Test – Pattie et la Colère de Poséidon

Scandale chez les Dieux : une statue de Zeus vient d’être érigée sur la grand place du village ! La statue est sublime et magnifique… mais pas DU TOUT au goût de Poséidon, le frère de Zeus. Il est terriblement jaloux, et bien décidé à montrer son mécontentement en semant panique et destruction. Heureusement, Pattie, jeune souris aventurière, se fait fort d’aider un Jason vieillissant à rétablir la situation ! Parviendra-t-elle à apaiser la colère de Poséidon et à l’impressionner en accomplissant plusieurs exploits ? Ce sont aux joueurs d’en décider ! Embarquons sur l’Argo, et partons à la découverte de la Grèce légendaire !

Christophe Lauras, Joan Dufour, Alexis Allard Maëlle Bonnet| Jyde
1 à 4  joueurs| A partir de 7 ans | 20 min | Coop’, optimisation

Voyage en Grèce antique

Posons les bases : Pattie est un jeu coopératif directement inspiré du film d’animation éponyme sorti en janvier dernier, et désormais disponible en vidéo. Le jeu invite les aventuriers à se déplacer sur un plateau pour résoudre quatre aventures, seul moyen de calmer Poséidon de sa fureur dévastatrice. Pour résoudre une aventure, les joueurs doivent réunir les quatre symboles correspondant à l’aventure, signe qu’elle a été complétée. Seul problème : les cyclopes de Poséidon ne manqueront pas de venir enquiquiner les joueurs. Si Pattie parvient à résoudre les quatre aventures avant la fin du deck de cartes, les joueurs seront victorieux. Sinon, la terrible colère du Dieu s’abattra sur vous façon Ulysse 31, en mode errance infinie avec un petit robot agaçant. Bref : vous passerez un sale quart d’heure, et autant dire que ça fiche les j’tons.

Un matériel coloré et réussi

L’ouverture de la boîte est une première bonne nouvelle, avec un matériel franchement réussi et coloré, reprenant les personnages du film. Il contribue à se plonger dans une ambiance sympatoche tout en conservant une iconographie très claire. Le plateau de jeu sert de carte d’exploration, avec les quatre grandes aventures à résoudre pour apaiser la colère de Poséidon. Les aventures en question, ce sont des mini puzzles pour lesquels il faut trouver et positionner les tuiles manquantes aux bons emplacements, la plupart du temps en ayant pris le temps de dégager les mayssants cyclopes qui occuperont la zone. Outre le plateau de belle facture et les petites tuiles qui serviront à reconstituer les puzzles et à faire apparaitre des ennemis, le jeu propose également de chouettes cartes à l’effigie des personnages du film, cartes elles aussi de très belle qualité.

Une mise en place simple et rapide

La mise en place est relativement rapide : il suffit de révéler une carte et de la placer en haut du plateau, et de faire des petits tas de tuiles correspondant à chaque zone d’aventure. Tous les Cyclopes sont réunis dans leur village, à l’exception de 4, qui sont placés sur les zones d’aventures pour venir nous casser les pieds. Notez d’emblée qu’il sera possible de moduler la difficulté des parties en ajustant le nombre de cartes cyclopes à insérer dans le deck de cartes.  Vous pourrez ainsi faire de votre aventure une balade tranquille en pédalo au large d’Athènes, ou une traversée de la mer Egée sous une pluie de météorites avec votre sono bloquée à fond sur la dernière compil’ de Demis Roussos : les risques de l’aventure.  

Mais ne perdons pas davantage de temps et plongeons tous ensemble dans la Pattie. La partie, pardon.

Sirtaki de jouer ?

Dans Pattie, le but du jeu est donc de résoudre quatre puzzles-aventures pour prouver à une divinité vénère que l’on est en mesure de calmer son courroux (même si on est en Grèce et pas en Guyane).

Le joueur débute son tour en piochant une carte et en l’ajoutant à sa main. Si la carte est un cyclope, toutefois, elle devra être immédiatement défaussée et un pion cyclope sera alors ajouté sur le plateau. Une autre carte sera alors piochée. Notez aussi que si le joueur est dans l’incapacité de piocher une carte, la faute à un deck épuisé, la partie sera alors perdue pour l’ensemble des joueurs.

Pour jouer, donc, il suffit de choisir une carte de sa main et de la poser, en la juxtaposant avec celle qui est déjà en place en haut du plateau.

Les bords des cartes, en effet, sont composés de petits onglets de couleur qui, une fois associés, permettent de déclencher des effets de jeu. L’idée est évidemment de jouer une carte qui permettra de faire correspondre plusieurs symboles, afin de parer à vos besoins les plus immédiats : résolution d’aventure ou destruction de cyclope. Mais il y a une petite subtilité : les effets peuvent se déclencher dans n’importe quel ordre, et il n’est pas obligatoire de les activer. Cela peut sembler bizarre de prime abord, mais ça se montrera fort utile parfois, on vous en expliquera la raison un peu plus loin.

