Test – Fabulosa Fructus
Fabulosa Fructus du smoothie à la sauce Legacy, un pur jus de l’homme aux cheveux verts
Dans le milieu ludique, Môssieur Friedemann Friese est très très connu, notamment pour son amour de la couleur verte, mais aussi parce qu’il adore tenter des expérimentations en termes de mécaniques, ce qui donne des mélanges plus ou moins réussis, mais qui ont toujours le mérite de renouveler le genre.
Avec Fabulosa Fructus, le géant vert s’essaie au genre Legacy (on modifie les éléments de jeu au fur et à mesure des parties), mais ici de façon non permanente. A ma connaissance, notre bonhomme est le seul qui ait réussi la chose.
Mais stoppons-là cette introduction bien trop sérieuse présente uniquement pour que je puisse sortir ma science et rentrons plutôt dans le vif du sujet.
Donc Fabulosa Fructus, mais qu’est-ce donc ?
Un jeu de cartes ! Où il faut récolter des jus en les payant en fruits. Jusqu’ici rien que du très logique. Le premier à atteindre un certain nombre de jus a gagné. Cela parait éminemment simple sur le papier, mais la façon d’obtenir ces jus et ces fruits est assez fourbasse, vous allez voir.
Mais dis, ô grande déesse du citron pressé, qu’est-ce qu’il y a dans la boite, sinon ?
Comme on peut s’y attendre pour un jeu de cartes, il y a plein mais alors vraiment plein plein de cartes. Des petites figurant des fruits assez moches, il faut bien l’avouer, et des grandes figurant toutes sortes d’animaux bizarres, du texte et des conditions fruitières. On va nommer les premières cartes fruits et les secondes les cartes territoires. On saupoudre le tout de quelques animaux en bois, de jetons fruits et animaux et on obtient une jolie boite à dominante verte (quelle surprise !). Comme je l’ai dit, je trouve les fruits assez moches mais ils sont lisibles, les cartes territoires sont plutôt rigolotes avec des animaux un peu barrés, et pas mal de texte, par contre.
Les cartes ne sont pas de grande qualité, épaisseur standard, mais pour la quantité et le prix, l’ensemble est de facture correcte. Et daltonien friendly, car bien qu’assez colorés et luxuriants, les dessins sont très lisibles.
Bon, mais tous ces fruits, ces animaux, ils font quoi ensemble, hein ?
Eh bien, c’est tout simple, tu vas voir, jeune lecteur. Avec les fruits, tu peux acheter des territoires qui se transforment en jus. Mais attention, il faut d’abord les collecter, ces fruits.
Donc, chaque joueur débute la partie avec un totem animal en bois, un jeton figurant ce même animal pour qu’il se rappelle qui il est… ce qui est parfaitement inutile, donc, sauf cas de réel problème de mémoire à court terme. Et deux cartes fruits prises au hasard dans la pioche des cartes fruits.
Et dans la jungle, terrible jungle, le lion est mort ce soir… euh… non, il fait partie des cartes territoires, plutôt. Cartes territoires présentes en 6 tas de 4 cartes identiques, au début des parties. Chaque joueur, à son tour, déplace son animal en bois sur un territoire différent de celui où il se trouvait et soit en applique les effets, soit achète le territoire s’il possède les fruits nécessaires et le transforme ainsi en jus (verso de la carte avec une grande bouteille verte). Au passage, s’il y avait déjà un occupant des lieux, il se fait virer, moyennant rétribution sous la forme d’une carte fruit.
Et les territoires, alors ?
Les effets des territoires sont simples : au début, ils vont permettre de piocher des cartes fruits, de les échanger à leur corps défendant, ou pas, avec des petits camarades, de leur en chiper, etc.
L’achat de territoires/jus fait tout le sel du jeu et l’on passe d’un banal jeu de collecte de fruits à un jeu super malin, car dès qu’on achète une carte territoire, on rajoute une nouvelle carte territoire du paquet aux cartes disponibles à l’achat.
Il y a 59 cartes territoires différentes et numérotées dans le jeu de base, toutes présentes en 4 exemplaires. Si vous avez bien tout suivi, pour votre première partie, vous aurez les cartes 1 à 6 disponibles à l’achat au début, puis dès le premier jus acheté, une carte 7 arrive en jeu, du 2ème au 4ème jus acheté, le reste des cartes 7, et dès le 5ème jus, la carte 8 rentre en jeu. Et ainsi de suite, nouvelle carte à chaque jus acheté.
Et plus il y a de joueurs, plus il y a de jus achetés, et du coup, plus on voit passer de nouvelles cartes. Et de nouveaux effets, bien sûr. Qui se complexifient au fur et à mesure que le nombre augmente, suivant la progression des joueurs.
Et quand la partie s’achève, que le nombre de jus demandé est atteint par l’un des joueurs, on peut ranger séparément les cartes territoires déjà achetées, le marché disponible et reprendre le jeu la fois suivante dans l’état ainsi sauvegardé. Et, contrairement à un autre jeu Legacy où le matériel est durablement altéré, il suffit ici de remettre toutes les cartes ensemble et hop, on recommence de zéro !
Les parties tournent agréablement, le jeu est naturellement renouvelé puisque chaque nouvelle partie amène son lot de nouvelles cartes territoire.
Mais tu ne nous as pas dit si c’était pour les Marmots !
Oui, j’avoue, je me suis un peu laissé emballer… Je n’ai joué à Fabulosa Fructus qu’avec la grande hyène, 12 ans au moment des faits. Evidemment, elle a gagné, même si nous avons fini à égalité en nombre de jus. Du coup, bien sûr, elle a adoré. Mais pas elle seulement, tous les adultes autour de la table ont aussi aimé, même la mamie de 70 ans.
Au vu de la quantité de texte sur les cartes, le niveau de lecture du Marmot qui jouera à Fabulosa Fructus doit être bon, sinon vous allez passer votre temps à rappeler l’effet des cartes et si vous avez autant de patience que moi, cela risque de finir par vous ennuyer. Donc plutôt pour les Marmots à partir de 8/10 ans. Testé à 2 et à 5, plus il y a de joueurs et plus c’est la foire et on se marre.
Pour le reste, règles simples, de la fourberie pour bien gérer les interactions avec les autres joueurs, un peu de hasard, ce jeu est un très bon cru !
Je le recommande donc chaudement comme jeu familial pas super joli, sans effet waouh, mais bien malin et qui promet de durer longtemps. Nous n’avons été qu’à la carte 10, pour le moment, nous. Ferez-vous mieux en 3 parties et un reset au milieu ?
Ca fait plaisir :
- Renouvellement des parties
- Règles simples
- Le legacy pour les nuls et sans déchirer des cartes
- Beaucoup d’interactions entre les joueurs
- Fourberie
Ca fait pas plaisir :
- Certaines cartes sont vilaines, mais alors vraiment très vilaines. Mais c’est mon goût perso
- Pas mal de texte à lire sur certaines cartes
Fiche technique
Un jeu de Friedmann Friese
Edité par Edge
Pour 2 à 5 joueurs
A partir de 8 ans
Disponible chez Philibert
Pour aller plus loin :
L’extension citron (vert !) qui rajoute des cartes et des jus de citron. Pas encore testée, mais qui sera très certainement du même acabit donc très bonne.
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