Test – Gare à tes Fesses
Soyons clair et concis : « Gare à tes fesses » est un jeu bien plus léger et bien plus taquin que « Bitoku » .
Voilà… On vient de me faire signe qu’en une seule phrase, j’ai grillé mon quota de blagues sur ce titre quelque peu discutable. Un titre digne des pires jeux de grandes surfaces. Un titre dans la droite lignée des « Gare à la Girafe » , « Malo Tiff » ou autre ” Toutou Rista “… Dans sa version originale, le jeu s’ appelait pourtant très sobrement : ” Beppo der Bock ” ( Beppo le Bouc ) . Edité par Hoch ! en 2007 , il a même reçu le prestigieux Kinderspiel des Jahres (Meilleur jeu Enfant en Allemagne).
Quelques mois après ” Le petit Fantôme” (lui aussi Kinderspiel des Jahres en 2005), Atalia continue donc de localiser d’anciens jeux Marmots prestigieux qui n’avaient pas eu l’ honneur d’être traduits par chez nous. Mais du haut de ses 15 ans, ” Gare à tes fesses” n’a-t-il pas pris quelques rides?
Klaus Zoch & Peter Schackert Vincent Calas| Huch!
2 à 4 joueurs| 5 ans | 15 min | Jeu d’adresse et d’ambiance
L’Appeau des Fesses
A l’ouverture de la boîte, on est pris d’un gros malaise tant elle contient de vide. On y trouve, en tout et pour tout, un plateau de jeu et un petit sachet comprenant 6 pions en bois ( 1 bouc, 4 personnages et un jeton Trèfle) un petit toboggan (en bois lui aussi) et 2 minuscules billes de métal . Un point c’est tout…
Mais si la boîte est si grande, c’est qu’elle sert avant tout de support au plateau.
Pour préparer la partie, il vous suffit de placer le toboggan de bois dans son encoche, de poser chacun un personnage à votre couleur sur la case Départ du plateau et… Et il ne vous faudra que quelques secondes pour comprendre à quel point ce jeu est un petit bijou de fantaisie, d’adresse, de fourberie et d’ambiance survoltée…
Mais je m’emballe. Alors serrons les fesses et commençons par le commencement.
Ambiance Fes(se)tive
A votre tour, vous prenez en main le pion Bouc et une bille métallique. Un petit aimant est inséré dans le plateau à quelques centimètres du toboggan. C’est ici que vous placez le pion Bouc. Visez-le à l’aide du toboggan et faites-y glisser la bille métallique. Lorsqu’attirée par l’aimant, elle percute le Bouc, celui-ci est projeté violemment à l’autre bout du plateau. Même s’il est difficile de le décrire par des mots, ce catapultage laisse les Marmots et leurs parents bouche bée lors des premiers essais. Et chacun a hâte que son tour arrive pour tenter l’expérience.
Mais si catapulter un bouc est amusant, à quoi ça sert-il donc ? Pour le comprendre, examinons le plateau en détail.
On y trouve un parcours dont chaque case est illustré d’un élément (blé, pierre, eau… ). Le reste du plateau est découpé en plusieurs paysages, chacun d’eux étant associé à l’un des éléments du parcours (champ pour le blé, lac pour l’eau…) Lorsque le Bouc termine son mouvement sur un paysage, le personnage du joueur avance vers la prochaine case libre du parcours, correspondant à ce paysage.
Si, en chemin, le Bouc envoie valser une figurine adverse, celle-ci retourne sur la case Départ. Une manière vile et perfide de stopper net un adversaire trop proche de l’arrivée. Parce que, vous l’aurez compris, le premier joueur a atteindre la dernière case du parcours gagne la partie.
Bouc-en-train
La manipulation du toboggan et du pion Bouc sont bien plus fines qu’il n’y parait. En jouant sur la manière dont la bille rencontre l’aimant et sur l’orientation du Bouc, il est en effet possible de viser n’importe quel endroit du plateau.
A votre tour, il faudra alors prendre en compte le paysage qui vous fera avancer le plus loin , le personnage adverse à abattre puisque trop proche de la victoire , mais aussi l’ opportunité de récupérer le jeton Trèfle .
Un Trèfle ? Quel Trèfle ? Quoi ? Je ne vous ai pas parlé du jeton Trèfle ?
Ne vous inquiétez pas, je vous explique ça après un nouveau jeu de mot foireux.
Trèfle à 4 feuilles de PQ
Au début de la partie un jeton Trèfle est placé sur la cinquième case du parcours. Dès qu’un joueur dépasse cette case ou s’y arrête, il gagne le jeton et place sa figurine dessus. Lors des tours suivants, si le Bouc vient le percuter, le jeton Trèfle sera expulsé mais la figurine retombera tranquillement sur la case, de manière assez fascinante.
Il s’agit donc d’un bonus aussi stratégique qu’impressionnant visuellement. Un bonus sans lequel il est très difficile d’atteindre le bout du parcours.
L’Avis de Plateau Marmots (Vincent)
Il faut passer la déception d’une boîte remplie de vide et l’impression d’un « action game » débilisant pour découvrir toutes les surprises que ” Gare à tes fesses » a à nous offrir.
Des réactions physiques tout d’abord qui rendent le jeu fascinant et poussent à la manipulation. La finesse de la visée, ensuite, qui donne envie de tester de nouveaux effets et qui rend le jeu de plus en plus précis et taquin. La petite profondeur stratégique, enfin, dans le choix entre envoyer le bouc sur le paysage qui nous fera avancer le plus loin, dégommer le personnage d’un adversaire trop en avance ou tenter de récupérer le précieux jeton Trèfle.
Cela faisait en tout cas très longtemps que nous n’avions pas autant ri autour d’une table.
Mais quand même… « Gare à tes fesses »… Ce titre est une sacrée bourde marketing…
On aime:
- Les principes physiques fascinants (le catapultage du bouc, la pitchenette du jeton Trèfle…)
- Un principe de visée qui se fait de plus en plus précis au fil des parties
- Un jeu qui provoque fous rires, fourberie et frustration
On aime moins:
- Le titre du jeu
- Le vide de la boîte
- Certaines parties qui peuvent tirer en longueur quand celui qui s’apprête à gagner se fait chaque fois encorner par le bouc
Le trouver
Fiche Technique
- Gare à tes Fesses
- Un jeu de Klaus Zoch & Peter Schackert
- Illustré par Vincent Calas
- Et édité par Huch!
- Pour 2 à 4 Marmots
- De 5 ans et plus
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