Test – Gobbit

Vous aimez les ambiances moites et humides ? Vous avez la langue agile ? Vous rêvez de piquer, gober ou mordre votre entourage en toute impunité ? Gobbit est fait pour vous !

Non, il ne s’agit pas d’une version kids friendly de 50 nuances de Grey. Nous sommes dans la jungle, et le principe de Gobbit est de manger sans être mangé.  Adeptes des régimes et gluten-free, passez votre chemin ! Ce jeu, trophée FLIP Éditeur Divertissement 2013, est édité chez OldChap Éditions, qui en a sorti une nouvelle version.

Dans la jungle, terrible jungle

Le jeu comprend 48 cartes (15 cartes mouchtik, 18 cartes caméléon, 12 cartes serpent et 3 cartes gorille) dans un étui carton solide. Minimaliste, il ne prendra pas de place dans votre sac à dos. Le livret de règles semble interminable, mais n’ayez peur. Il comprend beaucoup de visuels, et une grande partie concerne le niveau « experts ». Dans un premier temps, vous n’aurez donc pas besoin de tout lire pour comprendre les règles de base.

Les cartes représentent des animaux (serpents, caméléons, mouchtiks), déclinés en 3 couleurs différentes (bleu, rouge et jaune). Ici la chaîne alimentaire vous place tantôt prédateur, tantôt proie :

  •  le serpent attaque le caméléon, jamais le mouchtik
  • le caméléon se défend des serpents et attaque les mouchtiks
  • le mouchtik se défend des caméléons.

Mais attention : tout ce joyeux petit monde ne se mange qu’entre animaux de la même couleur. Ainsi un serpent rouge ne pourra manger qu’un caméléon rouge, et laissera filer le même caméléon de couleur bleue. Un poil discriminant tout ça !

I like to gobb’it gobb’it

Vous êtes disséminés dans la jungle, et le jeu commence : chacun a devant soi un tas de cartes (le même nombre pour chaque joueur), face cachée. Le premier joueur retourne une carte devant lui, et chacun fait de même à tour de rôle. Chaque carte, active tant qu’elle est visible, est recouverte le tour d’après. Il y a donc autant de tas de cartes visibles que de joueurs présents. Dès qu’il y a interaction entre 2 cartes (ou plus), il faut agir en tapant les cartes : on protège sa carte pour se défendre des prédateurs qui surgissent et/ou on attaque les faibles proies qui ont commis l’erreur de sortir de leur cachette. Et c’est là que votre côté bipolaire peut s’exprimer : on peut utiliser ses 2 mains pour protéger ET attaquer simultanément. Oui, vous l’aurez compris : c’est un jeu de rapidité ! Mieux vaut éviter les bagues, bracelets et ongles longs pour garder ses amis. 

Le plus rapide gobe sa proie et toutes les cartes qu’elle recouvrait et les intègre à son tas personnel. En cas d’erreur, le mauvais chasseur défausse toutes ses cartes jouées au cimetière (tas de cartes face cachée au centre). Ces cartes ne pourront plus être jouées. Adieu serpents, caméléons, mouchtiks…

Gare au goriiiiiiiiiiille

La règle de base est assez simple, pour peu que l’on ne soit pas daltonien. Mais il vous faudra prendre en compte 3 actions supplémentaires pour hausser un peu le niveau de difficulté.

  • Si un trio de mouchtiks (au moins 1 jaune, 1 rouge et 1 bleu) est visible sur la table, taïaut !! Tout le monde doit taper sur le cimetière en criant « Gobbit » ! Le plus lent donnera sa défausse personnelle au plus rapide.
  • Les joueurs n’ayant plus de cartes ne meurent pas complètement. Nous sommes dans la jungle et le vaudou plane : ils deviennent esprits frappeurs. Ils pourront donc attaquer toutes les cartes identiques en jeu pour les envoyer au cimetière. C’est le moment de vous venger, si vous êtes un brin rancunier, sur le joueur qui vous a éliminé précédemment. Tout le monde reste donc actif et attentif jusqu’au bout de la partie.
  • Sortez les cartes gorilles ! C’est le roi de la jungle, et il assomme tous les autres animaux, sans distinction de couleur.

Pour gagner, il faudra être le dernier joueur à avoir des cartes. Avoir des nerfs solides. Être rapide et réactif. Livrer une bataille sans merci.

Les caméléons sont-ils hermaphrodites ?

Les jeunes joueurs ont des réflexes surprenants, et sauront assez vite s’adapter à cet univers. Leur vue acérée et leurs petites mains rapides sauront se faufiler sous votre nez. Chaussés de vos lunettes et ralentis par votre arthrose, vous ne ferez pas toujours le poids face à eux.

C’est assez plaisant de ne pas forcément « maîtriser » le jeu en tant qu’adulte. Mais l’ardeur de la jeunesse se calmera devant votre grand savoir. Car devant cette mécanique carnivore, vous aurez à répondre à nombre de questions sur l’écosystème de la jungle, les habitudes alimentaires, voire des interrogations métaphysiques sur la vie et la mort. C’est ça aussi le propre d’un jeu : questionner et découvrir le vaste monde…

Les lois de la jungle sont impénétrables

La partie classique permet déjà de créer une ambiance de folie propre aux party games. Mais cela ne s’arrête pas là. Pour continuer en mode expert, avec les plus grands, d’autres règles viennent bouleverser la chaîne alimentaire.

Le verso des cartes comporte 6 visuels différents. Vous devrez donc faire attention au dos de la carte située sur le haut du cimetière : celle-ci indique une contrainte supplémentaire à respecter tant que la carte est visible. Bien évidemment, à chaque faute (carte frappée sans raison valable), les cartes du mauvais joueur sont défaussées sur le cimetière et la contrainte change à nouveau… Héééé oui, c’est là que ça se complique ! Il faut vite intégrer la nouvelle règle pour ne pas perdre de cartes.

Petit tour d’horizon, non exhaustif, des différentes contraintes du  mode expert : l’ordre de la chaîne alimentaire est inversé (les mouchtiks mangent les caméléons qui gobent les serpents) ; les conflits ont lieu entre animaux de couleurs différentes ; tous les joueurs deviennent des esprits frappeurs et peuvent attaquer les paires ; les mouchtiks sont explosifs, ne les touchez pas ! 

 Je m’arrête là, car je sens que les neurones de certains se sont perdus dans la jungle. Dans ce cas, une seule indication : retournez aux règles [du camp] de base. Après tout, il en faut peu pour être heureux…

L’avis de Plateau Marmots

Gobbit est un jeu d’observation et de rapidité qui permet de mettre en place une ambiance explosive. Les différents niveaux de difficulté permettent d’adapter le jeu à l’âge de vos enfants. Ou à votre réactivité après 3 apéros. Le temps de jeux sera court, mais on prendra plaisir à ressortir ces cartes à de nombreux moments.

On aime

  • Le visuel
  • Le format
  • L’ambiance
  • Les différents niveaux de difficulté

On aime moins

  • Pas de stratégie
  • Se retrouver aux urgences pour cause de petit doigt luxé

Fiche technique

Un jeu de Paul-Adrien Tournier, Jean-Baptiste Fremaux et Thomas Luzurier

Illustré par Michel Verdu
Édité chez OldChap Éditions
De 2 à 8 joueurs
À partir de 7 ans (mais accessible dès 5 ans)
Durée d’une partie : 15mn
Prix indicatif : 12,50 €
Le trouver chez Philibert

Pour aller plus loin

LudoChrono (ancienne version 2016 du jeu)

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