Test – Happy Cats
Wolfgang Dirschel | Piatnik | 2 à 4 joueurs| 7 ans et plus | 25 min environ | Gestion de main
Depuis des décennies, les scientifiques les plus illustres étudient l’obsession des chats pour les pompons. Et s’il est bien connu que l’aspect rond et doux de ces objets est pour beaucoup dans cette étrange alchimie, savez-vous que les chats sont du genre sélectifs et qu’ils ont chacun leur couleur de pompons préférée ?
« Happy Cats » vous propose une expérience inédite : placer 2 à 4 chats devant un tas de pompons de tous les couleurs. Préparez-vous à être surpris. Les résultats de cette expérience sont étonnants.
« Happy Cats » est un jeu de cartes et de pompons, créé par Wolfgang Dirschel, illustré avec humour par on ne sait qui, et édité par Piatnik. 2 à 4 petits chats turbulents de 7 ans et plus peuvent participer à l’expérience.
Qu’est-ce qu’on est serré au fond de cette boîte
Bien qu’il s’agisse avant tout d’un jeu de cartes, la boîte d’« Happy Cats » ne lésine pas sur le matériel.
On y trouve en toute logique un paquet de 52 cartes comprenant :
- 4 cartes Chat
- 40 cartes numérotées de 1 à 40
- 8 cartes Couleur Préférée
Mais on y trouve aussi un dé, 6 tuiles en cartons dont une petite souris mécanique et surtout, ce qui va vraiment susciter l’enthousiasme des Marmots : un sac en toile rempli de 48 pompons de 4 couleurs différentes.
A la découverte de ce sac, vos Marmots risquent de céder à leur instinct félin, plongeant la main dans le sac, les yeux remplis d’extase. Il ne manquera qu’un petit ronronnement pour parfaire l’illusion. Une fois cet étrange rituel terminé, ma Marmote de 10 ans a en tout cas été catégorique : « C’est trop satisfaisant ! ».
Attrapez le pompon!
Chaque joueur reçoit la carte Chat de son choix (Répétez cette phrase 10 fois d’affilée). Il reçoit également 5 cartes au hasard, parmi celles numérotées de 1 à 40. Le reste d’entre elles forme une pioche au centre de la table.
Avant de débuter la partie, chaque joueur pioche une carte qui indique sa couleur de pompons préférée et la place devant lui, face cachée. Ces pompons lui feront gagner deux fois plus de points en fin de partie.
Faites entrer les chats : l’expérience peut débuter.
A votre tour, lancez le dé. La plupart du temps, il indique un chiffre entre 2 et 5. C’est le nombre de pompons que vous piochez au hasard dans le sac et placez au centre de la table.
Tous les chats joueurs vont alors sortir les griffes pour savoir qui en gagnera le plus. Pour cela, chacun place une de ses cartes numérotées face cachée devant lui. Elles sont alors toutes révélées et le joueur qui a la valeur la plus haute est le premier à se servir.
En plus d’un chiffre de 1 à 40, chaque carte est illustrée de 1 à 4 pompons. C’est ce nombre de pompons qu’il va pouvoir prendre. S’il en reste, celui qui a joué la deuxième plus grande valeur se sert à son tour. Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ne reste plus de pompons ou que tout le monde se soit servi.
Bien sûr le jeu étant retors, plus une carte est de forte valeur, moins il y a de pompons dessinés dessus.
Ainsi plus le chiffre est grand, plus vous aurez la chance de vous servir en premier mais moins vous gagnerez de pompons. A l’inverse, une carte de petite valeur vous permettra de vous gaver de pompons… s’il en reste encore quand vient votre tour.
Tout est question de dosage. Et c’est bien sûr la présence ou non de votre couleur favorite (qui vaut double, on le rappelle) qui va grandement guider vos choix.
Plus rarement, le dé peut indiquer un symbole plutôt qu’un chiffre.
- S’il s’agit d’un symbole « Panier », les joueurs choisissent et révèlent simultanément une carte chiffre. Seul celui qui a joué la valeur la plus grande pioche dans le sac le nombre de pompons indiqué sur sa carte.
- S’il s’agit d’un symbole « Point d’interrogation », révélez au hasard autant de tuiles que de joueurs. Chacune d’entre elle propose un bonus et dans le sens des aiguilles d’une montre, chaque joueur pioche celle qui l’intéresse. Elles permettent de piocher une carte, de gagner un pompon ou de s’emparer de la tuile « Souris mécanique ». Celle-ci donne un bonus de points en fin de partie.
Je dis Chat, je dis rien…
Mais comment fait-on pour récupérer des cartes autrement qu’avec la tuile bonus ? Comme je ne l’ai pas précisé, vous devez vous dire qu’on en repioche tout simplement une à chaque fin de manche pour avoir toujours 5 cartes en main. Eh bien, détrompez-vous. Je ne vous en ai pas parlé plus tôt puisqu’il s’agit du deuxième gros dilemme qu’induit le jeu.
