Test – Shrimp
Je vous pose le tableau. C’est l’été, le soleil brille et les crevettes grillent. Alors que c’est la fiesta autour de la plancha, l’un des convives se jette sur un citron et l’écrase d’un poing rageur en hurlant « duo de crevettes ! ». Instant de folie ? Non, c’est juste Roberto qui vient d’inventer un nouveau jeu…
Enfin, pas si nouveau que cela… car en fait Shrimp a déjà été la star des apéros en 2012. Il nous revient aujourd’hui via Giochi Uniti et Ludistri dans un packaging relooké, mais demeure sur le fond totalement identique au jeu asmodéen de l’époque. Donc si vous le possédez encore, inutile de repasser à la poissonnerie !
Pour les autres, ouvrez grand les ouïes et sortez la mayo : ça va pulser.
On décortique !
À bien des égards, Shrimp fait penser à une autre star de chez Asmodée : Dobble. Il va ici aussi falloir être le plus rapide à repérer des éléments communs entre plusieurs cartes. Mais Shrimp va vous demander un peu plus de réflexion, car il va falloir jongler en permanence avec 3 cartes. La nouvelle version de Shrimp donne tout de suite envie avec son packaging façon boîte de conserve. C’est super mignon, et ça place tout de suite dans une ambiance relax et déjantée.
Une fois la boîte ouverte, c’est parti pour l’inventaire. Shrimp se compose d’un deck de cartes, de 3 tuiles présentant des préparations culinaires et d’un citron en plastique qui couine, et qui fera office de buzzer.
Le deck de cartes représente, ô suspense, des crevettes. Chaque carte est en fait le fruit d’une composition sur laquelle figure :
- De 1 à 3 crevettes de différentes tailles et de différentes couleurs
- Un drapeau (USA, Brésil ou Italie)
Comme on l’aura compris, le principe de base de Shrimp est de signaler toute correspondance entre 3 cartes. Par exemple 3 drapeaux identiques, 3 tailles de crevettes identiques ou 3 couleurs de crevettes identiques.
Les cartes sont lisibles mais un peu moins jolies que dans la version précédente. En revanche, bonne pioche pour avoir transformé le pot de mayo en citron : c’est franchement très agréable à faire pouique-pouiquer.
Allez Shrimp, montre-nous tes gambas !
Pour jouer, on partage équitablement les cartes entre tous les joueurs. Le premier joueur place la première du tas sur l’une des 3 tuiles de jeu. Tous les joueurs procèdent de même, jusqu’à ce que les 3 tuiles soient recouvertes d’une carte crevette.
À partir de cet instant précis, Shrimp passe en mode frénésie. À chaque nouvelle carte, l’enfer risque en effet de se déchaîner. La pose de carte doit d’ailleurs se faire le plus vite possible, sans qu’il soit possible de la regarder avant qu’elle ne soit jouée. Impossible donc de jouer la fourberie et de planifier le moindre mouvement. On prend la carte du dessus, on la pose, bim. Et ensuite, on regarde. On regarde très attentivement. Le but du jeu consiste en effet à scruter les 3 cartes à s’en faire péter les rétines.
Le principe est simplissime. Si aucun point commun n’est trouvé entre les trois cartes, on continue alors d’en poser en les piochant face cachée. Mais dès qu’un joueur repère un point commun entre les 3 cartes posées, il presse sauvagement le citron et annonce (en hurlant) la trilogie détectée.
Il peut s’agir de :
- 3 cartes avec des crevettes de la même taille
- 3 cartes crevettes de la même couleur
- 3 cartes crevettes de la même nationalité
- ou 3 cartes crevettes avec même nombre de crevettes sur chaque carte.
Par exemple : « crevettes américaines » ! Ou encore « duo de crevettes », « petites crevettes », etc.
Le joueur qui a identifié le combo empoche alors toutes les cartes crevettes jouées jusque lors et la place dans sa pile de score.
Des vedettes ces crevettes !
Il est possible, évidemment, de repérer plusieurs éléments en commun sur les 3 cartes. Par exemple 3 cartes avec des crevettes de la même taille et de la même nationalité. Dans ce cas, non seulement le joueur empoche les cartes, mais il en vole en plus à ses adversaires.
Et il y a le combo ultime : repérer 3 éléments communs à chaque carte, synonyme de victoire immédiate de la partie. Il faudra donc avoir l’œil, mais ça va donner quelque chose comme « Duo de grosses crevettes italiennes ! ». Et là, bim, c’est gagné.
On notera enfin que les matheux auront leur mot à dire : si à un quelconque moment le total des crevettes placées sur les tuiles atteint 7, on pourra annoncer cocktail de crevettes et rafler là aussi la mise.
Sors le homard, j’arrive
Shrimp est un jeu explosif dans lequel les cris fusent avec un climat de fun et de tension maximale. À chaque apparition de carte, chacun a envie de se précipiter sur le citron et retient son geste au dernier moment. Les joueurs qui buzzent pour rien, en effet, subissent une pénalité. Donc attendez d’être sûrs de votre coup avant de vous précipiter.
À ce jeu, les choses sont assez équilibrées entre marmots et adultes, on va dire 8 ans. Il est possible de jouer avant, mais ce sera clairement au désavantage des plus jeunes. Donc privilégiez des parties entre groupes du même âge si vous jouez vers 6 – 7 ans.
Après, ça va être un mélange de furie d’acuité visuelle avec une bonne surdose de rapidité. Bref, c’est un jeu qui galvanise, qui excite et qui défoule. Votre cerveau doit calculer à toute vitesse la présence possible d’éléments communs sur 3 cartes, ce qui suppose une bonne dose de phosphore pour parvenir à choper la bonne combinaison avant les autres. Mais quel bonheur quand vous y parvenez !
Au final, le joueur avec le plus de cartes l’emporte. Et vous serez bons pour redémarrer une partie aussi sec, tant ce jeu est addictif.
L’avis de Plateau Marmots
Simple, retors, fun et explosif, Shrimp ne peut que séduire les amateurs de Dobble-likes survitaminés. Dans la série observation/rapidité, c’est un client très sérieux au titre du meilleur jeu d’apéro, pour des moments de pur délire en famille. Si le jeu est sans doute plus axé grands marmots, les petits parviendront parfois à réaliser de jolis coups en se focalisant sur un critère précis plutôt que les quatre à la fois. Très agréable à dégainer à l’heure de l’apéro estival avec son look ultra calibré camping/barbecue, il demeure, en dépit des années, une petit bonheur de party game incroyable d’efficacité. Roberto Fraga dans ses œuvres, entre délire, inventivité et explosivité ! Bref, une star de l’été ! Et le citron qui couine, c’est juste indispensable.
On aime
- Simple
- Rapide et Fun
- Addicitif
- Cruel pour les neurones
- Plein de manières de scorer
- Un citron qui buzze bien
On regrette
- Pas de crevettes françaises dans cette édition
- On en ressort épuisé
Le trouver
Fiche Technique
Un jeu de Roberto Fraga
Illustrateur : Paco Desiasi et Mario Barbati
Editeur : Giochi Uniti
Pour 2 à 6 joueurs
A partir de 7 ans