Test – Jurassic Brunch

“Jean-Kévin, tes oeufs de ptérodactyle brouillés sont prêts ! Et j’ai rajouté du bacon d’iguanodon, comme tu aimes ! Allez, arrête de jouer avec ces malheureux tricératops et viens prendre ton petit-déjeuner !”

“Mais m’man, on s’amuse trop bien dans notre prairie ! On joue à se courir après et y a même Jean-Théodore qui vient de me donner un grand coup de corne ! J’ai presque volé, m’man, t’aurais vu ça ! C’était trop trop paléo-chouette !”

Ah oui, il s’en passe des choses dans les prairies jurassiques. Mais revenons à nos paléo-moutons.

Si comme nous vous êtes fans des petites boubouilles trop rigolotes des dinosaures de Jurassic Snack et de ses mécaniques simples mais pas simplistes (voir notre article ici), alors vous savez peut-être déjà qu’un deuxième opus est sur le point de sortir. Ainsi, quand un exemplaire presse est arrivé à la rédac’ de Plateau Marmots, nous nous sommes tous rués autour de la boîte : des tricératops ! Un espèce de croisement entre un raptor et un crocodile ? Vite vite, il fallait y jouer !

Jurassic Brunch est un jeu de Bruno Cathala et illustré par Camille Chaussy. Edité par The Flying Games, il s’adresse à deux dompteurs de dinosaures à partir de 7 ans, pour des parties de 15 minutes.

Oh c’est intrigant tout ça ! Tu nous en dis plus ?

Commençons déjà par la boîte, dont le format a changé. Car oui, on passe du format carré au format rectangle et on a donc désormais une boîte un peu plus encombrante que les précédentes, mais qui a quand même une bonne tête. Enfin, une aussi bonne tête que les trois petites bouilles qu’on voit apparaître dans la fenêtre transparente spécialement ajoutée pour l’occasion. Et on ne va pas se mentir, elles sont choupis, ces petites bouilles, vraiment réussies et attirent immanquablement l’oeil du marmot ou du chaland. On dirait même que c’est fait exprès, dites donc.A l’intérieur, un thermoformage permet de bien ranger les autres figurines, des jetons herbes bien épais et quatre tuiles de prairie, tout aussi épaisses. L’ensemble est de qualité et très agréable à manipuler.

Côté illustrations, on retrouve l’impeccable Camille Chaussy (voir notre entretien ici) aux pinceaux, tout comme dans le précédent opus. Et cela donne une ambiance luxuriante, festive et colorée, où les dinos sont roublards ou ronchons, à l’image de Jean-Kévin et Jean-Théodore sur la couverture. Ah, qu’ils sont taquins, ces croco-raptors. Mention spéciale pour les tuiles de bébé tricératops, plus tromignon, il n’y a pas. Je veux le même à la maison.

Ok, mais comment ça marche ?

Si vous avez déjà joué à Jurassic Snack, vous êtes ici en terrain connu. A quelques petits détails près, qui font toute la différence. Comme dans Jurassic Snack, le plateau est modulable car vous pouvez agencer les quatre tuiles prairies comme vous le souhaitez, du moment qu’elles se touchent par un bout de bord. Comme dans Jurassic Snack, chaque joueur contrôle un camp, les bleus ou les jaunes orangés. Et comme dans Jurassic Snack, des tuiles herbes recouvrent les cases de la prairie, face cachée.

Le but du jeu est le même : soit être le dernier survivant comme dans “Range tes cornes, Jean-Théodore, il ne peut en rester qu’un à Ok-Juracorral”, soit avoir amassé le plus de feuilles points de victoire sur les jetons herbes. Aussi appelé “c’est la taille du tas de feuilles qui compte”.

Chaque joueur dispose à son tour de deux actions pour avancer ses tricératops en ligne droite jusqu’à ce qu’ils heurtent un obstacle : jeton herbe qu’ils vont alors manger, autre dino, ou bord du plateau.

Les tours s’enchaînent jusqu’à ce que tous les tricératops d’un joueur soient sortis du plateau entraînant la défaite de leur propriétaire, ou lorsque tous les jetons herbes sont mangés ou finalement si l’on atteint un blocage complet et deux tours consécutifs se sont passés sans qu’aucun joueur n’ait pu manger une herbe ou un autre dino. Dans ce cas-là, on compte les points feuilles de chacun des joueurs et celui qui en a le plus remporte la partie.

Et c’est là que s’arrêtent les points communs. Car les jetons herbes sont différents. Et les tricératops à l’air bougon ne sont pas aussi innocents que leurs copains diplodocus de Jurassic Snack.

On détaille ? On détaille.

Premier scoop: il n’y a plus de T-Rex. Si vous suivez bien, c’est le croco-raptor qui le remplace. Et il est tout seul, parce qu’il est plus fort, le coquin. Oui, il se déplace désormais en diagonale. Il peut, comme dans Jurassic Snack, être contrôlé par le joueur dont c’est le tour. Mais une seule fois sur les deux actions seulement, car il ne faut pas abuser des bonnes choses.

