FIJ Cannes – Jour 02 (Mêmes joueurs jouent encore…)

Le festival a fermé ses portes depuis dimanche soir et on a repris une vie normale, loin des sous-sols Cannois. Mais on a encore beaucoup de choses à vous dire sur nos découvertes lors de ces 4 jours de folie ludique. On vous présente donc nos coups de cœur, nos déceptions, mais aussi les surprises qu’on n’avait pas vues venir…

Nous sommes vendredi. Il est 9 h. On a passé le portique de sécurité et la foule se masse devant les portes pour entrer dans ce terrain de jeu géant.

Cocoons (Bankiiiz Editions)

A peine les portes du Festival ouvertes, on s’est rué vers le stand de Bankiiiz Editions pour tester leur nouveauté Marmots : « Cocoons ». Vous dire qu’on avait hâte d’y jouer serait un euphémisme : c’était très certainement le jeu qu’on attendait le plus, celui qui nous mettait des papillons dans le ventre… et on n’a pas été déçu.

C’est d’abord le matériel qui intrigue : une boîte étrange contenant 8 petits compartiments qui coulissent, façon taquin. Et sous chaque compartiment, une trappe secrète sous laquelle se cache l’un des 8 jetons Animaux Gardiens. Collectivement, vous allez aider ces animaux à retrouver leur cocon, c’est-à-dire le bon compartiment.

A votre tour, vous placez un jeton Action dans l’un des compartiments que vous voulez faire coulisser. Vous dévoilez ainsi un Animal Gardien caché sous sa trappe, mais aussi des indices dessinés sur certains côtés des compartiments. Chaque joueur étant placé devant un coin de la boîte, il ne peut voir qu’une partie des indices.

Il va donc falloir bien communiquer, se coordonner et user de mémoire pour réussir à placer chaque Animal Gardien dans son cocon avant que le stock de jetons Action ne soit vide.

« Cocoons » est très certainement notre plus gros coup de cœur de cette édition 2025 du FIJ. Un jeu intrigant, magnifiquement mis en scène par l’éditeur et par Camille Chaussy. En discutant avec Julien Griffon, il nous a révélé que « Cocoons » devait être la version Marmot de son excellent jeu « Yokaï ». Mais comme il s’en éloignait beaucoup trop, c’est un jeu plus proche de l’original qui est devenu Yokai Kids : « Tengu » sorti en fin d’année dernière chez le même éditeur. Et même si « Cocoons » reprend l’aspect de déduction de ces 2 jeux, il a le goût particulier des expériences ludiques qui marque une vie de petit joueur. Un très grand jeu Marmots co-créé avec Marie et Wilfried Fort, où même les plus grands se laisseront prendre à la magie…

Boule Rouge (2 Tomatoes Games)

Sur le stand Stonemaier Games, les joueurs se ruaient pour tester le nouveau dérivé de Wingspan avec des poissons dedans. Mais dans un coin, l’éditeur « 2 Tomatoes Games » présentait sur une table difficilement accessible, 2 jeux beaucoup plus familiaux. On a donc joué les ninjas et fait preuve de dextérité pour nous faufiler jusqu’à la boîte de « Boule Rouge », un simulateur de pétanque sur table.

Les parties se jouent à 2 équipes, sur un « terrain » divisé en 10 zones numérotées de 1 à 10 (de 1 la plus proche à 10 la plus lointaine). La première équipe place le cochonnet rouge sur l’une de ces zones en défaussant une carte de sa main (de valeurs 1 à 10). Votre but, sans grande surprise : avoir placé l’une de vos boules le plus près de ce cochonnet à la fin de chaque manche.

Pour cela, gérez au mieux votre main de carte. Chacune d’elles a une valeur qui permet de placer une boule de votre équipe sur la zone correspondante. Vous pouvez alors ajouter un effet à votre lancer, à l’aide d’un dé. Le dé blanc pour la faire rouler plus loin. Le dé noir pour amortir votre lancer et la faire reculer. Si elle rencontre une boule adverse en chemin, elle peut la percuter. Par ricochet, c’est cette nouvelle boule qui poursuit le déplacement et peut provoquer une nouvelle réaction en chaîne.

Difficile de donner un avis après une seule partie. On a d’abord tâtonné pendant plusieurs tours. Surtout mon Marmot, qui essayait systématiquement de se placer au plus proche du cochonnet. Avant de s’en faire éjecter et de se rendre compte qu’il avait déjà utilisé toutes ses meilleures cartes. On comprend alors que, comme dans une vraie partie de pétanque, il faut alterner entre faire le ménage sur le terrain, et placer correctement ses boules.

