Test – Jurassic Snack

« Dis Maman, pourquoi le gros T-Rex il me regarde d’un air bizarre, là-bas ? »
« T’occupe pas, Jean-Théodore, et mange ta soupe d’herbes »
« Mais, Maman, il est tout près, là… »
« Toi, il va falloir que je t’emmène chez l’ophtalmdino»
« Mais Mam… » Shromp, shromp, shromp, bruits de machoires…

Oui, la vie n’est pas tendre pour les gentils herbivores du Jurassique, surtout ceux au long cou. Obligés de se baisser pour manger les fougères à même le sol et avec un cerveau de la taille d’une demie-prune congelée, les pauvres n’étaient guère armés pour se défendre contre les prédateurs. Heureusement, dans Jurassic Snack, c’est toi, petit lecteur que j’aime, qui vas les contrôler. Oui, les deux, d’ailleurs : les prédateurs et les mangeurs d’herbe tout à la fois.

Et si tu nous en disais plus, ô grande prêtresse de l’ère des dinosaures ?

Alors, pour les petits malins du fond de la classe, je précise que je n’étais pas née à l’époque, merci. Mais revenons à nos moutons (semi private joke), enfin ici en l’occurrence, à nos dinos.

Donc Jurassic Snack est le nouvel opus de la gamme des jeux à deux de Flying Games, conçu par l’immensissime Bruno Cathala soi-même. Si tu connais un peu vaguement le monde du jeu de société, le bonhomme est tout simplement un des plus grands auteurs français, tant par la qualité de sa production que par sa quantité.

Il s’agit ici d’une réédition de Guerre & Bêêêh !, avec des règles retravaillées pour les rendre plus accessibles encore. Et bien sûr, une jolie rethématisation dans un thème tellement plus contemporain que les moutons, le Jurassique.

Dans Jurassic Snack, chaque joueur contrôle une équipe de diplodocus dont l’occupation principale est de manger. Surprenant. Et l’on peut également déplacer les deux T-Rex qui rôdent sur le plateau. Et le joueur qui récolte le plus de points feuille à la fin de la partie a gagné.

Ok mais moi j’ai vu des images du jeu et ça a l’air tromignon, tu peux nous en parler ?

Oh oui, tu es perspicace, petit lecteur ! Dans la boîte, au même format que Little Big Fish du même éditeur, on trouve des trésors de mignonnitude pour un prix super serré. Des jetons herbes bien épais, des plateaux de jeu vert tendre et surtout, surtout, des dino craquouillants mignons. Sauf qu’un T-Rex m’a mordu  le petit doigt ! Aucune tenue, ceux-là !

Bon, on ne va pas se mentir, on est dans le dinosaure mignon mais pas malin malin. Tous les protagonistes ne pensent qu’à manger et ça se voit dans la placidité bonhomme des diplodocus aux grands yeux adorablement remplis de vide et au gros bidou des T-Rex toutes dents dehors. L’artiste derrière les dessins du jeu, Camille Chaussy, a su donner vie et caractère à l’univers du jeu. En vrai, je la trouve extrêmement talentueuse et j’ai hâte de découvrir encore d’autres de ses oeuvres.

Petit détail, ma boîte était si pleine qu’elle ne fermait pas complètement. Mais j’ai eu la chance de faire partie de l’élite mondialo-interplanétaire qui a reçu une boîte en avant-première, fabriquée dans un atelier spécial. Donc non représentatif de l’exemplaire de production.

En tout cas, l’ensemble est coloré, doux au toucher, attire immanquablement l’œil de l’enfant et on tripote assez vite le matériel.

J’ai compris que le jeu est beau, mais est-ce que je peux y jouer avec un marmot ? Hein ? Quand même ?

Alors. N’ayant pas en main mon public habituel, vu que mes marmottes étaient au ski et que mon homme était bien occupé à jouer avec son mange-disque, je me suis rabattue sur une marmotte de 10 ans qui passait par là. Elle s’ennuyait, la pauvrette, et j’avais déjà vu son jeune œil tout attiré par le jeu que j’avais préparé pour des photos.

Et la magie a opéré. Règles simples et jolies, lues et expliquées en 7 min et 32 secondes, nous étions prêtes à jouer.

A son tour, chaque joueur doit effectuer deux actions parmi deux possibles : déplacer un de ses dinosaures ou un T-Rex s’il y en a un sur le plateau.

Règle de déplacement ultra-simple : un dinosaure se déplace exclusivement en ligne droite et est arrêté par un autre dinosaure, le bord du plateau ou un jeton herbe qu’il devra alors découvrir et dont il devra immédiatement appliquer l’effet. Disposés au hasard au début de la partie et face cachée, les jetons figurent un montant en point feuille et un effet parmi lesquels on trouve

  • des naissances de nouveaux diplos,
  • l’arrivée du T-Rex vorace,
  • regarder des jetons en secret,
  • déplacer un dinosaure sur n’importe quelle case vide,
  • des super herbes qui valent deux points ou éruptions volcaniques qui écartent deux jetons face cachée.

