Test – Miller Zoo

Le soleil se lève sur les enclos du Zoo. Les animaux ouvrent un œil malicieux, impatients de découvrir ce que leur réserve cette nouvelle journée. Carine, la maman ourse qui vient d’arriver dans son nouvel enclos, aimerait bien que l’on mette un petit coup de frais à son espace de vie. Soffy, éternelle girafe, rêve de nouveaux jeux à découvrir et de nouvelles règles à inventer. Vincent, loup de Sibérie, a un peu les crocs. Quant au Chef, le paresseux évidemment, il ne serait pas contre un grand bol d’aspirine pour faire passer ses abus de la veille. Bref, il est grand temps que les soigneurs se mettent au travail !

[Ce jeu a été acheté par nos soins (avec du vrai argent, et tout), et on l’a même acheté deux fois, pour ne rien vous cacher. Aucun animal ni aucune IA n’ont été maltraités tout au long de cette palpitante visite au Miller Zoo.]

“Promis, aucun jeu cette année !”

Rapide retour en arrière. En février 2023, je sors (éreinté) du Festival International des Jeux de Cannes. Cette année-là, j’avais décidé d’être ferme et de n’acheter AUCUN jeu sur place. J’avais même décidé de faire le voyage avec une valise toute riquiqui, afin de m’éviter la tentation du « il reste de la place, c’est dommage de rentrer à vide ». Aussi je ne m’expliquai pas, alors que je respirais une dernière fois l’air de la Côte d’Azur avant de prendre le train, pourquoi je m’apprêtais à rentrer chez moi avec une boîte de jeu à la main. Ce jeu, le seul que je ramenais sur l’ensemble du Salon, c’était Miller Zoo. Pourquoi ? Parce que le pitch m’avait enchanté, parce que j’avais trouvé le sujet incroyablement pertinent pour des marmots, et surtout parce que j’avais très, très envie de l’essayer.

Miller Zoo est un jeu de gestion de zoo, très original dans son approche. Il ne s’agit pas d’un jeu dans lequel vous allez devoir optimiser des espaces au moyen de polyominos collés les uns sur les autres, mais où vous devrez répondre aux besoins des animaux en fonction de vos ressources disponibles. Et puis, surtout, c’est un jeu qui évolue au fil des parties. Oui, vous l’avez deviné : à la manière d’un Zombie Kidz Évolution, le jeu se transforme au fil des victoires et des défaites, avec des autocollants qui viennent changer les règles et les capacités des personnages.

Montez tous à bord de la petite voiturette, faites coucou à Shakira (le boa constrictor qui réside au zoo) : nous partons faire un tour !

Ensemble pour découvrir et aider les bestioles !

Dans Miller Zoo, les joueurs incarnent des membres de l’équipe du Zoo et, comme on le devine, le jeu est 100% coopératif. Concrètement, les joueurs doivent s’entraider pour effectuer les tâches quotidiennes des soigneurs : nourrissage, soins, réparation des enclos, divertissement des animaux et autres missions. Tout en effectuant ces tâches, ils doivent également tenter de conserver un peu de temps pour essayer d’accueillir de nouveaux animaux, étape indispensable au développement du zoo et à la victoire du scénario.

À leur tour de jeu, les joueurs reçoivent des cartes leur permettant d’effectuer des actions, et révèlent simultanément des besoins éprouvés par les animaux pour la journée en cours. Évidemment, plus il y aura d’animaux et plus il y aura de problèmes traiter. Les joueurs doivent alors se partager le travail en fonction des ressources qu’ils ont reçues en début de tour et coordonner au mieux leurs actions en fonction des zones d’habitat des animaux.

Chaque carte obtenue en début de tour peut être utilisée pour ses icônes (nourrissage, jeu, soin…) correspondant aux besoins des animaux, ou bien pour se déplacer. En effet, les joueurs démarrent leur journée au centre du plateau (ils sirotent un café bien chaud pour se mettre en train) et il leur faudra donc dépenser à minima une carte pour se rendre sur une zone d’enclos, ce qui fera au moins une ressource perdue pour résoudre les problèmes. Les joueurs doivent donc se partager le travail en fonction des ressources qu’ils ont piochées : « ah, je peux aller voir le python et la loutre dans la zone exotique… » cependant il faudrait que tu ailles t’occuper du renard arctique ». Notez que le nombre de soucis quotidien à gérer est équilibré par le nombre de soigneurs autour de la table, donc il n’y a aucun désavantage à jouer en solo (même si c’est plus rigolo à deux ou trois joueurs).

« Si si, c’est à ton tour de couper les griffes du cougar ! »

L’une des tâches les plus gratifiantes pour les soigneurs consiste à accueillir de nouveaux animaux dans le zoo. Pour cela, il faudra se rendre dans une zone spécifique et dépenser les ressources demandées par l’animal pour s’installer au Miller Zoo. L’avantage c’est que, dans ce cadre précis, les ressources n’ont pas forcément besoin d’êtres déposées en une seule fois : vous pourrez très bien les accomplir sur vos tours successifs, en récupérant des choses non utilisées sur vos tâches du jour. Une fois que toutes les exigences de l’animal auront été satisfaites, il s’installera alors dans un enclos de son habitat (et demandera alors des soins au tour suivant). Plus vous remplissez votre zoo, plus vous vous rapprochez de la victoire, mais plus vos tâches quotidiennes deviennent problématiques avec plus d’animaux à gérer.

