Test – Happy Fox

Des oies bien grasses. Un renard affamé. Un chien qui surveille. Voilà le cocktail assurément prometteur du nouveau jeu de Wolfgang Kramer, célébrissime auteur de plus de 50 titres (dont 6 victoires au Spiel des Jahres, excusez du peu). Mais loin de toute mécanique complexe, Happy Fox est en fait un petit jeu de cartes sans prétention aucune, qui repose sur la chance et le suspense, pour inviter les joueurs à marquer le maximum de points. Entrons ensemble dans le pré, et tâchons de trouver des oies sans nous faire repérer par le chien.

Wolfgang Kramer & Manfred Reindl| Alexander Slawik
| Piatnik|
2 à 6 joueurs| 6 ans et plus | 10 min environ |
Stop ou encore ou stop (ou encore)

[Ce jeu nous a été adorablement fourni par Piatnik, donc on se sent un peu obligés d’en dire du bien. Ils savent où on habite.]

Ouah Oies !

Happy Fox est donc un jeu de cartes qui fait un peu penser à un cache-cache improvisé entre chiens et renards. Le jeu est très simple mais n’est pas exempt de stratégie pour autant, comme on le verra un peu plus loin. L’idée de base est de placer des cartes face cachée devant soi, sachant que vos adversaires viendront tôt ou tard y faire leur marché, espérant évidemment rafler vos oies. A vous de faire en sorte qu’ils tombent sur un chien plutôt que sur vos oies.

Mise en place express

Pour jouer, chacun s’empare de son propre deck de 24 cartes. Chaque joueur, en effet, dispose d’un paquet personnel, uniquement différencié par une couleur de dos de carte différente. Chaque deck contient 15 oies, 5 renards et 4 chiens.

Pour jouer, donc, il suffit de mélanger son deck de cartes et d’en piocher ensuite les 5 premières afin de constituer sa main. La partie est lancée en un temps record, chose évidemment appréciable quand vous jouez avec des chtit’nenfants.  

Savez-vous planter les oies, à la mode, à la mode ?

Pour vous simplifier la vie et vous expliquer comment se déroule un tour de jeu d’Happy Fox, on va mettre quatre joueurs autour de la table : Soffy, Vincent, Olivier et Carine (des prénoms totalement pris au hasard, évidemment).

À son tour de jeu, le joueur doit jouer l’une des cartes de sa main. S’il s’agit d’une oie ou d’un chien, la carte est placée face cachée devant le joueur. Il pioche aussitôt une carte pour compléter sa main. C’est en général ce qu’il se passe pendant les premiers tours de jeu, car jouer la carte renard suppose qu’il y ait déjà des cartes posées devant les uns et les autres.

Après quelques tours de jeu, donc, le perfide Olivier décide de jouer un renard. Il place la carte au centre du jeu, face visible, et retourne alors l’une des cartes de son voisin de gauche, Vincent. C’est une oie. Pour l’instant, il la laisse là où elle est. Olivier pourrait s’arrêter là et se contenter de son butin, mais il en veut plus. Il retourne ensuite une carte sur la voisine de Vincent, Soffy. C’est une Oie (pas Soffy, hein, la carte). Se sentant en veine, il procède de même chez Carine. Encore une Oie. Olivier a fait un tour de table complet et en revient donc à Vincent. Il a pour l’instant dévoilé 3 Oies. S’il s’arrête, il les récupère chez les uns et les autres et ajoute le renard. Chaque carte vaudra un point en fin de partie.

Mais Olivier est un grand fou et tente une dernière carte en revenant chez Vincent. Il la retourne et – évidemment – c’est un chien. Le chien fait fuir le renard et le tour d’Olivier s’arrête immédiatement. Chaque joueur met ses oies dévoilées dans sa propre pile de scoring, et le propriétaire du Chien dévoilé y place également le Chien ET le Renard d’Olivier. Olivier, lui, n’a plus que ses yeux pour pleurer.    

La partie se poursuit ainsi jusqu’à ce que la pioche des joueurs ne se termine et que les joueurs jouent toutes les cartes de leur main. Chacun fera alors le compte des cartes présentes dans sa pile de score, en y ajoutant évidemment les cartes qui sont encore placées devant lui. Le plus haut score l’emporte, signe qu’il aura été le plus malin pour aller plumer les oies des voisins… ou protéger les siennes.

