FIJ Cannes 2025 : Côté Juniors – Le top 9 de las pépitas (partie 1)

Nous voilà de retour, Junior et moi, de Cannes et de son Festival International des Jeux pour cette édition 2025, la sixième année pour moi (2021 étant une année oubliée dans une faille spatio-temporelle) et probablement une des plus riche en découvertes. Un festival qui a, entre autres, fait la part belle aux jeux à 2 mais aussi aux jeux à savourer avec nos juniors (et ça on aime). On a également noté, de manière générale, plus d’originalité, plus de prise de risque dans les nouvelles sorties (et ça on re-aime aussi) tant en mécanique de jeu que d’un point de vue matériel qui envoi.

Mon Junior fan des chiffres s’est même amusé à compter et ce n’est pas moins de 38 nouveaux jeux que nous avons pu tester, certains plusieurs fois d’ailleurs, car Junior se devait de vérifier que c’était aussi super bien que notre première impression.

Pour autant, et malgré toute notre bonne volonté et nos bonnes intentions tout ne s’est pas passé comme prévu. J’avais notamment prévu de vous régaler avec un article chaque jour du FIJ en temps réel, mais aussi de mettre le réveil 1h plus tôt chaque matin pour aller courir avec mon douzans sur la croisade (dixit Junior)… Bon, ne cherchez pas ces fameux articles ni même l’ombre d’une de mes baskets près de la plage, je me suis fait prendre dans un tourbillon rempli de boîtes de jeux du matin au soir. Clairement, cette édition fut un régal, tellement, qu’il m’a fallu quelques jours pour prendre un peu de recul avant de vous livrer nos plus belles rencontres ludiques.

Alors, sans bavasser plus, voici la crème de la crème des nouveaux jeux découverts lors de cette édition, ces jeux de 2025 en instabuy qui ont atterris directement dans la valise après la première partie ou en préco immédiate, ces jeux qui nous ont fait vibrer, qui ont rendu notre festival si incroyable et sur lesquels on mise une pièce que vos juniors vont adorer.

Le plus Chill : Daydream

Anthony Perone & Benoit Turpin | Meme Candia | Disto Studio|
1 à 5 joueurs| 8 ans et plus  | 20 min | Roll N’Write évolutif

Ce jeu était clairement annoncé comme un banger du festival. C’est donc, dès l’ouverture des portes le jeudi, que nous sommes allés sur le stand de Disto Studio se détendre et faire une partie de Daydream.

Et ce fut le moment de plaisir que nous attendions. C’était pourtant un pari risqué, car les roll n’write (comprenez : on lance les dés et écrit son score) on en a testé un paquet ces dernières années. On en a testé avec des dés bien sûr, mais aussi des cartes, des ajouts de scoring, des multiplications, des lettres, des additions, des bombes, des très futés et des moins futés, bref, nous plaire dans cette mécanique est devenu difficile. Et pourtant, Daydream a réussi, par son originalité, à nous cueillir.

Le moment de détente commence quand il faut choisir son plateau de jeu, car une planche de Daydream est modulable et nous offre le choix entre 8 configurations possibles. Ces configurations ne sont pas juste une question de décors, mais nous proposent 8 niveaux de difficultés différents avec des manières de marquer les points toutes aussi différentes.

Mais alors, comment on joue ?

A la frontière du sudoku et du bingo, il va falloir compléter des lignes et des colonnes sur votre grille. 2 dés donc 2 chiffres à reporter à chaque tour. Une fois une ligne ou une colonne complétée on évalue cette dernière et 3 possibilités s’offrent à vous. La première (la ratée), vous avez 2 chiffres identiques dans cette même ligne ; vous ne gagnez rien. La deuxième (la version petit joueur) ; vous n’avez que des chiffres différents mais dans un ordre aléatoire, alors vous gagnez le droit d’entourer vos objets de décos en suivant les points bleus, autant de points bleus reliés que de chiffres présents dans cette ligne validée. Et la troisième option (là c’est banco) ; vous avez pu inscrire des chiffres qui se suivent alors vous pouvez entourer vos objets en d’autant de soleil que de chiffres dans votre ligne.

Vous l’avez compris les points sont en réalité le nombre d’objet que vous entourez. Enfin, ça c’est pour la version de base, car lorsque vous avez envie d’ajouter un peu de difficulté, vous dépliez donc votre plateau et vont s’ajouter les points éventuels des étoiles, des notes de musique, des cadres, de la guirlande de nuage etc.

De plus, Daydream répond à un de nos plus grand bonheur ludique : les effets de cascade. En effet, lorsque vous complétez un objet celui-ci peut vous offrir un nouveau bonus pour continuer d’entourer l’objet suivant qui lui-même peut être terminé et vous donnez un autre bonus etc. etc.

