Test – Loony Quest
Nous sommes au royaume d’ArKadia, un monde peuplé des créatures cartoonesques plutôt délirantes et bagarreuses, les Loonies. Leur roi, Fedoor, se fait vieux et cherche un successeur. À vous de remplir les quêtes et d’accéder au trône en marquant des points au travers des niveaux que vous allez traverser.
As d’or catégorie Prix du jury au festival international du jeu à Cannes en 2015, Loony Quest est un jeu d’ambiance qui ne ressemble à aucun autre… même s’il va chercher une part de son inspiration auprès des jeux vidéos de plates-formes.
Un contenu très réussi !
Niveau matériel, point de joystick ou joypad mais d’épais calques transparents, des feutres effaçables, des pions « bonus » et « malus », des fiches recto verso qui représentent les niveaux (ou tableaux) répartis eux-mêmes en 7 mondes, un sablier de 30 secondes et des pions et marqueurs en forme de bâtonnet pour identifier chaque joueur. Vous trouverez également un poster des mondes et au verso un récapitulatif de toutes les cartes/niveaux pour chaque monde marqué par un thème : Jungle, Désert, Glacier…
Notez enfin que le thermoformage de la boîte est marqué de numéros qui se suivent jusqu’à 60. Les fameux sticks personnages pourront ainsi se glisser entre le thermoformage et la boîte et indiqueront ainsi le nombre de points dont dispose chaque joueur.
Le matériel est très réussi, on ne pourra que féliciter l’éditeur pour le soin apporté au détail.
On tire un trait ?
Le but du jeu, c’est de marquer des points en franchissant une succession de niveaux. Pour chacun d’entre eux, vous trouverez une liste d’objectifs à remplir : relier deux endroits, entourer des objets, tracer un trait depuis le départ et trouver la sortie… Dans la plupart des cas, il vous faudra éviter certains obstacles : souvent des éléments de décor ou des méchants personnages qui pourront vous faire perdre des points d’expérience. Mais il sera également possible d’attraper au passage des bonus ou des points supplémentaires.
Pour jouer, chaque joueur se munit d’une feuille calque et la pose devant lui. Le niveau imprimé, lui, est placé au centre de la table, visible par tous les joueurs. Au signal de départ, chaque joueur doit tracer une route sur son calque afin d’atteindre les objectifs, comme s’il dessinait directement sur la feuille du niveau. Il faut donc parvenir à se représenter les distances et dessiner un peu à l’aveugle, ce qui est toujours très amusant.
Posez les stylos !
Une fois le temps écoulé chaque joueur pose son calque sur le niveau et comptabilise ses points selon les indications. Un objectif peut faire gagner 1, 2 ou 3 points d’expérience ou étoiles. Si malheureusement votre tracé touche un ennemi ou un élément spécifique du décor, vous risquez d’en perdre.
Si votre tracé a touché un bonus, vous devrez alors tirer un pion correspondant sous forme d’éclair qui peut se révéler être un malus pour vos adversaires ou un pouvoir pour vous avantager.
S’il a touché un malus lors de son parcours, le joueur devra au contraire piocher un pion sous forme de bombe qui lui ajoutera de la difficulté pour le prochain niveau. Par exemple devoir dessiner de la main gauche si vous être droitier : un grand classique toujours efficace.
On monte de niveau ?
Une fois un niveau résolu, on passe au suivant. On prendra alors soin de changer le sens de la fiche posée au centre du jeu afin que chaque joueur l’ait en face de lui au moins une fois au cours de la partie (c’est toujours plus difficile de dessiner avec le modèle à l’envers !). Aux joueurs de se mettre d’accord sur le nombre de niveaux qu’ils souhaitent accomplir. Attention, le jeu est très addictif et vous aurez vite envie d’enchaîner les niveaux.
Chaque monde se compose de 6 niveaux. Le dernier propose systématiquement une difficulté plus élevée avec un « boss » typique de fin de niveau des jeux vidéo.
Same player shoot again. And again. And again.
Il y a de fortes chances que vos marmots aient du mal à s’arrêter de jouer, vous y compris. Niveau rejouabilité, heureusement que l’éditeur a prévu le coup de rassasier les dessinateurs en herbe avec une extension Loony Quest – the Lost City. 32 niveaux inédits attendent vos stylos, avec quelques variantes comme des passages secrets, des nouveaux bonus et malus astucieux. On a particulièrement apprécié le pion malédiction qui vous oblige à piocher deux malus ou le bonus « éclaireur » qui vous permet de marquer un repère sur votre calque avant de commencer à tracer.
L’avis de Plateau Marmots
Loony Quest est vraiment un jeu au concept original qui ne ressemble à aucun autre. Cela ne l’empêche pourtant pas d’être à la fois simple d’accès et incroyablement accrocheur. Il permet à toute la famille de s’amuser et fait appel aux repères dans l’espace, ce qui n’est pas commun dans le jeu de plateau. Il laisse peu de place au hasard et met également l’accent sur la réflexion, l’observation. S’il est conseillé à partir de 8 ans, avec des règles simplifiées on peut facilement y jouer avec un marmot de 6 ans, voire avant. Il suffira de zapper le sablier, de lui permettre de se déplacer pour tracer son parcours et de ne pas trop être pointilleux si un obstacle est effleuré par un coup de crayon.
Bien que son thème soit plutôt moderne, le jeu est accessible à toute la famille et remporte immanquablement un franc succès.
On aime :
- Il ne ressemble à aucun autre jeu de plateau
- Très accessible
- Un concept vraiment réussi
- Un matériel vraiment bien pensé
On aime moins :
- Je n’ai pas spécialement accroché à l’univers cartoonesque jeu vidéo pourtant très bien illustré. En tout cas, ici, les marmots aiment beaucoup.
- Le matériel peut s’abîmer à la longue si les enfants (et les parents) sont peu soigneux. Ceci dit, il est facilement remplaçable (feutres tableaux blancs et alcool à 90° pour retrouver des plaquettes transparentes comme neuves)
- Certaines discussions peuvent virer au pénible si des joueurs sont excessivement
chiantspointilleux sur ce que touche ou ne touche pas le tracé
Le petit mot du chef
Je n’ai pas – encore – joué à Loony Quest mais j’avoue qu’il me fait incroyablement envie. Déjà parce qu’il demande aux marmots de prendre le temps d’observer le jeu, d’identifier les pièges et les bonus avant de se lancer comme des bourrins. J’aime ces jeux qui savent naturellement calmer leurs ardeurs. Ensuite parce que cette idée de décalage entre le dessin central et les tentatives des joueurs de dessiner dessus à distance me paraît aussi géniale qu’amusante. Mais surtout, parce que contrairement à Delphine, je suis totalement séduit par l’univers graphique de ce jeu. De mon point de vue, Paul Mafayon (Troll & Dragon) a fait un boulot absolument incroyable. Les niveaux sont beaux, colorés, et surtout très lisibles. Certes on y retrouve une griffe jeu vidéo 2D, je pense par exemple à l’univers de Rayman, et je trouve que cela s’adapte totalement avec l’esprit de ce jeu. Bref, l’univers de Loony Quest me semble particulièrement séduisant. Sans doute parce que je suis resté un marmot, moi aussi 🙂
Fiche Technique :
Un jeu de Laurent Escoffier et David Franck
Illustré par Paul Mafayon
Édité par Libellud
Distribué par Asmodée
Pour 2 à 5 joueurs
A partir de 8 ans (voire 6 ans)
Dispo chez Philibert