Test – Kamakai

Kamakai : mais qu’est-ce donc ? Le nom d’un nouveau sort de combat venu tout droit des îles Caïmans ? Non. Une énième marque de boisson énergétique ? Non plus. Le titre d’un film d’action japonais où Godzilla tient tête à un poisson géant sorti tout droit de la préhistoire ? Presque…

Kamakai est le nom qui a été donné au plus grand requin-tigre jamais observé. Si l’aventure vous tente, elle (puisqu’il s’agit d’une femelle) nage dans les eaux du Pacifique. Mais si vous voulez rester au sec, suivez-nous à la découverte d’un petit jeu de cartes du même nom. Un jeu que l’éditeur, Laboludic, nous a gentiment envoyé.

Jonathan Favre-Godal & Fabrice Lamouille | Owen Davey| Laboludic |
2 à 6 joueurs| 4 ans et plus | 10 min environ | Jeu de collection et de hasard

Les dedans de la mer

Laboludic a un vrai don pour dégoter des illustrateurs au style minimaliste et élégant. C’est de nouveau le cas avec Owen Davey, qui signe les illustrations de cette magnifique boîte.

À l’intérieur, un paquet de 52 cartes. Chacune d’elles est illustrée d’un animal marin (poisson, tortue, crabe ou hippocampe) dans l’une des 5 couleurs (bleu, vert, orange, rose ou gris). Ce paquet forme une pioche au centre de la table.

Avant de débuter la partie, chaque joueur récupère un jeton Kamakai et le pose devant lui. À droite de celui-ci, chacun va créer une ligne de cartes Animaux Marins, qui va s’agrandir au fil de la partie.

Votre objectif : être le premier à récupérer dans votre ligne, un exemplaire de chaque animal, quelle que soit sa couleur. Mais gare au Dé Requin qui va venir chambouler vos plans.

Pêche à la ligne

À votre tour, vous piochez une carte puis vous lancez le dé.

Comme pour Skyjo et ses dérivés, vous pouvez choisir de récupérer la première carte de la pioche ou celle, face visible, de la défausse (s’il y en a une). Cette carte est ajoutée à votre ligne d’Animaux Marins, que vous pouvez réagencer comme bon vous semble.

Si la carte que vous venez de piocher comporte une demi-algue, essayez de la compléter avec l’autre demi-algue d’une carte déjà présente dans votre ligne. Vos animaux seront ainsi cachés et le tour passe immédiatement au joueur suivant.

Sinon, vous devez lancer le dé requin pour savoir si celui-ci dévore l’un de vos animaux :

  • une face Algue indique que rien ne se passe.
  • une face colorée vous force à défausser l’un de vos animaux de la couleur indiquée.
  • une face Requin indique que la première carte de votre ligne est défaussée.

Le tour passe alors au joueur suivant et la partie s’achève dès que l’un des joueurs a dans sa ligne un exemplaire de chacun des 4 animaux.

Y’a plus qu’à, ma caille…

Il y a quelque temps, on testait « Gare au Requin » de chez Auzou. Un petit jeu de cartes qui partage quelques points communs avec « Kamakai ». Le but est en effet de collecter le plus de poissons en évitant de se les faire manger par un requin ou pêcher par un joueur adverse.

On lui notait toutefois deux gros défauts : des parties qui ne sont basées que sur le hasard de la pioche, et des cartes Actions bien trop méchantes, qui permettent de voler ou dévorer les poissons des autres. « Kamakai » évite ces 2 défauts grâce à des petits twists mécaniques plutôt bien vus.

Pas de cartes Actions ici pour jouer le requin, mais un dé qui définit son menu à chaque tour. Le jeu peut donc s’avérer frustrant, surtout quand on défausse l’animal qu’on vient de piocher. Mais il n’est jamais méchant. On ne peut s’en prendre qu’à la malchance et au dé. Au pire, vous verrez votre Marmot le balancer à travers le salon dans un élan de rage.

Mais ce qui fait tout le sel (marin) du jeu, tient dans deux points de règle anodins au premier abord :

  • le choix entre la pioche et la défausse pour choisir sa carte à chaque tour
  • la possibilité de réorganiser sa ligne de cartes chaque fois qu’on en pioche une nouvelle.

Cela induit tout un tas de petites questions d’optimisation. Vaut-il mieux choisir un animal en double pour assurer ses arrières, tout en perdant du temps ? Quelle carte placer en début de ligne, sachant qu’elle a 2 fois plus de chance de se faire manger par le requin ? Ajoutez à cela la prise en compte des algues à reconstituer, et certains animaux de couleur grise, qui ne peuvent être mangés que s’ils sont sur le premier emplacement de la ligne.

Chaque tour sa pare donc de tout un tas de petites réflexions et de microstratégies vraiment intéressantes pour des Marmots de 4-5 ans. Passé cet âge par contre, la réflexion devient beaucoup plus intuitive et le jeu reprend ses allures de petit jeu de hasard.

L’intérêt des parties dépendra d’ailleurs bien souvent du tirage des cartes. Certaines parties entretiendront le suspense jusqu’au dernier moment. D’autres ne dureront pas plus d’une minute, montre en main, et verront l’un des joueurs piocher à chaque tour un animal différent sans jamais se le faire dévorer. Je pense que la probabilité est très faible, mais le cas nous est arrivé une fois. Même si c’est moi qui aie gagné, la victoire n’était pas bien glorieuse.

Heureusement, les parties sont courtes et elles appellent bien souvent une revanche.

L’Avis de Plateau Marmots (Vincent)

« Kamakai » est donc un petit jeu de collection parfaitement adapté aux Marmots de 4-5 ans. Même si le hasard de la pioche y joue un rôle central, le jeu propose quelques touches de réflexions et d’optimisation dans la manière d’agencer ses cartes. Des petites mécaniques qui viennent renouveler de manière très plaisante, ce type de jeu.

Passé 6 ans, par contre, vos Marmots risquent de trouver les parties un peu plan-plan tant les touches de réflexion seront devenues instinctives.

On aime:

  • Les illustrations minimalistes et élégantes d’Owen Davey
  • Un jeu de hasard et de chance qui demande un peu d’optimisation
  • La gestion de sa ligne d’animaux marins

On aime moins:

  • Un jeu qui perd son intérêt passé 5 ans
  • Certaines parties frustrantes et trop vite expédiées

Le trouver:

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