Test – PolyNimaux
« Dans la ferme de Mathurin, Hiya Hiya Ho ! Y’a des pochoirs en forme de polyominos… »
Quelques mois après les tampons de « Roule Tampouille », « PolyNimaux » vous propose de gérer votre ferme à l’aide de pochoirs et de crayons à papier. Rangez donc vos bottes et votre fourche, et suivez-nous pour découvrir cet étonnant « Flip & Write » accessible dès 6 ans.
Jonathan Favre-Godal & Corentin Lebrat| Christopher Matt | Loki |
1 à 4 joueurs| 6 ans et plus| 15 min | Flip & Write à pochoirs
My Little Poly
Esthétiquement, « PolyNimaux » est une jolie réussite. Les illustrations colorées et pleines de vie viennent donner corps à un concept finalement très abstrait.
Chaque joueur a devant lui une fiche Ferme, qui a la forme d’une grille de 5 cases par 5 et qui contient des poulaillers, des enclos et des mares. Mais il y manque le plus important : les animaux. Heureusement, des pochoirs vont vous permettre de peupler l’endroit. Ils sont le cœur du jeu et ce qui le rend vraiment original. Au nombre de 5, ils ont la forme de polyominos colorés et présentent chacun deux empreintes d’animaux.
Qui dit « pochoirs » dit « crayons ». Chaque joueur a donc un crayon à papier à disposition. En plus de ce matériel, une poignée de jetons Œufs est étalée au centre de la table et le joueur le plus jeune récupère un paquet de 10 cartes. Il en défausse 2 au hasard et la première manche peut débuter.
Arrête de beugler, et soit poly !
À chaque manche, le joueur le plus jeune pioche la première carte du paquet. Comme il y a 8 cartes, la partie se jouera en 8 manches.
La carte piochée indique le pochoir que le joueur utilisera à ce tour. Dans le sens des aiguilles d’une montre, les autres joueurs en récupèrent aussi un en suivant l’ordre croissant, ceux-ci étant numérotés de 1 à 5. Si le joueur le plus jeune récupère par exemple le pochoir n°4, le suivant recevra le n°5, puis le suivant le n°1, etc…
Chacun place alors son pochoir sur sa grille Ferme et peut y dessiner les 2 empreintes d’animaux. Le polyomino ne doit jamais dépasser de la grille, mais vous pouvez ne dessiner qu’une seule des 2 empreintes si ça vous arrange… ou si vous n’avez pas le choix. On ne peut en effet pas superposer 2 empreintes, et les cases poulaillers doivent rester vides. Excepté ces 2 restrictions, vous pouvez dessiner chaque empreinte sur la case de votre choix. Ainsi, le cheval peut très bien se rafraichir dans une mare ou le chien traîner dans un enclos…
Ce n’est toutefois pas comme cela que vous allez remporter la partie. Vous gagnerez en effet 1 point pour chaque canard placé dans une mare, chaque poule placée adjacente à un poulailler, chaque cheval placé dans un enclos et chaque chien placé sur de la terre.
À tout moment de la partie, si un joueur entoure entièrement l’un de ses poulaillers (horizontalement et verticalement) avec des poules ou tout autre animal, il peut piocher un jeton Œuf. Celui-ci lui rapportera 1 à 3 points en fin de partie.
Après la huitième et dernière manche, vous gagnerez aussi le bonus indiqué sur chaque enclos que vous avez entièrement rempli, quelles que soient les empreintes.
Si, pour des Marmots de 6 ans, ces multiples moyens de scorer peuvent donner l’impression d’une salade de points, Loki a tout prévu pour que même les plus jeunes puissent gérer leur scoring. En bas de chaque fiche Ferme, une série de pictos résume en effet les différentes manières de marquer les points : pour chaque animal correctement placé, pour chaque enclos rempli et pour chaque jeton Œuf.
En fin de partie, vos Marmots noircissent un petit cercle pour chaque point gagné, et ils les comptent tous pour obtenir leur score final.
Généralement les scores sont très proches, si bien que même les Marmots qui auront été moins chanceux ou moins optimisateurs, n’auront pas l’impression d’être trop largués. “Polyminaux” est un jeu bienveillant où le plaisir et la satisfaction de remplir sa ferme l’emporte sur le score final.
Et pour quelques grains de maïs de plus
Dès notre première partie au Festival des Jeux de Cannes, « Polynimaux » avait sonné comme une évidence, aussi bien pour mon Marmot que pour moi. Et après une bonne dizaine de parties, on ne s’en lasse toujours pas. Il faut dire qu’elles sont très courtes (10 grosses minutes), qu’il n’y a pas de temps mort puisque tout le monde dessine ses empreintes en même temps, et que la boîte propose 3 fiches Fermes alternatives. Celles-ci ne sont pas conçues pour augmenter la difficulté, mais pour ajouter chacune une contrainte ou une manière supplémentaire de scorer.
L’une ajoute une mangeoire autour de laquelle il faut disposer un maximum d’animaux différents. Une autre inclut des cases parsemées de grains de maïs qu’il va falloir remplir en premier pour gagner un bonus. La dernière fiche, enfin, propose une case illustrée d’un renard qui ne pourra jamais être recouverte lorsque l’on place nos polyominos. C’est cette dernière variante qui nous semblait la plus originale sur le papier. Hélas, en jeu, on ne s’est jamais réellement senti bloqué, ce qui en limite l’intérêt. Les autres variantes renouvellent le jeu sans trop le dénaturer.
La Basse-cour des Miracles
PolyNimaux n’est pas le genre de jeu qui en met plein la vue et il serait facile de passer à côté. Dans le fond, il n’est d’ailleurs qu’un Flip & Write très classique. Pourtant les polyominos/pochoirs, loin d’être un simple gadget, viennent lui donner tout son sens et son originalité. Non seulement, ils viennent imposer des petits choix stratégiques parfaitement adaptés à des Marmots de 6 ans, mais ils permettent aux parents de retrouver le plaisir addictif et régressif des pochoirs. Vous serez d’ailleurs bien souvent plus appliqués que vos Marmots dans vos « travaux manuels ».
Il faut aussi avouer que chaque détail du jeu a été pensé et édité avec soin. Que ce soit la petite fenêtre à l’avant de la boîte qui laisse entrevoir un pochoir, où le panorama que forment les cartes s’il vous prend l’envie de les placer côte à côte. Que ce soit l’ergonomie des pochoirs parfaitement adaptée aux petites mains, ou l’aide de jeu qui permet aux plus jeunes de calculer leur score. Tout a été fait pour rendre l’expérience fluide et agréable.
L’Avis de Plateau Marmots (Vincent)
Dès notre première partie au Festival des Jeux de Cannes, « Polynimaux » nous avait tapé dans l’œil. Quelques semaines et pas mal de parties plus tard, on est toujours aussi enthousiaste.
« PolyNimaux » ne paie pas de mine mais il a été impeccablement pensé dans ses moindres détails éditoriaux et mécaniques. Les Marmots ont accès à un Flip & Write aux multiples manières de scorer, et leurs parents savourent le côté régressif des pochoirs.
Avec ses parties d’une grosse dizaine de minutes, son concept intergénérationnel et ses 3 variantes, « Polynimaux » a de quoi devenir un futur classique. C’est en tout cas notre premier gros coup de cœur de l’année.
On aime :
- Le plaisir du pochoir
- Les 3 variantes qui renouvellent les parties sans les complexifier
- Le travail d’édition aux petits oignons
On aime moins :
- Vu comme le jeu est addictif, on va vite arriver au bout des 2 paquets de fiches Fermes