Si par malchance certaines tâches devaient rester non effectuées à la fin de journée, quand les joueurs sont tombés à court de ressources, il faudra achever la journée des soigneurs avec une crise. Pour résoudre la crise, il suffira de piocher des cartes de la pioche une par une, jusqu’à obtenir les symboles nécessaires aux résolutions des problèmes restants. Le risque, c’est d’épuiser prématurément le paquet de cartes, et donc de précipiter la fin de la partie. Les joueurs perdent en effet le scénario s’ils ne sont plus en mesure de piocher de nouvelles ressources.

« Bon, va chatouiller l’Puma, je vais me reposer avec le Paresseux ».

Comme on le devine, Miller Zoo est un jeu qui propose des sensations de jeu qui fleurent bon l’optimisation et la gestion des priorités, version light. Chaque joueur doit faire bon usage de ses ressources pour limiter les crises, sans perdre de vue l’objectif global : faire venir les animaux dans le zoo. Et même si le jeu est assez simple sur les premières parties, il faut néanmoins prendre garde à ne pas se laisser surprendre par une mauvaise pioche. L’un des outils les plus utiles de ce point de vue est la gestion de la réserve : une zone dans laquelle vous pouvez placer jusqu’à 3 cartes non utilisées pendant votre journée, et disponibles à tout moment à tous les joueurs, pour soigner un animal ou vous déplacer.

Mais même avec une réserve bien remplie, il sera parfois possible de s’emmêler les crayons en rassemblant toutes les icônes nécessaires à la venue d’un animal… mais en oubliant qu’il faut sacrifier une carte pour le déplacement d’un enclos à l’autre. Un grand classique qui vous donnera quelques sueurs froides alors que la pioche diminue rapidement.

Les enveloppes !

Une fois que les bases du jeu vous seront acquises, vous pourrez alors vous lancer dans la découverte des enveloppes, gros élément de développement autour du jeu. Nouveaux animaux, nouvelles règles et nouveaux effets, Miller Zoo vous réserve de nombreuses surprises. Sur la forme, nous allons retrouver de charmants stickers à coller sur le livret de règles et sur les cartes de personnages, afin de complexifier – très légèrement – les possibilités du jeu. Truc rigolo : si une enveloppe vous attend après votre première victoire, une autre sera également disponible après votre première défaite, histoire de vous consoler. Au total, 25 nouveaux défis vous attendent, répartis en 6 enveloppes. Ces dernières ont un vrai impact sur le plaisir de jeu, avec plus de difficulté, frisson de la découverte, toussa. Bref : le syndrome Zombie Kidz fonctionne toujours aussi bien, et c’est avec une certaine tristesse que l’on colle son dernier sticker au dos du plateau, même si le jeu reste toujours 100% jouable après.

Merveilles du monde (au bon goût de cacao)

Au-delà du gameplay simple et efficace, on notera avec bonheur l’aspect pédagogique du jeu, qui vous faire découvrir des animaux sympathiques autrement que par des quizz poussifs. On sort de chaque partie avec de nouvelles infos sur les espèces et leurs habitats, et c’est toujours très enrichissant de baigner dans un univers de jeu aussi bienveillant et riche en informations. On notera aussi que l’âge indiqué, 8 ans, est vraiment l’âge du jeu en autonomie. Si vous jouez avec vos enfants, vous pouvez les nommer responsables du zoo dès 6 ou 7 ans sans souci.

L’avis de Plateau Marmots (Olivier)

Pour finir, Miller Zoo est un jeu très accessible, qui vous semblera peut-être même trop simple pour la première partie. Mais comme vous l’aurez compris, le Challenge sera rapidement au rendez-vous avec des pensionnaires de plus en plus compliqués à chouchouter. Miller Zoo propose une courbe d’apprentissage particulièrement bien pensée, avec une mécanique de base vraiment simple (on peut y jouer dès 6 ou 7 ans sans souci) qui se densifie au fil des parties et des enveloppes découvertes. Le plaisir de jeu est quant à lui toujours incroyablement présent, et même l’échec sera récompensé au moyen d’une enveloppe dédiée. Un très beau jeu, fluide et captivant, pour toute la famille.

On aime

  • Une thématique idéale pour les enfants
  • Accessible et évolutif
  • Un tour de jeu intuitif et fluide
  • Un effet “boule de neige” au fil des tours
  • Des enveloppes à ouvrir !
  • Jouable bien avant 8 ans

On aime moins

  • Assez simple pour ceux qui veulent un gros challenge
  • On aurait voulu encore plus d’animaux !

Le trouver

 

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