Plutôt que de jouer une carte numérotée, il est possible de poser votre carte Chat qui présente un verso identique. Vous ne participerez ainsi pas à la récolte des pompons, mais vous pourrez à la place piocher 2 cartes et garder celle de votre choix. Votre carte Chat retourne dans votre main et vous pourrez la réutiliser plus tard.
Comme on ne récupère qu’une seule carte à la fois, c’est une action qu’il faudra en effet répéter plusieurs fois au fil de la partie.
Je pense que tu penses que je penses que tu penses que…
« Happy Cats » est un excellent jeu pour initier les grands Marmots au principe de Double Guessing mieux connu sous le doux nom de « Je pense que tu penses que je pense ».
Dans ce genre de jeu, il s’agit d’essayer de deviner ce que vont faire vos adversaires pour effectuer le choix le plus judicieux possible. Et cela induit forcément une grosse part de bluff. Mais si on en reste là, il s’agit simplement d’un « Je pense que tu penses ». Là où les choses se compliquent, c’est que vos adversaires font pareil que vous, copieurs qu’ils sont… Et que forcément vous allez adapter votre réflexion à ce que vous pensez qu’ils pensent que vous allez faire. Vous suivez toujours ? Nous y sommes. Vous le sentez ce doux vertige ? Nous sommes au cœur du double-guessing.
« Stupide Vautour », un classique d’Alex Randolph, en est un parfait représentant. D’ailleurs « Happy Cats » en est très largement inspiré. Mais là où « Stupide Vautour » peut s’avérer très cérébral, « Happy Cats » rajoute plusieurs couches de hasard et d’asymétrie qui rendent le jeu accessible aux Marmots.
Hasard sur les cartes que l’on a en main tout d’abord. Alors que dans « Stupide Vautour », chacun débute la partie avec la même main de cartes, dans « Happy Cats », elles sont piochées au hasard dans une pioche commune. Ainsi votre réflexion se fait en vous adaptant à une main donnée, bonne ou mauvaise, plutôt qu’en essayant de retenir les cartes précédemment jouées tel un Rain Man félin.
Une part d’asymétrie rend aussi ce jeu plus simple d’accès. Chacun ayant une couleur de pompons qui vaudra double en fin de partie, vous allez là aussi être aiguillé dans vos décisions, surtout quand vous finirez par deviner les couleurs de vos adversaires.
Il est par contre à souligner que le jeu souffre d’un gros écueil à ce niveau. Chaque carte Couleur Préférée étant présente en deux exemplaires, deux joueurs qui piochent la même couleur vont se battre toute la partie pour les mêmes lots de pompons et être grandement défavorisés. Surtout à trois joueurs où le troisième larron est quasi assuré de sa victoire. Voilà pourquoi, ici, nous avons fini par n’utiliser qu’un seul exemplaire de chaque couleur. L’aspect Rôle caché s’en trouve amoindri mais le jeu en ressort bien plus équilibré.
L’Avis de Plateau Marmots (Vincent)
Soyons honnêtes : « Happy Cats » ne brille pas par son originalité. En y jouant, vous aurez l’impression d’avoir déjà croisé ses mécaniques dans de nombreux jeux de cartes. De même, il aurait été bien plus élégant et cohérent en supprimant quelques strates de règles inutiles et une partie du matériel (les tuiles bonus qui ne sont utilisées qu’une ou deux fois dans la partie sont parfaitement superflues).
Malgré tout, « Happy Cats » est une excellente initiation au principe de Double Guessing, qu’il introduit en l’assaisonnant d’une dose de hasard et d’asymétrie. Et que dire de son thème et de son sac à pompons colorés qui va immanquablement faire ronronner vos Marmots !
Une fois qu’ils seront à l’aise avec le principe de Double Guessing et qu’ils auront un peu grandi, on ne peut que vous encourager à vous diriger vers les incontournables “Stupide Vautour” et “6 qui prend”. Et si vous êtes monomaniaques des chats, n’hésitez pas à jeter un œil du côté de “Chawaï”, un jeu très malin de Bruno Faidutti et Paul Mafayon.
On aime :
- Les Pompons
- La thématique et les illustrations
- Les Pompons !
- Un jeu de double guessing accessible aux Marmots
- Les Pompons !!!
On aime moins :
- Les tuiles bonus superflues
- Un jeu qui pourra paraître un peu répétitif au fil des parties
Le trouver :
Fiche Technique
- Happy Cats
- Un jeu de Wolfgang Dirscherl
- Edité par Piatnik
- Pour 2 à 4 petits chatons farceurs
- De 7 ans et plus