Test – Punto
« Comme vous le savez, Plateau marmots est un site sérieux, et je vais donc laisser à mes facétieux confrères et consœurs la joie de chercher la meilleure saillie sur le thème “Punto, le jeu préféré des Pandas”, “500 raisons d’aimer Punto” ou “Punto est meilleur que le Uno”. Vous le savez, pas de ça ici. Chez Plateau Marmots on ne rigole pas, et ça, c’est un fiat. »
Punto est un jeu de cartes signé Bernhard Weber, illustré par Nadine Hauser et édité par Game Factory. Il se joue de 2 à 4 joueurs, à partir de 7 ans.
Un jeu vraiment micra micro
Il m’arrive souvent, ici même, de vanter la haute transportabilité de certains jeux. À ce titre, on peut d’emblée inclure Punto comme fer de lance de cette catégorie, car la petite boîte métallique mesure à tout casser 5 cm sur 5 cm. Largement de quoi en enquiller un dans une boîte à gants, donc.
Juste une mise aux points…
Punto ne doit pas son nom au hasard et son appellation devient même une évidence une fois la boîte ouverte. Le jeu est en effet uniquement composé de petites cartes noires sur lesquelles figurent de 1 à 9 points colorés, déclinés en 4 couleurs. Il y a deux cartes pour chaque valeur, donc un total de 18 cartes par couleur.
Les cartes sont bien réalisées, très simples et parfaitement lisibles. La règle est elle aussi tout à fait compréhensible. À croire que nous sommes des génies ou que le jeu est très simple. Je vous laisse trancher.
Un morpion puissance 4
Le but de Punto consiste à aligner 4 cartes de sa couleur sur une grille imaginaire de 6 x 6 cases. Les cartes pourront être alignées verticalement, horizontalement ou en diagonale, cela n’a pas d’importance. Tout ce qui compte, c’est qu’il y en ait quatre.
Chaque joueur reçoit les cartes de la couleur de son choix, les mélange et les dispose en pioche. À deux joueurs, les joueurs prennent deux couleurs. À trois, ils prennent une couleur chacun et 6 cartes de la couleur restante.
À côté ou dessus ?
À son tour de jeu, chaque joueur place la carte du dessus de la pioche. La carte est placée obligatoirement :
- À côté d’une carte déjà en jeu (un angle doit toucher une autre carte)
- Par-dessus une carte déjà en jeu, mais obligatoirement de valeur inférieure
Et c’est tout ! La règle n’est pas plus compliquée que cela. Mais vous allez voir que cela fonctionne très très bien.
Ce qui est à toi est à moi !
On place donc une carte chacun son tour, dans le fol espoir de pouvoir en aligner 4 (ou 5, quand on joue à deux).
Si les trois premiers tours sont relativement indolores, la situation devient ensuite rapidement explosive. Les cartes de valeur haute ne pouvant pas être recouvertes, elles deviennent des piliers dans votre stratégie. Elles sont parfaites pour freiner la progression d’un adversaire un peu trop proche de la victoire, mais aussi pour vous servir de point fixe.
La superposition des cartes de valeur inférieure crée en effet une friabilité permanente de votre stratégie, toujours susceptible de se retourner contre vous si vous n’y prenez garde. Il ne sera pas inutile, par exemple, de recouvrir l’une de vos propres cartes faibles par une plus costaude, histoire d’assurer le steak.
Parce que le truc est là : vos propres emplacements peuvent servir de pivot de victoire pour l’adversaire si vous n’y prenez garde. C’est incroyablement simple… et terriblement malin !
Quatre à la suite
Pour gagner, il faut donc aligner quatre cartes de sa couleur, que ce soit en juxtaposant vos cartes ou en recouvrant celle des autres (ce qui est toujours plus rigolo). Si les joueurs épuisent leurs paquets avant d’y parvenir, ou s’ils ne peuvent plus jouer de cartes, on fait alors le compte du joueur qui aura le plus de séries de 3 cartes. La partie se joue sur un nombre de manches délimité à l’avance. À titre perso, on aime bien jouer jusqu’à ce qu’un joueur ait gagné 3 manches.
Et les marmots ?
On joue à Punto contre des marmots de 6 ans (et on gagne), puis contre des marmots de 7 ans (et on perd.). Mais tous s’éclatent sur le jeu, simple et addictif. Le hasard de la pioche permet forcément d’équilibrer certaines différences de niveau. Il faudra donc plusieurs manches pour parvenir à déterminer un indiscutable vainqueur. Pas de souci sur ce point, Punto se joue très très vite et ne demande qu’à enchaîner les parties.
Un petit bémol, pour la route ?
Les hauts stratèges viendront couiner qu’un jeu de stratégie qui repose sur système de pioche, c’est toujours un peu cracké. Du coup on a inventé une mini variante (très « Carcassonne ») qui permet de gommer un peu cet effet. Il suffit d’avoir une carte en main dès le début, et d’en piocher une nouvelle à chaque tour. Les joueurs ont ainsi le choix entre deux cartes au moment de jouer, ce qui limite un peu l’effet random.
Autre point à prendre en compte : le jeu à deux est un peu plus bordélique qu’à quatre. Les duellistes disposent en effet de 2 couleurs par joueur et doivent désormais aligner cinq cartes d’une seule couleur. C’est un peu moins fun, car un peu plus brouillon : le jeu est clairement taillé pour être joué à 4. Mais vu la qualité du jeu, vous n’aurez aucun mal à trouver des joueurs.
L’avis de Plateau Marmots
Petite merveille d’épure, Punto réinvente le morpion avec un principe simple : les cases qui vous appartiennent peuvent tout aussi bien appartenir à l’adversaire le tour d’après. C’est aussi limpide que jouissif, et ce plaisir de jeu incite à accumuler les parties. On joue sur un coin de table, « pour voir », et on laisse défiler des heures de jeu tant le principe est addictif. Punto saura donc ravir tous les fans de morpion ou de Puissance 4, c’est-à-dire ces jeux au plaisir universel d’aligner des symboles de votre couleur. Une mini boîte pour une incroyable dose de fun… Comment résister ?
On aime
- Simple et génial
- Format vraiment mini
- Addictif au possible
- Jouable en équipe
On aime moins
- Un peu plus complexe à deux ou à trois, peut-être
Le trouver
Fiche Technique
Un jeu signé Bernhard Weber
Illustré par Nadine Hauser
Edité par Game Factory.
Pour 2 à 4 joueurs
A partir de 7 ans.