Simple, efficace, amusant

Que l’on ne se fasse pas de fausses idées : Happy Fox, tout Wolfgang Kramer qu’il soit, est un jeu d’une simplicité désarmante, qui repose beaucoup sur le hasard. Beaucoup, oui, mais pas que. En effet, les joueurs ne disposent – en tout et pour tout – que de 5 Renards dans leur deck : il leur faudra être capable de les déclencher au bon moment… et de savoir en garder un pour les derniers tours de jeu. Il faut en effet attendre que vos adversaires aient suffisamment de cartes devant eux pour rendre les attaques intéressantes, et croiser les doigts pour ne pas tomber sur l’un de leurs 4 Chiens en vadrouille. Allez-vous jouer gagne-petit et vous contenter d’une ou deux oies, ou tenter de rafler la mise en prenant le risque de tout perdre. Est-ce que vos adversaires ont mis des Oies en priorité, ou des Chiens pour les défendre ? Et où les ont-ils posés sur la table ? Il faut y aller au culot, et tenter la chance, pour de jolies sensations de stop-ou-encore.

Un peu de stratégie quand même

Les plus observateurs d’entre vous auront tout de même noté que chacun ayant les mêmes cartes, il sera progressivement possible d’en déduire les capacités défensives de chacun au vu des tours précédents. Si vous repérez qu’un adversaire a déjà épuisé 3 de ses chiens, cela signifie évidemment qu’il ne lui en reste plus qu’un pour défendre ses oies, et cela ramène les statistiques en votre faveur au moment de porter votre attaque. Un peu de surveillance du jeu des autres est donc conseillée pour savoir s’il est prudent d’y aller… ou pas.

Une variante amusante

À noter : le jeu propose une variante qui permet justement de rendre le jeu quelque peu plus incertain. L’idée est que chaque joueur défausse – sans les regarder – quelques cartes de son deck avant la partie. Il sera du coup impossible d’être certain de savoir de combien de cartes de chaque type le joueur dispose, rajoutant un peu de suspense jusqu’à la fin de la partie. Nous avons essayé cette variante (avec 4 cartes en moins) et elle tourne plutôt bien, mais elle est totalement superflue pour jouer avec des enfants qui – par essence – ne comptent pas les cartes et ne se soucient que de leur propre jeu.

6 ans, vraiment ?

Autre point notable, le jeu est donné pour un 6+, sachez que vous pourrez en faire profiter des joueurs un peu plus jeunes, s’ils sont en mesure de tenir une main de 5 cartes. Le jeu étant particulièrement simple, il constituera un excellent point de départ pour découvrir le stop ou encore et effectuer ainsi leurs premières armes en roublardise. À ce titre, le jeu aurait presque pu bénéficier d’un traitement différent (sous forme de tuiles plutôt que de cartes) afin de le rendre encore plus accessible en manipulation.

Des défauts ?

Tout dépend de vos attentes vis-à-vis d’un jeu de Wolfgang Kramer. Happy Fox est un jeu sympathique, mais résolument axé sur la simplicité / hasard / tension du stop ou encore. Les amoureux de mécaniques plus ambitieuses en seront pour leurs frais. Ce n’est pas un défaut à proprement parler, car Happy Fox est tout à fait sympathique dans son gameplay, mais un warning est de rigueur pour ceux qui associeraient le nom de l’auteur à quelque chose de plus ambitieux.

L’avis de Plateau Marmots (Olivier)

Au final, Happy Fox est un petit jeu de cartes franchement sympatoche, basé sur une mécanique de stop-ou-encore accessible et efficace. Aussi intéressant à 2 qu’à 6 joueurs, il permet des parties rapides avec un chouia de stratégie si vous êtes en mesure de compter les renards et les chiens de vos adversaires, afin de lancer une attaque au moment où les statistiques seront en votre faveur. Happy Fox est donc un chouette jeu sans prétention, qui se prête volontiers à des parties rapides de quelques minutes pleines de tension et de sourires, surtout lorsqu’un chien met fin à la razzia d’un renard trop gourmand.

On aime

  • Ultra simple et accessible
  • L’effet stop ou encore
  • On score sur les attaques ratées des autres
  • Un chouïa de strat’
  • La chouette variante de l’incertitudinance

On aime moins

  • Cartes un peu fines
  • Pas mal random quand même

Ok, et je le trouve où ?

 

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