« Boule Rouge » est un jeu qui peut se pratiquer en famille de manière détendue, mais qui semble assez stratégique pour amuser les plus gros joueurs. Forcément, il parlera surtout aux Marmots qui jouent régulièrement à la pétanque avec leur papy. Il est de toute manière à réserver aux 8 ans et plus, aguerris au principe de gestion de main.

Nessie (2 Tomatoes Games)

Toujours chez le même éditeur, Nessie est un jeu bien plus classique de Stop ou encore. Un énorme paquet de cartes est posé au centre de la table. Il contient 2 types de cartes : des trésors de valeurs 1 à 3, et des morceaux du monstre du Loch Ness (Nessie de son petit nom). Pour reconstituer Nessie en entier, il vous faudra 6 cartes différentes qui s’assemblent façon puzzle.

À votre tour, vous pouvez révéler autant de cartes que vous voulez. Mais attention : la valeur de vos trésors ne doit surtout pas dépasser 6. Cela met immédiatement fin à votre tour et vous repartez bredouilles. Idem si vous révélez le 3ème morceau de Nessie identique (3 têtes par exemple).

Si vous vous arrêtez à temps, par contre, vous récupérez les cartes dans l’ordre inverse de leur révélation. Chaque trésor est ajouté à votre réserve et chaque carte Nessie est placée devant vous, pour reconstituer le monstre. Mais si vous récupérez un morceau de Nessie que vous possédez déjà, vous devez sacrifier un trésor pour le défausser.

Le premier joueur à reconstituer Nessie gagne un bonus de 10 points et met immédiatement fin à la partie. Chacun additionne la valeur de ses trésors (ainsi que le bonus Nessie), et le plus riche gagne la partie.

Voici un jeu qui n’invente pas grand-chose. Mais avec sa thématique rigolote et ses illustrations enfantines, « Nessie » est une parfaite initiation aux jeux de Stop ou encore. On aurait toutefois aimé que quelques cartes spéciales puissent être ajoutées après quelques parties pour permettre de renouveler un concept qui nous semble redondant.

Mosquitos (Betula Jeux Nature)

L’après-midi, Valérie Hauw, nous avait donné rendez-vous dans un espace Pro du salon pour nous présenter son jeu : « Mosquitos ». Une petite boîte parue chez Betula Jeux Nature en octobre dernier et qu’on n’avait pas vu passer dans le flot des sorties.

Dans « Mosquitos », l’espace de jeu est une mare autour de laquelle on place 5 nénuphars. Comme toute mare, elle grouille d’animaux très variés qui ont pour point commun d’aimer les moustiques (enfin, pas tous). Deux grenouilles, une libelluleso et une hirondelle sont placées sur différents nénuphars. Une perche nage au milieu de la mare. Un héron patiente tranquillement sur la rive. Et la pipistrelle somnole dans la boîte en attendant que la nuit tombe.

Tout le monde commence la partie avec une main de carte identique, comportant un ou plusieurs exemplaires de chaque animal. À chaque manche, un certain nombre de moustiques est placé sur chaque nénuphar. Tous les joueurs choisissent alors une carte de leur main et la révèlent simultanément. Un peu comme dans le grand classique « Citadelles », les animaux vont s’activer selon un ordre précis. D’abord le héron, puis la libellule… jusqu’à la pipistrelle qui met fin à la journée… Et tout ce petit monde va s’agiter dans la mare : le héron fait fuir les moustiques que vous comptiez manger avec votre pipistrelle ; les grenouilles gobent des moustiques sans en laisser une aile à l’hirondelle…

À l’ouverture de la boîte, c’est le matériel qui frappe d’abord. Des pions animaux joliment imprimés, des cartes magnifiquement illustrées par un dessinateur naturaliste plein d’humour, Laurent Zagni. Quant aux mécaniques, « Mosquitos » va chercher un peu du côté du « Citadelles » de Bruno Faidutti, mais transforme ce principe de double guessing très méchant, en un jeu bon enfant et familial qui déborde d’idées rigolotes. Et c’est tout un écosystème qu’on voit vivre devant nous, dont chaque habitant interagit avec les autres, et qu’on essaye de contrôler pour gagner un maximum de moustique. « Mosquitos » est une très jolie surprise qu’on n’attendait pas et dont on vous en reparle très vite pour un test complet.

Magicarta (Fanelia Art)

La boîte indique « à partir de 10 ans », mais les illustrations étaient tellement belles et la proposition ludique tellement incroyable qu’on s’est assis à une table et qu’on a découvert « Magicarta ». 5 minutes plus tard, notre pion fantôme en bois se déplaçait sur la magnifique illustration d’un mystérieux cimetière. Il avait perdu la mémoire, et c’était à nous de l’aider à retrouver ses souvenirs.

