Test – Le jeu du potager

Alors que le mois de mars touche à sa fin, que les jours rallongent et que les insectes zonzonnent, il est grand temps d’aller faire un petit tour dehors et semer les graines des futurs légumes que l’on va déguster tout l’été. Pour nous aider dans ce rude labeur, Bioviva! nous propose une toute nouvelle édition du « Jeu du Potager », un jeu qui se fait fort de réunir la famille autour de la table de jardin ! Et si vous n’avez pas de jardin, raison de plus pour faire comme si. Alors, allons voir les coccinelles et les limaces… mais surtout les oies !

Le tour du jardin

Le jeu du potager est un jeu pour 2 à 6 joueurs, jouable dès 5 ans. Il s’agit d’une revisite du jeu de l’oie, qui propose des particularités bienvenues. En effet, le vainqueur ne sera pas forcément celui qui arrive le premier au bout du parcours, mais celui qui aura réussi à faire pousser le plus de légumes. Bref, il faudra allier main verte et chance aux dés !

Dans la cabane du jardinier

La boîte, similaire à l’ensemble de la production Bioviva !, propose un matériel, simple, efficace, et surtout écoresponsable. Carton et bois sont donc à l’honneur. Et comme pour l’ensemble des jeux de cet éditeur, tout a été produit en France. Si c’est aujourd’hui devenu une démarche marketing pour beaucoup de produits, c’est une véritable conviction pour Bioviva!, qui réalise ses jeux de cette manière depuis des décennies.  En outre, la production écoresponsable en France permet de diminuer le transport, et donc le bilan carbone de chaque jeu proposé à la vente. La démarche est aussi sympathique que cohérente, et on ne peut que la saluer.

Pour en revenir au jeu, il contient un jouli plateau de jeu très coloré, 6 pions, une ribambelle de cartes et un dé à jouer (en bois). L’ensemble fait plaisir à voir tant les illustrations sont réussies et donnent immédiatement envie de jouer. La règle se lit en quelques secondes et permet de jouer immédiatement : on y reviendra tout juste au cours de la première partie pour vérifier les effets de certaines cartes. Bref, on peut jouer tout de suite, et avec tout le monde. Un jeu de l’oie, c’est pas bien compliqué à apprendre.

“Y’a une oie, dans l’potager, j’entends l’oie qui chanteuuu”

Car soyons clairs : le jeu du potager est bel et bien un jeu de l’oie. Il en possède les codes (parcours sous forme d’escargot) et le mode de déplacement. Donc si vous êtes allergiques aux jeux simples d’accès et rapides à jouer, passez votre chemin, car Le jeu du potager n’échappe hélas pas à certains poncifs du genre, à commencer par son caractère très, très, très aléatoire. On jette un dé, on avance de 3 cases, on subit la case, etc.

Je vais être franc avec vous : à titre personnel, je déteste le jeu de l’oie, totalement axé sur la décision inique d’un jet de dé qui m’est toujours défavorable. Donc je regardais ce jeu du potager avec grande méfiance.

Pour autant, je dois reconnaître qu’il revisite tout de même le genre en diversifiant le terrain de jeu. En effet, si le plateau central joue un grand rôle dans la résolution de la partie, les cartes que vous avez sur la table et dans votre main vont vous permettre de ne pas être un simple spectateur du jeu. Et ça, amis jardiniers, c’est une excellente idée.

Les grosses légumes

Pour jouer, chaque joueur débute en effet la partie avec 4 cartes « graines » qu’il dépose face cachée sur la table, sans pouvoir les consulter. Ce sont les légumes qu’il va devoir faire pousser avant d’atteindre l’arrivée. Les joueurs obtiennent également une main de départ constituée de deux cartes, qui leur permettent d’obtenir des bonus défensifs face aux différentes épreuves que les éléments ne vont pas manquer de leur envoyer dans la tronche.

À son tour, le joueur lance le dé, déplace son pion et applique donc l’effet de la case sur laquelle il tombe. Dans la majorité des cas, il s’agira soit de piocher des cartes d’événements (animal, météo…), soit d’obtenir de nouvelles graines, soit de faire germer celles que le joueur a déjà devant lui. Et c’est là que cela devient rigolo !