Nous avons vécu un vrai moment de bonheur durant notre partie de DayDream, on s’est retrouvés comme plongés dans un monde parallèle loin du brouhaha du festival, sous un plaid, avec une bonne verveine fumante et un chat qui ronronne à nos pieds.

DayDream est un jeu original, relaxant et qui sait aussi être stimulant grâce au plateau modulable qui s’adapte à nos envies.

DayDream fut notre premier coup de cœur Cannois et nous ne savions pas, à ce moment, que ce n’était que le début d’une série de Whaouuuuuh qui allaient résonner tout au long de ce festival.

 

Le plus “whaouh” : Hutan

Asger Harding Granerud et Daniel Skjold Pedersen | Vincent Dutrait | Lucky Duck Games|
1 à 4 joueurs| 8 ans et plus  | 40/60 min | Jeu de placement et collection

On doit vous l’avouer, nous n‘avions pas du tout repéré Hutan (shame on us). Et pourtant, lors de notre arrivée sur le stand des Lucky Duck Games, on ne voyait que lui. Nous avons bien évidemment bloqué d’envie devant les illustrations de Vincent Dutrait et avons pu nous procurer rapidement une table de jeu grâce à la profusion de ces dernières (et ça on aime). Cette envie ayant été décuplée en admirant les plateaux terminés des joueurs nous précédant. Luxuriant est le mot qui convient le mieux, car dans Hutan vous allez construite votre jungle de manière la plus riche possible ; fleurs, arbres et animaux vont s’y côtoyer pour vous faire gagner des points.

Autant, vous dire que, à peine l’animateur avait terminé le pitch que Junior et moi avons échangé un regard de satisfaction signifiant très clairement « Oh ! C’est un jeu pour nous ça ! »

Mais alors, comment on joue ?

Une partie de Hutan se joue en 9 manches, à chaque tour vous allez collecter des fleurs sur un marché central et les positionner sur votre plateau forêt. Mais pas n’importe comment, vous vous en doutez. En effet, votre plateau forêt est divisé en plusieurs zones et vous allez marquer des points si chaque zone est complétée avec la même couleur de fleurs. De plus, si une fleur de même couleur est déjà en place et vous en superposez une deuxième : Bam ! Un arbre qui pousse !

Oui, bah dans Hutan, une fleur sur une fleur ça fait un arbre, c’pas grave, laissez-nous, ça fait joli ces arbres qui poussent partout sur le plateau.

Mais attention, ce n’est pas fini ! Lorsque vous complétez toute une zone avec des arbres au lieu de positionner le dernier arbre vous attirez l’animal correspondant à la couleur des fleurs à l’origine de la pousse. Ainsi, votre plateau se verra habité par des Orang-Outang, des tigres, des casoars et autres animaux en quête d’un habitat luxuriant.

Attirer un animal c’est super car ça va nous faire marquer des points bien sûr, mais un animal nouvellement recruté va aussi fertiliser les cases qui lui sont adjacentes. Et reBam ! Effet de cascade !

Trois éléments donc très simples à prendre en main et à optimiser ; les fleurs, les arbres et les animaux.

Vous allez donc marquer des points pour les zones de mêmes couleurs complètes (et en perdre le cas échéant), pour le nombre d’arbre et d’animaux présents dans votre forêt. C’est tout, rien de plus à savoir pour kiffer votre partie de Hutan.

Hutan est donc un parfait jeu familial d’optimisation qui ravira autant les Juniors que leurs parents avec des règles qui s’expliquent en 5’. Un jeu qui envoie visuellement, avec un rendu final en 3D vraiment époustouflant.

De plus, une fois que Junior vous aura mis la pâtée à chaque partie, vous pouvez passer en mode avancé avec les cartes écosystème qui apporte un scoring supplémentaire de placement bien pimenté.

 

Le plus dynamique : Jungo

Toshiki Arao| Laura Michaud| Cocktail Games|
3 à 5 joueurs| 8 ans et plus  | 15 min | Jeu de défausse

Nous avons adoré, comme bons nombres d’entre vous, enchainer les parties de Trio. Sa nomination et victoire à l’as d’or l’année passée nous avait grandement fait plaisir. Cette année, Cocktail Games annonçait Jungo comme le futur Trio, pour son côté simple et addictif. Nous sommes totalement clients de ce genre de jeux, nous sommes donc allés sur le super stand de l’éditeur pour savourer cette nouvelle pépite.