Pour équilibrer les choses, la nature et les créateurs du jeu ont équipé nos tricératops de cornes. Et nos petits copains peuvent ainsi charger tout autre dinosaure pour l’expulser ailleurs sur le plateau. Pratique pour envoyer un camarade récalcitrant tout droit dans les griffes du croco-raptor. Ou se débarasser d’un croco-raptor beaucoup trop proche d’un parterre d’herbe juteuse.

Dans les jetons herbes, de nouvelles capacités ont été introduites. Sans trop rentrer dans les détails, vous allez désormais pouvoir vous offrir des fleurs, faire des indigestions de feuilles, planquer votre butin, ou même gagner des actions supplémentaires. Et bien sûr faire des bébés, et je vous avais dit que les bébés tricératops étaient tromignons ? Ah oui, pardon, je m’égare.

Jungle Boogie ?

Si l’ADN de Jurassic Brunch est très proche de celui de Jurassic Snack, les sensations sont un peu différentes. Le fait de pouvoir déplacer le croco-raptor en diagonale le rend incroyablement mobile et dangereux. Si tant est qu’on puisse juger dangereuse une aussi bonne tête. Mais méfiez-vous quand même, il a vraiment plein de dents.

Le côté interaction est également sensiblement renforcé par le fait de pouvoir bumper les copains pour brouter tranquille et par le pouvoir de les dépouiller de leurs jetons en leur offrant des fleurs à la place.

Jurassic Brunch propose donc un style de jeu naturellement plus crasse, avec un peu plus de coups pendables, dès que le croco-raptor est tiré. Pour les marmots, d’abord tentés de brouter toute l’herbe autour d’eux, la partie prendra une autre saveur dès qu’ils s’apercevront qu’ils peuvent charger ou se courser à grands coups de raptors. Cela ne viendra pas forcément au début, mais il suffira que vous leur montriez que c’est possible pour qu’ils s’en donnent à coeur joie. N’hésitez donc pas à payer un peu de votre personne en chargeant vous-mêmes les tricératops de votre progéniture, il faut les éduquer à la dure, de toute façon.

Ok ça me plaît mais je prends quelle boîte du coup ?

Ah, oui, c’est une très bonne question. Et je ne vais pas répondre tout de suite par une pirouette.

Quotient de mignonnitude analogue pour les deux boîtes, donc ce n’est pas ça qui fera la différence. La différence, bien que ténue, va intervenir au niveau de l’accessibilité des règles. Avec la possibilité de charger, Jurassic Brunch introduit un tout petit peu plus de complexité que son aîné. Donc pour un débutant en dinosaureries, on vous conseille de commencer par Jurassic Snack. Pour plus d’intéractions, pensez plutôt à Jurassic Brunch qui sera un tantinet plus copieux. Comme un brunch, quoi… Et, oui, ça fait déjà 50 lignes que je résiste à la faire, celle-ci. Pardon.

Mais, car il y a effectivement quand même pirouette, vous pouvez aussi prendre les deux ! D’autant que les deux boîtes peuvent se combiner pour jouer jusqu’à 4, les copains ! Oui, rien que ça. Le mode de jeu pour les 2 boîtes est ainsi inclus dans Jurassic Brunch, et ça c’est une riche idée. Nous n’avons pas pu jouer à ce mode car nous n’avons pas les deux jeux à la même taille (car oui, nous sommes tellement fans à la maison que nous avons la splendide version XXL de Jurassic Snack) mais, en gros, pour jouer entre 2 et 4 joueurs, il suffit de rassembler les plateaux des deux jeux et l’équipe jaune-orange joue contre l’équipe bleue. Les joueurs contrôlent un pool de dinos de même espèce et couleur et alternent les tours en suivant les règles standard. Ils peuvent manger des herbes snack ou des herbes brunch et contrôler les T-Rex ou le croco-raptor. A la fin de la partie, l’équipe qui a le plus de points feuilles ou qui réussit à éjecter du plateau les autres joueurs remporte la victoire.

L’avis de Plateau Marmots

On avait adoré Jurassic Snack et on aime tout autant Jurassic Brunch qui pousse l’intéraction un peu plus loin. Sensations analogues mais différentes, tout est fait pour ne pas nous dépayser et renouveler le plaisir.

Avec ses nouveaux pouvoirs et modes de déplacements et des figurines tout aussi attachantes, Jurassic Brunch offre la même épure que son aîné avec un gameplay tout aussi riche, dans un emballage incroyable et à prix contenu, ce qui ne gâche rien. Bruno Cathala décidément en grande forme créatrice, a su pousser le concept un peu plus loin, sans le dénaturer, et le travail de l’éditeur et le merveilleux talent de la magicienne Camille ont fait le reste du chemin pour nous proposer encore une fois un jeu adorable, fourbe et excellent.

 

 

On aime

  • Le degré incroyable de choupinitude du jeu
  • Des règles simples mais pas simplistes
  • La possibilité de mixer avec Jurassic Snack
  • Le prix

On aime moins

  • La nouvelle forme de boîte, moins compacte

Votre marmot aimera si

  • Il aime les dinos
  • Il aime Jurassic Snack
  • Faire charger des tricératops est sa grande passion

Le trouver

Fiche Technique

  • Un jeu de Bruno Cathala
  • Illustré par Camille Chaussy
  • Edité par The Flying Games
  • Parties de 15 minutes
  • Pour 2 joueurs

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