Test – Gravity Superstar
« Mon dieu, c’est plein d’étoiles »
Dans le vide, personne ne vous entendra tomber. Ca non. Par contre, vous pourrez ramasser des étoiles. Plein d’étoiles. Et si vous jouez bien le coup, vous pourrez même éjecter vos adversaires dans l’espace d’un bon coup de tatane bien placé. Tentant, n’est-ce pas ?
Alors oserez-vous ouvrir la porte qui mène vers le vide interstellaire pour des parties sidérantes de fun ? N’attendez plus : plongez dans le vide et laissez vous happer par une gravité… pleine de légèreté !
Gravity Superstar est un jeu de Julian Allain, illustré par Gyom et édité par SitDown. Il accueille de 2 à 6 astronautes à partir de 7 ans.
Space oddity
Gravity Superstar est un jeu fun et coloré qui rappelle totalement l’esprit des jeux vidéo. Quelque part entre Bomb Jack et Gravity Rush, le but est en effet de collecter des étoiles en utilisant les effets de la gravité. Car aussi haut que vous alliez, vous finirez toujours par retomber… et parfois ce sera sur la tronche d’un autre joueur. Mais ne vous laissez pas effrayer par ce pitch : Gravity Superstar est avant tout un jeu tactique plein de finesse et de fun !
This is my time to beee a staaaar
Et le fun, justement, commence dès l’ouverture de la boîte. On y découvre en effet un matériel splendide qui met immédiatement l’eau à la bouche. C’est mignon, coloré, et incroyablement seventies. Attention à ne pas vous tromper en cours de partie, d’ailleurs, tant les pions translucides et colorés ressemblent pour de vrai à des bonbecs surdosés en glucose. C’est beau, c’est fluo, et on a immédiatement envie de jouer.
Gravity Superstar se compose de 6 plateaux de jeu recto-verso représentant l’espace. Mais ce dernier n’est pas vraiment vide, puisqu’on y trouve des portes, des plates-formes et des petites étoiles de toutes les couleurs. La boîte contient également des jetons rose bonbon et une grosse trentaine de cartes bien épaisses comme on aime. Le jeu nous fait d’ailleurs une bonne surprise en incluant d’office 3 cartes à l’origine prévues pour être distribuées en tant que goodies. Sympa !
Un sac de rangement qui semble avoir été découpé dans une culotte de Sheila à l’époque de Spacer permet de donner au jeu un ton délicieusement rétro qui complète merveilleusement l’ensemble. C’est flashy, coloré, kitsch, et ça fonctionne très très bien.
La règle se lit en quelques minutes, vous saurez jouer dès votre première partie.
Upside Down
La mise en place dépend du nombre de joueurs. Plus vous serez nombreux, plus vous ajouterez de plateaux à votre galaxie, de 2 à 6. Chaque plateau est recto verso : l’ensemble propose donc d’innombrables combinaisons de position et d’orientation.
La mise en place est rapide : les plateaux de jeux contiennent des emplacements pour y déposer des étoiles piochées au hasard dans le sac. Chaque joueur choisit une carte personnage et le pion associé, et tous les joueurs prennent en main le même set de 5 cartes correspondant aux actions qu’ils pourront effectuer à chaque tour.
Dans le vide de l’espace, une porte du jeu est ouverte (en y plaçant un jeton transparent). Un premier joueur est désigné, et zou : la partie est lancée.
Walkin’ on the moon
Le but du jeu est de collecter les étoiles du plateau de jeu en se jetant dans le vide. S’il n’a pas de pion en jeu, chaque personnage, à tour de rôle, débute son tour en plaçant son pion sur la porte ouverte. Le pion doit être placé « à plat » sur le plateau de jeu, jamais debout. En effet, ce sont les pieds de la figurine qui indiquent en permanence le sens de la gravité qui s’applique pour ce personnage. Car oui, chaque personnage peut ajuster comme bon lui semble le sens de la gravité, qui ne s’appliquera qu’à lui.
À son tour de jeu, chaque joueur consulte sa main de cartes et choisit le mouvement qu’il souhaite effectuer parmi ceux qu’il possède encore :
- effectuer un saut en longueur (deux cases)
- effectuer un saut en hauteur (sauter en l’air d’une case, et ensuite se déplacer à gauche ou à droite d’une case également)
- pivoter sa figurine de 90° ou de 180°
- sauter d’une plateforme, directement vers le bas.
Pour déclencher ces pouvoirs, le joueur doit utiliser la carte sur son recto et la placer devant lui, hors de sa zone de jeu.
Notez que toutes les cartes disposent également du même pouvoir au verso : effectuer un pas de côté, à gauche ou à droite.
Une fois la carte jouée, elle n’est plus disponible jusqu’à ce que le joueur ait reconstitué sa main. Cela peut se faire automatiquement une fois sa dernière carte jouée, ou de manière anticipée en sacrifiant une action.
He’s a spayyyyyceuuuuuur, a star chaser
Une fois le mouvement effectué, le pion du personnage commence alors à tomber (en ligne droite) dans le sens de ses pieds, jusqu’à ce qu’il rencontre une plateforme pour l’arrêter.
Cela signifie que s’il tombe tout en bas du plateau de jeu, il réapparaît donc par le haut, dans le plus pur style pac-man. Je vous rassure tout de suite : les plateformes sont nombreuses et disposées de telle sorte que vous ne tomberez jamais bien longtemps. Il est impossible de créer un mouvement perpétuel.
Tout au long de son parcours, le personnage peut alors ramasser les étoiles situées dans sa trajectoire de déplacement et de chute.