Avant même, de poser une carte, Junior était déjà emballé par la théâtralisation de cette nouveauté. Faut dire qu’ils ont tapé fort ! Des petits singes partout, un bar à cocktail, une ambiance estivale et même des bananes cachées un peu partout, bref, l’ambiance fun était posée.

Seulement 2 minutes après avoir rejoint une table, nous avions compris le jeu et on se lance pour une partie endiablée… deux parties d’ailleurs, peut-être même trois ! Oui Bah on n’a pas pu s’arrêter !

Mais alors, comment on joue ?

Chaque joueur commence la partie avec 10 cartes en main. Attention STOP ! Il ne faut surtout pas trier ses cartes et les laisser bien toutes mélangées comme vous les avez reçues (et ça c’est dur).

S’en suit un jeu de défausse aux saveurs du bon vieux « président » ou encore notre As d’Or 2025 : Odin. C’est-à-dire qu’un joueur va jouer une carte, et le suivant va devoir « monter » sur cette carte, soit en valeur soit en nombre de cartes de valeur identique.

Mais attention : le joueur suivant ne peut poser une combinaison de 2 (ou plus) cartes de la même valeur que si celles-ci sont adjacentes dans sa main. Vous vous rappelez la première règle ? On ne trie pas ses cartes… Ha oui, ça se corse !

Si vous pouvez recouvrir la combinaison précédente vous choisissez de récupérer ou de défausser ces cartes. L’avantage est que, si vous les récupérez, vous les positionnez où bon vous semble dans votre main. C’est notamment de cette manière que vous allez pouvoir créer des combinaisons fortes. Une autre technique consiste, bien sûr, à jouer les bonnes cartes pour libérer votre main et faire ainsi se rapprocher naturellement vos cartes de même valeur.

Il va falloir ruser à Jungo, être le plus malin pour vous débarrasser plus vite que les autres de toutes vos cartes. Dans ce cas c’est gagné ! Pas de comptage de points, de plusieurs manches, nope ; Tu vides ta main : tu gagnes et c’est fini… Enfin pas vraiment, car vous allez avoir envie d’en refaire une autre, puis une autre.

Jungo est notre jeu du soir du moment, il offre des parties rapides et dynamiques qui appellent à la revanche à peine terminée. Il utilise une mécanique de défausse bien connue des Juniors avec 2 twists supers malins donc ; on ne peut jouer que des combos de cartes adjacentes alors que l’on ne peut pas trier sa main et on choisit de récupérer (ou pas) la combinaison qu’on a supplantée.

 

Le plus original : Balconia

Paul Schulz | Natalaya Efremova | Origames|
Duel| 10 ans et plus  | 30 min | Jeu de placement

Je vous l’écrivais en intro, ce cru 2025 a été marqué, pour nous, par plus d’originalité et de jeux à deux et Balconia a clairement fait partie de ces jeux qui osent. Tant par sa mécanique originale que ses illustrations BDèsques, bien loin des surplus de couleurs cartoons qui ont le vent en poupe (on adore les couleurs hein, ne vous y trompez pas). Et puis, on doit vous l’avouer, il nous a suffi de passer une fois devant le stand Origames pour être alpagués par les versions surdimensionnées de Balconia. Nous n’avons pas eu la chance de jouer sur ces immeubles géants mais nous n’avons pas boudé notre plaisir pour autant.

Mais alors, comment on joue ?

Dans balconia il va falloir construire son immeuble en agençant au mieux des balcons. Chaque adversaire a en face de lui une face de l’immeuble. Vos balcons sont des cubes avec 4 faces utilisables. Sur chaque face une petite scénette de la vie quotidienne originalement illustrée. Chaque scénette est riche en détails ; des chats, des oiseaux, des notes de musique, du linge qui sèche, des personnages et pléthores d’éléments qui auront leur importance.

En effet, vos balcons vont vous rapporter des points sous conditions de présence d’éléments et de position. Par exemple ; un balcon vous fera marquer 2 points par oiseau dans cette ligne, un autre vous fera marquer 1 point par balcon sans chat dans cette colonne etc. Pour vous aider dans cette tâche, Balconia est servi par une iconographie parfaitement claire.

A cette étape du pitch, Junior est déjà cueilli et affiche un sourire jusqu’aux oreilles, il sait qu’il va s’agir d’optimisation et d’anticipation et qu’on se ravira d’une bonne salade de points en fin de partie ; son péché mignon.

Mais ce qu’il ne sait pas encore c’est que Balconia ne nous a pas révélé toute sa subtilité.

