusement, il n’y a jamais eu de bousculade pour tester les jeux à consonances plus ou moins éducative… il a fallut que j’insiste un peu pour qu’ils se rendent compte que certains jeux valaient le coup.
      Concernant les 2 jeux éducatifs, j’ai bien aimé Multiplipotion et Tam Tam safari (un petit jeu de carte qui s’apparente au Dobble).
      Maintenant, il y a des tas de jeux qui ne sont pas “officiellement” éducatifs mais qui pourraient être considérés comme tels, que j’aime beaucoup: Texto, Cortex, la collection des smart games, gagne ton papa, Dr Microbe, Bananagrams, les jeux de cartes C’est pas sorcier…. et j’en oubli certainement!

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  • 24 août 2018 à 0 h 30 min
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    Je ne peux pas répondre pour Alicia, l’auteur de l’article, mais je voudrais donner mon – petit – point de vue sur la question.

    Je pense que les jeux éducatifs et vendus comme tels, avec le bon vieux sticker “apprendre en s’amusant”, sont le plus souvent à éviter. Qu’ils soient signés Nathan, Ravensburger ou Montessori ne change pas grand chose au problème : ce sont des PRODUITS bien avant d’être des JEUX. On vend aux parents stressés la possibilité de refiler des révisions en douce, histoire de faire passer un point de règle sous couvert du “jeu”. Mais les enfants, heureusement, ont oublié d’être stupides, et reniflent la supercherie très rapidement.
    Donc s’ils n’aiment pas les accords du participe passé, ce n’est pas un jeu qui va leur faire aimer du jour au lendemain. Il faudra qu’ils y passent, à la dure, en répétant inlassablement leur table de 8, en faisant leurs devoirs du soir pour surligner le COD et en essayant de calculer l’aire du champ de patate du fermier. Un jeu qui voudrait vous adoucir ce genre de choses, bah c’est pas un jeu. Tout simplement parce que ce sont des choses sympathiques pour les uns et effroyables pour les autres, mais rarement marrantes. J’ai eu beau adorer les cours de français pendant ma scolarité, je ne me suis jamais tapé un fou rire en révisant mes verbes du 3e groupe.
    Il y a des choses pour lesquelles il faut bosser, point barre. Aimer ou détester, mais juste bosser. Et c’est pas un matériel pédagogique camouflé sous la mention “jeu” qui va me prendre en traître, désolé.

    C’est d’autant plus pervers que les marmots vont progresser très rapidement en jouant à des jeux QUI NE SONT PAS PREVUS POUR  . Pour compter les points, pour lire les cartes, pour tisser une stratégie de bâtard et prendre papa à revers, OUI, il faut savoir compter, lire, planifier, et développer d’incroyables compétences scolaires que les éditeurs de ces produits n’imaginent pas. Tout est question de motivation, souvent. Je connais un petit garçon de 6 ans et demi qui me bassine pour apprendre à lire depuis qu’il a 4 ans. Pourquoi ? Parce qu’il veut pouvoir lire les cartes de King of Tokyo, tout connement. Et dès son arrivée au CP, il a carburé comme un malade, déjà parce qu’il aimait la lecture, mais aussi parce qu’il voulait être assez grand pour jouer à King of Tokyo en étant autonome.

    Quant à mon fils de 3 ans, je ne sais pas comment il prendra les choses, mais il sait déjà compter les cases quand il déplace son pion, reconnaître les couleurs, les formes, et additionner des chiffres. Et il a bien plus appris avec Haba, Matagot, Piatnik et Blue Orange qu’avec Nathan et Montessori, croyez-moi. Le jeu est un moteur incroyable pour s’approprier le quotidien tout en découvrant mille univers.

    Et c’est ce que je reproche le plus aux jeux éducatifs, ils n’ont d’autre finalité qu’eux mêmes. Ils font leur taf de révision gentille, et hop, on passe au niveau suivant. Je trouve qu’à ce titre le comparaison d’Alicia avec les cahiers de vacances est très pertinente.
    On pourra donc à loisir digresser sur certains aspects du coup de gueule d’Alicia, mais je trouve que sa finalité est très juste : les jeux éducatifs n’apportent rien qu’un jeu non éducatif ne saurait apporter. Si votre gamin déteste les maths, ce n’est pas un jeu éducatif qui va subitement changer la donne. Encore une fois, les enfants ne sont pas cons. Les maths, c’est les maths, et les enrober avec des couleurs flashy et des dinosaures ou des pirates ne va rien y changer.

    Mais si votre marmot réalise qu’il a besoin de savoir additionner et soustraire très rapidement pour gagner une partie de Poule Mouillée (Piatnik), il comprendra peut-être alors l’intéret de la chose. Et ce sera votre taf, à la maison, de l’aider, de l’accompagner et de lui permettre d’atteindre un niveau suffisant pour qu’il vous mette la raclée.
    Les jeux ont cette magie : ils permettent à l’enfant de comprendre à quoi servent les enseignements élémentaires qu’on tente de lui rentrer dans le crâne. Les jeux, enfants et adultes, couvrent de plus en plus de domaines et éveillent notre curiosité. L’autre jour, en rédigeant le test de Nessos (IELLO), je me suis surpris à rouvrir un vieux bouquin de cours sur la Grèce Antique… Tous les horizons sont donc ouverts pour les enfants joueurs, qui apprendront aussi bien à gérer la défaite que la culture de l’effort et de l’acharnement. Un jeu éducatif ne vend pas du rêve. Il vend du résultat. Il a un cahier des charges, très précis, qui correspond à ce qu’un enfant de cet âge DEVRAIT savoir faire. Mais où est le jeu, là dedans ?
    Si votre enfant ne sait pas compter, oui, il y a un problème. Mais ce n’est pas un jeu éducatif qui va débloquer le truc. En tout cas pas mieux que vous ne le ferez vous en reprenant les cours et en cherchant où est le blocage.

    J’avoue que les seuls jeux éducatifs qui m’ont séduits à ce jour sont :
    – Multiplipotion (On The Go Editions) car le jeu est très nerveux, avec un système d’attaque et de défense vraiment bien foutu.
    – Compte avec les oursons (Piatnik), car c’est très poétique, très mignon avec beaucoup de manipulation
    – L’ensemble des jeux de chez Abeilles Editions, car on y apprend la gestion des comportements à risques (risques domestiques, malbouffe, sécurité routière…), ce qui me semble une très jolie façon d eparler de questions difficiles avec les marmots.

    Après, je serais très heureux d’en découvrir d’autres et de dire tout le bien que j’en pense, si ça devait être le cas. Il n’est pas question de se mettre des oeillères et de rester fermé à des bons jeux, clairement conçus pour vous apprendre un truc. A ce titre Multiplipotion a été une jolie baffe, et je suis très reconnaissant à l’éditeur de me l’avoir collée. Mais en dehors de ces jolies exceptions, les jeux que j’ai eu entre les mains m’ont laissé tellement froid que je n’ai pas eu le courage de les traiter sur le site. Ils passeront après, un jour, plus tard, quand je n’aurai plus qu’eux dans ma longue liste de jeux en retard.

    Voilà, je ne vous embête pas plus. Il me semblait normal, au vu des remarques faites, que je prenne la plume pour donner mon point de vue sur le billet d’humeur d’Alicia. Comme tout coup de gueule, il est forcément enflammé et pourrait sans doute être plus nuancé… mais il a le mérite de la passion et de la sincérité.

    Et c’est tout ce que je demande à mes rédacteurs.

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