En effet, toute étoile se trouvant sur une case traversée par le joueur entre aussitôt en sa possession, et est placée à côté de sa carte de personnage (on y trouve d’ailleurs des petites étoiles représentées afin de pouvoir les placer facilement). À vous donc, de calculer les meilleures trajectoires pour en choper le plus possible.
Certaines cases permettent également de choper au vol des bonus : les jetons « rejouer ». Comme leur nom l’indique subtilement, ils permettront d’enchaîner deux actions (mais pas plus) s’ils sont joués, on de gagner des points en fin de partie s’ils sont économisés.
Rocket punch man
La beauté des sauts dans le vide, c’est que l’on peut également coller un pain à un ou plusieurs joueurs se trouvant sur sa trajectoire, en mode (pousse-toi d’là). Lorsqu’un personnage en touche un autre, il éjecte carrément sa victime hors du plateau de jeu, et en profite pour lui chourer une étoile au passage. Le pion sorti est remis sur la carte du joueur qui le possède : il reviendra sur le plateau de jeu lors de son tour, en passant par la porte ouverte (qui change évidemment à chaque nouvelle entrée).
Ces petits coups fourrés (jamais dramatiques) génèrent donc une atmosphère jubilatoire, très proche de Smash Bros, où l’on s’amuse autant à viser les étoiles que ses petits camarades. Et le jeu prend soudain une dimension très tactique, car il faut à la fois penser au score, mais aussi à se mettre à l’abri d’une éventuelle agression gratuite.
There’s a starman waiting in the sky
Pour vous aider dans vos déplacements, ne perdez pas de vue le scoring. Gravity Superstar se joue en effet aux points, et non aux poings. En fin de partie, chaque étoile récoltée rapporte 1 point, mais chaque paire d’étoiles de la même couleur rapporte un point supplémentaire ! Avant de sauter dans le vide, il faudra donc prendre le temps de viser la trajectoire la plus avantageuse pour scorer un max… ou pour gêner vos adversaires.
Les jetons « rejouer » quant à eux, ne rapportent qu’un point en fin de partie, il est donc vivement conseillé de les dépenser en cours de jeu pour effectuer des enchaînements plus rémunérateurs.
La fin de partie survient automatiquement lorsqu’il ne reste plus que quelques étoiles sur le plateau, ou lorsqu’un total défini est atteint. Le vainqueur est bien évidemment le joueur qui aura le plus de points au terme du décompte.
Danse avec beaucoup de stars
Accessible (l’éditeur annonce prudemment 7 ans, mais on peut y jouer bien avant) et fun, le jeu déploie son intérêt à partir de 4 joueurs, mais surtout à 5 ou 6 joueurs, lorsque l’intégralité des plateaux de jeux est utilisée. On se retrouve alors dans le plaisir d’un jeu plein de stratégie light dans lequel il faut sans cesse surveiller ses arrières (ce qui est bien évidemment impossible contre 4 ou 5 adversaires) et optimiser le moindre de ses déplacements. Chaque tour perdu à reconstituer sa main est en effet une chance donnée aux autres de faire main basse sur des paquets d’étoiles que vous n’aurez aucun plaisir à laisser filer.
Cela ne veut pas dire que vous ne vous amuserez pas à deux ou trois, mais le jeu perd clairement dans ce cas pas mal de son côté foufou et devient plus un jeu d’optimisation d’actions, chacun pouvant récolter ses étoiles peinard dans son coin. C’est plus sympa pour apprendre, certes, mais le côté défoulant n’est plus vraiment le même.
Bordélique, rythmé, intense, explosif et fourbe, Gravity Superstar est clairement, pour nous, le meilleur jeu multi-joueurs de ce début d’année 2019 pour marmots de 6 ans et plus.
L’avis de Plateau Marmots
Jubilatoire. C’est clairement le mot qui vient lorsque l’on joue à Gravity Superstar, qui se déguste volontiers comme un gros paquet de bonbons fluo. Et le tour de force réalisé par l’auteur, c’est de proposer un jeu à la fois défoulant dans ses premières parties, et incroyablement tactique une fois que l’on prend la mesure des déplacements possibles et de leurs effets. Le jeu est calibré aux petits oignons pour que le fun soit constant et général : même les plus mauvais tacticiens auront leur quart d’heure de gloire en dégommant le leader de la partie d’un coup de savate bien senti après un saut particulièrement inspiré.
Évidemment les adultes (plus prudents) auront souvent le dernier mot face à des marmots plus téméraires. Mais ne vous y trompez pas : les combos de mouvements sont si imprévisibles qu’il est très facile de se faire surprendre et de se faire déposséder de l’étoile nous permettant d’obtenir un bonus tant convoité.
Amusant, intelligent et surtout très défoulant, Gravity Superstar est notre première excellente surprise de ce début d’année. C’est un jeu incroyablement équilibré qui plaira sans doute à tous les joueurs tant son gameplay, frais et original, se laisse jouer et rejouer encore et encore. À mettre sur toutes les tables !
On aime
- Le concept, imparable
- Le design, flashy
- La réalisation, vraiment au top
- La tactique sous le fun
- Le fun derrière la stratégie
- Génial à partir de 4 joueurs
- Les cartes goodies incluses de série
On aime moins
- Un peu moins palpitant à deux
- Attention de ne pas bouffer les pions !
- Les pions “rejouer” non consommés auraient pu rapporter plus de points
Le trouver
Fiche technique
Un jeu de Julian Allain
Illustré par Gyom
Edité par SitDown.
Pour 2 à 6 astronautes
A partir de 7 ans. (voire 5 ou 6)
Dispo début février
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