A votre tour, vous piochez un chiffre qui se réfère à un balcon, vous prenez ce balcon et admirez ses 4 faces. Et c’est à ce moment que la filoutitude arrive, car ce balcon vous allez le passer à votre adversaire. Avant cela, vous allez sélectionner les 2 faces du balcon qui vous intéressent le plus et les 2 faces toutes pourries à refourguer à votre adversaire. Il ne vous reste plus qu’à positionner le balcon sur le disque de sélection affichant les couleurs de chaque joueur et le passer avec un petit sourire narquois.

La partie se termine après 14 balcons posés, avec une petite salade de points comme on les aime, rendue parfaitement digeste grâce à une feuille de score d’une limpidité redoutable.

Un jeu qui en impose visuellement avec une belle présence sur table et un côté brise-neurone qui nous a totalement conquis. On réfléchit, on optimise, on anticipe, et on récupère un balcon qui nous pourrit notre construction de tableau. Un jeu challengeant et tellement satisfaisant pour les plus aguerris de nos juniors, optimisé avec une édition des plus impeccable.

On décèle d’ailleurs, qu’après quelques parties, les plus malins de nos juniors prendront plaisir à se rappeler ce qu’ils nous ont refourgué pour tenter de nous mettre des bâtons dans les roues et contrer notre stratégie.

 

Le plus efficace : Garden Rush

Ki Mansell | Paul Mafayon | Space Cowboys|
Duel| 10 ans et plus (en vrai 8+)  | 20 min | Placement de tuiles

Garden Rush nous a alerté, une fois encore, scotchés par la théâtralisation autour de ce jeu ; des animateurs fermiers, des barrières en bois, de la fausse pelouse et plein de tables de jeu à dispo. Bref, de quoi entrer en immersion dans cette ferme pour commencer la récolte. Un pitch de jeu simple et une boite qui sert de plateau font de ce jeu de duel un jeu prêt à jouer en 1 seconde 59 (mieux qu’une tente Quechua).

Mais alors, comment on joue ?

Deux modes de jeux s’offrent à vous, un mode sympa et un mode fourbe rempli de coup bas.

Pour cette découverte, je n’ai pas envie de récupérer un Junior en rogne donc on va choisir le mode tranquille.

Chaque joueur a, en face de lui, un champ présentant des cases labourées prêtes à accueillir des légumes. Les 2 champs sont séparés par une haie qui va loger le marché de légumes. Que des doubles légumes font leur apparition sur ce marché. Oui, attends, ça a son importance.

A votre tour de jeu, vous choisissez une tuile double légumes de la haie et vous la positionnez dans votre champ dans la même colonne que celle où vous l’avez récupérée. Autre possibilité, moins lucrative, vous retournez cette tuile et la positionnez comme bon vous semble mais vous n’avez plus qu’un légume face visible et ça c’est pas cool.

Vos points vont s’activer lorsque, à votre tour, vous choisissez de récolter plutôt que de planter. Pour ce faire, chaque légume à son schéma de récolte, les formes d’agencement demandées rapportant plus ou moins de points.

Une question vous brûle alors les lèvres ; « mais quel est donc l’intérêt des doubles légumes », j’y viens. Les tuiles double vont pouvoir être flippées côté simple légume et donc être récoltée une deuxième fois. Ha ! Malin hein !

Les tuiles simples sont, elles, défaussées lors de la récolte.

Bien sûr, dans cette activité agricole, vous allez être aidé par quelques cases bonus qui s’activent lorsque vous y positionnez une tuile légume.

C’est mignon, c’est choupi, le thème est bien exploité et on a envie de recommencer…

Et puis arrive la version « Taupe » du game, et là ça va piquer un peu plus. Des tuiles Taupe vont être ajoutées au marché et activent des effets qui peuvent vous pourrir une relation saine que vous avez mis des années à construire avec votre junior. Vous pouvez, par exemple, retourner toute une colonne de ses jetons ou lui pourrir son potager avec des taupes. Ces taupes placées judicieusement peuvent totalement bloquer une récolte de votre adversaire. Soyons honnête, les interactions directes ne sont pas trop notre tasse de thé, donc, nous nous sommes limités à la version sympa… pour le moment.

Garden Rush est un jeu qui va à l’essentiel, efficace et prêt à jouer, jouissant d’un matériel hyper quali. Des parties rapides, un univers plein de pep’s, un comptage de point simple : carton plein pour plaire à nos juniors !

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C’est ainsi que s’achève la première partie de nos whaous Juniors les plus forts pour ce FIJ 2025. Mais restez connectés car la partie 2 approche à grands pas et contient du trés trés lourd !

En attendant, et si vous ne l’avez pas déjà vu, Vincent vous a conté son périple au FIJ de Cannes 2025 avec son marmot.

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