Et le T-Rex, quand il arrive sur la case d’un diplo, le fait fuir et revenir à la réserve de son propriétaire. Bon, nous, on a joué à se manger, plutôt, parce qu’on n’est pas des fillettes.

Nous ne sommes revenues aux règles que pour vérifier l’occurrence de certains jetons dans le jeu, tout a été fluide et immédiat, pour moi comme pour la jolie Armelle.

J’ai compris que je peux y jouer avec un marmot, mais est-ce que le jeu est bon ? Hein ? Quand même ?

Et pour te dire s’il est bon, cette maligne marmotte a voulu enchaîner 5 parties (« on en refait une s’il te plaît, s’il te plaît ?») et a été toute déçue quand son papa a vraiment décidé de partir. Je lui ai demandé si elle avait aimé le jeu. Et un grand sourire a illuminé tout son fin visage.

Et la grande Marmotte que je suis a beaucoup aimé aussi, car comme dans un Little Big Fish, les règles sont simples et les stratégies retorses. J’avoue volontiers que je n’ai pas été aussi vilaine que j’aurais pu l’être contre la demoiselle. Je ne voulais pas la dégoûter du jeu en général. Donc elle a gagné quelques parties. Mais contre ma grande hyène, ça ne sera pas la même (pré)histoire, gnark gnark gnark. Je perdrai tout, probablement. Saleté de gosses.

Ah, et si la boîte mentionne 15 minutes, nous mettions plutôt 7/8 minutes pour une partie. Idéal comme entre-plat ou amuse-bouche.

L’avis de Plateau Marmots

Tu l’as compris, cher lecteur, j’ai aimé. Car le jeu raconte une histoire, on rigole bien, une touche de chance, une touche de stratégie, ça va vite et il autorise un jeu très agressif ou très calme suivant le joueur que vous avez en face de vous.

En conclusion : Jurassic Snack est parfait pour un petit entre-deux jeux ou plats tendu, mignon, rapide. Il plaira indifféremment à tata Janine et à votre petit dernier de 7 ans, Gaston, passionné par les dinosaures. Le jeu autorise plusieurs modes d’expression d’agressif/agressif à placide/placide et semble plus doux que pouvait parfois l’être Little Big Fish. On est donc en présence d’un petit jeu résolument familial et très bien réalisé dont le prix sans prétention en fait le parfait cadeau d’anniversaire pour un neveu, une nièce ou un filleul que vous aimez bien.

Encore une jolie réussite pour the Flying Games.

On aime :

  • Le matériel superbe
  • Les règles simples et accessibles
  • La fourbassitude sournoise
  • Le temps de jeu

On aime moins :

  • Ne pas pouvoir fermer sa boîte totalement (ça heurte ma psychorigidité)
  • Le fait de ne pouvoir jouer qu’à deux car on aimerait manger plus de copains

Pour aller plus loin

On pourra changer la configuration des plateaux modulaires, mais je n’ai pas encore essayé.

Fiche technique

Un jeu de Bruno Cathala
Edité par The Flying Games
Pour 2 joueurs
A partir de 7 ans
Année de sortie 2018

3 thoughts on “Test – Jurassic Snack

  • 9 novembre 2021 à 1 h 56 min
    Permalink

    Bonjour,
    Dans le test de Jurassic Brunch sorti récemment, vous faire allusion à une version XXL de jurassic Snack.
    J’aimerai acheter ce jeu, mais comment savoir de quelle version il s’agit ?
    Merci d’avance

    Répondre
  • 9 novembre 2021 à 2 h 26 min
    Permalink

    Je me réponds à moi-même 😀
    Les plateaux de la version XXL font 28cm de côté.
    Du coup, si la version n’est pas indiquée dans la description, je n’ai qu’à comparer avec les dimensions de la boîte.

    Répondre
    • 18 novembre 2021 à 9 h 47 min
      Permalink

      Bonjour, merci de votre question (et votre réponse à vous-même !). En effet, la dimension de la boîte, si vous l’avez, vous donnera cette indication. Il y a également un logo “édition limitée” imprimé sur les boîtes XXL. Et pour finir, la différence de prix (20 euros et quelques pour la version normale neuve et 60/70 et des brouettes si ma mémoire fonctionne encore un peu pour la version XXL) devrait vous confirmer de quelle boîte il s’agit. Dans le doute, perso, je poserais la question au vendeur ^^
      Bon jeu !

      Répondre

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