L’histoire débute par une longue introduction narrative où notre héros fantomatique rencontre la Faucheuse. Croyez-moi, il est très difficile d’installer une ambiance féérique dans le brouhaha des sous-sols cannois et quand des flots de gens passent autour de vous. Pourtant mon Marmot a accroché à ce début d’histoire, il a placé des cartes sur l’illustration pour en modifier certains détails et il a résolu haut la main les 2 premières énigmes.

Chaque énigme demande de trouver un mot. Pour cela, toutes les cartes narrations sont retournées et proposent des colonnes de lettres. Étudiez les indices qui se cachent sur le plateau et tentez de proposer un mot en alignant les cartes dans le bon ordre.

Chaque carte étant numérotée, un glossaire vous invite à chercher le mot que vous avez reconstitué et d’en vérifier la combinaison chiffrée. Un système de vérification très ludique.

Impossible de juger ce jeu après seulement 2 énigmes et une vingtaine de cartes. Mais entre des illustrations à tomber par terre, une narration un peu bavarde, mais bourrée d’humour, et un concept d’énigmes qui promet une belle progression, on a vraiment hâte de découvrir la suite de cette histoire. Ça tombe bien, la boîte s’est faufilée dans notre valise.

Roule Gribouille à la ferme (Ravensburger)

Pour se détendre un peu, on a décidé de « grabouiller » (comme le dit si bien mon fils) avec « Roule Gribouille à la ferme », un jeu de roll & coloriage accessible dès 5 ans.

Le principe est enfantin (ça tombe bien…). À votre tour, vous lancez autant de dés qu’il y a de joueurs et en choisissez un. Il indique un animal (cheval, mouton, vache…). Vous récupérez aussi l’un des crayons de couleur au centre de la table. Dans le sens des aiguilles d’une montre, chaque autre joueur choisit à son tour un dé et un crayon parmi ceux qui restent.

Devant vous, votre feuille représente une ferme divisée en 4 zones. À droite et à gauche de l’étable, les 2 premières zones sont illustrées de groupes de 2 ou 3 animaux. À gauche, vous devez colorer tous les animaux d’un groupe, de la même couleur. À droite, par contre, ils devront être de couleurs différentes. Sur l’étable centrale par contre, aucune contrainte…

La dernière zone représente une barrière. À chaque fois que vous terminez de colorer un groupe d’animaux, vous pouvez aussi colorer l’un des poteaux en bois. Le joueur qui colorie le 5ème poteau gagne immédiatement la partie.

« Roule Gribouille », c’est un peu la version pour tout petits de « Takenokolor ». Mais la proposition est un peu pauvre. Après vérification sur le site de Ravensburger, la feuille qu’on a pu tester est la seule et unique que contient la boîte. Pas de variantes, pas de feuilles évolutives pour accompagner les Marmots vers une expérience plus ambitieuse. Certes, c’est accessible dès 5 ans, mais c’est un peu léger pour amuser plus de quelques parties, surtout quand vos Marmots ont déjà goûté aux excellents « Très Futé Kids » ou « Encore Kids ».

Pose Moutons (Smartgames)

Pour terminer tranquillement la journée, mon Marmot est parti tester les nouveautés de chez Smartgames. Et le stand est tellement immense qu’il n’est pas difficile de trouver une table libre.

On commence par « Pose Moutons », très classique dans son concept. Le plateau représente 4 prés séparés par une rivière. Vous avez à disposition des polyominos transparents sur lesquels attendent des moutons. Le but de chaque défi : faire paître un nombre précis de moutons dans chacun des 4 prés, sans en mettre un seul dans la rivière.

C’est beau, c’est efficace, c’est stimulant… à défaut d’être d’une grande originalité, comme a pu l’être le tout récent « Rok passe-partout ».

Le Loup et les 7 Chevreaux (Smartgames)

Comme on est de vraies têtes brûlées et qu’on a peur de rien, mon Marmot et moi, on a fini la journée sur de toutes petites chaises pour essayer de résoudre les premiers niveaux du « Loup et des 7 Chevreaux », un puzzle-game… pour les 3 ans et plus. Pour tout vous dire, on était tellement lessivés qu’on n’a pas tout bien compris et qu’on a bloqué dès le premier défi… Ce qui nous a beaucoup fait rire.

Dans leur maison, les 7 chevreaux tentent de se cacher sous les meubles pour ne pas se faire repérer par le loup. Il va donc falloir placer correctement tous les polyominos Meubles pour recouvrir les figurines Chevreaux. Mais celles-ci sont de formes différentes et elles ne rentrent pas sous tous les meubles.

Le matériel de jeu est somptueux, mais le principe fait énormément penser au « Trois petits cochons » du même éditeur. A voir à tête reposée si cette nouvelle boîte apporte vraiment quelque chose de neuf.

Voilà. Les portes se ferment sur cette deuxième journée. Mon Marmot commence à entonner des chants de Noël dans les rues de Cannes… La soirée va être pénible…

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