Tout onglet de couleur complété permet donc immédiatement de retourner une tuile de la couleur correspondante (et plus précisément, celle qui est au sommet de sa pioche sur le plateau).

Si la tuile révélée est l’une des 4 pièces permettant de compléter l’aventure, alors elle peut être disposée sur le plateau, mais seulement si la case n’est pas occupée par un cyclope. Ehhh oui, car c’est là le rôle des cyclopes : venir bloquer les cases et vous empêcher d’y poser des tuiles. Si la tuile ne peut être posée, elle est alors remise sur le dessus de la pioche.

SI la tuile révélée représente un cyclope, bim : un pion cyclope vient donc directement dans la zone concernée, sur une case libre au choix du joueur. Il peut y avoir plusieurs cyclopes sur la même case, qui seront d’autant plus longs à renvoyer chez eux.  

Cyclope par jour, ça fait beaucoup

Et là, ami lecteur, tu fronces ton sourcil cyclopéen et tu te dis, bah oui mais comment qu’on les dégage, les cyclopes, du coup ? On souffle sur les standees en faisant comme Eole ?

Ne t’inquiète point : tout est prévu. Renvoyer un cyclope dans son village est l’un des effets disponibles en juxtaposant les onglets cyclopes sur les cartes. Et c’est d’ailleurs pour cela que l’ordre de résolution est aussi stratégique : activer la suppression d’un cyclope AVANT de retourner une tuile aventure sera souvent une bonne idée.

Si l’arrivée des cyclopes est toujours un moment complexe à gérer, les joueurs seront néanmoins aidés par la possibilité de juxtaposer le symbole de l’Argo (le navire de Jason) à n’importe quel autre pour valider la couleur : c’est un joker bienvenu. Certains onglets comportent également le symbole 2x, signe que l’effet obtenu sera doublé. Il sera donc possible de piocher les tuiles deux par deux, voire de bricoler un petit combo bien malin en fonction des situations.

Thésée vous, je parle !

Au final, Pattie est un excellent jeu d’optimisation, qui incite à cogiter tranquillement pour trouver le meilleur ordre afin de gérer les actions. Cela suppose de trouver la meilleure carte à jouer à chaque tour, et la séquence idéale pour déclencher les actions s’il y en a plusieurs disponibles. Piocher une tuile aventure ? Supprimer un cyclope ? Alterner les deux ? La victoire ou la défaite dépendra souvent de notre capacité à trouver le meilleur ordre de résolution des effets. Le jeu étant totalement coop’, les plus grands pourront aider les plus jeunes à trouver les enchainements les plus efficaces de résolution des effets.

J’ai toujours été un Sisyphe

Si l’on en vient au chapitre des regrets, ils sont plutôt rares. Tout au plus on pourra regretter que tout l’aspect narratif du film ait été mis de côté pour un jeu qui ne repose finalement que sur de l’optimisation. Ici, point de souffle épique ou d’évolution de scénario ou quoi que ce soit du genre : nous sommes sur du quasi-abstrait qui se drape de l’aventure du film pour habiller son propos. Mais le jeu le fait bien et permet tout de même de se hisser – un peu – vers l’aventure, pour peu qu’on ait vu le film. Mais que les amateurs de jeu narratif passent leur chemin : ici l’aventure rime avec association de couleurs, pas avec paragraphes épiques. Dit autrement : nous serons plus proches de Simpson que de Homère, sans que ce ne soit forcément une mauvaise chose.

L’avis de Plateau Marmots

Si nous sommes clairement allés vers ce jeu avec prudence (les jeux basés sur des licences de cinéma, bof bof), nous en ressortons finalement pleinement ravis de cette virée coopérative avec Pattie La mécanique de jeu, sans être révolutionnaire, est d’une efficacité incontestable. L’excellent ratio fun/challenge permet de s’amuser dès les premières parties, et les auteurs ont eu la bonne idée d’accorder de la souplesse aux joueurs pour la résolution des effets de jeu, ce qui permet d’éviter la frustration d’un cadre trop rigide, et d’augmenter le plaisir des parties. La grande qualité du matériel de jeu est également un plus incontestable : agréable à manipuler, il permet de se plonger dans l’ambiance du film dès la boite ouverte, ce qui est un gros plus. En résumé, Pattie est une excellente surprise : un jeu malin et bien réalisé, riche en tension et en dénouements « sur le fil » avec une difficulté ajustable, afin de se challenger régulièrement pour des parties d’un gros quart d’heure. Largement de quoi passer de très bons moments en famille, que l’on ait vu ou non le film dont il s’inspire. Très chouette !

On aime

  • Une méca sympathique et accessible
  • Un matériel très quali
  • Un univers sympathique qui donne envie de (re)voir le film
  • La coop’ qui tourne à plein
  • La difficulté ajustable

On aime moins…

  • Un thème largement sous-exploité

Le trouver

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.