Mauvaise graine

Tout le jeu, en effet, réside dans le plaisir d’obtenir le plus beau potager possible. C’est même plus addictif que de traverser le plateau de jeu (illustré par les quatre saisons). Et le plaisir provient avant tout du fait que les joueurs ne savent pas ce que vont donner leurs graines une fois révélées. Cela peut en effet être une simple salade (qui rapporte 1 point), des pommes de terre (2 points), des tomates (4 points), mais aussi des chardons ou des pissenlits (-2 points). On peut donc avoir une série de graines prometteuses et se retrouver avec un terrain vague tout pourri au bout de quelques tours. Et ça, les amis, c’est franchement rigolo.

Au chapitre des effets, on se méfiera évidemment de la météo (le gel et les orages, notamment), et tout autant des lapins, pucerons et autres limaces. Il sera toutefois possible de jouer astucieusement des cartes coccinelles, hérissons et autres protections contre le gel pour éviter les effets négatifs (du genre : « reculez de deux cases »).

Bref, on retrouve un peu la dynamique d’un mille bornes avec ses pneus crevés et ses roues de secours. C’est assez bien vu et ça dynamise franchement les parties.

Victoire !

Cette course folle au milieu du compost et des artichauts prendra toutefois fin lorsqu’un joueur atteindra la dernière case du jeu. Il se verra attribuer un bonus de 20 points pour avoir été le premier à boucler le parcours, et chacun fera immédiatement le compte de ses plantations. Le vainqueur sera alors celui qui possède le plus de points. Si généralement le bonus de 20 points est suffisant pour s’octroyer la victoire, un joueur particulièrement chanceux sur les plantations pourra parfois la ravir de manière aussi inattendue que spectaculaire.

Une nouille dans le potage ?

Si l’on s’amuse avec plaisir dans le potager, les sales gosses que nous sommes ne manqueront pas de relever quelques détails. Si on comprend tout à fait que les cartes doivent figurer en plusieurs exemplaires, il est un peu dommage de voir que sur 12 cartes animaux, il n’y en a au final que 3 de différents. Il n’aurait sans doute pas été si difficile de rajouter la taupe (perdez un légume sauf si vous avez du C4) ou le doryphore (si vous n’avez pas de napalm, la partie est terminée), pour varier les plaisirs, de même qu’on aurait sans doute pu amener plus de variété dans les effets météo (vent, neige, nuage radioactif…). Mais c’est évidemment juste histoire de râler, car le jeu tourne très bien ainsi.

Au final, on aurait presque envie de conserver le matériel pour en faire autre chose. Dis m’sieur Bioviva!, tu nous ferais pas un petit Harvest Moon avec des cartes tout aussi jolies ?

Pour jouer avec ses potes âgés

Non, le seul véritable point faible du jeu du potager repose dans sa nature même : c’est un jeu de l’oie, donc un jeu qui repose totalement sur l’aléatoire, que ce soit dans les jets de dés ou la pioche des cartes. Certains joueurs y seront donc totalement hermétiques. Mais le jeu a évidemment les avantages de ses défauts, et son caractère universel permet en revanche de faire jouer l’ensemble de la famille, toutes générations confondues. Qui, en effet, n’a jamais joué à un jeu de l’oie ? Les règles de ce vénérable ancêtre sont intuitivement connues par l’ensemble des joueurs, quel que soit leur âge. Les parties sont donc populaires, animées et amusantes. Une partie susceptible de faire se retrouver 5 générations autour de la table ’est bien évidemment une excellente chose, et nous y sommes particulièrement sensibles.

L’avis de Plateau marmots

Le jeu du potager est donc une sympathique revisite du jeu de l’oie. À cet indémodable classique est ici ajouté une dimension « jeu de cartes » avec des effets négatifs (météo, animaux…) qui peuvent être contrées par les cartes que l’on a en main. Très joli et plutôt varié, il est vraiment plaisant à jouer du moment que l’on cherche à obtenir le plus beau jardin plutôt que de chercher la victoire forcenée. Si on lui reprochera forcément de n’être « qu’un jeu de l’oie », et de dépendre totalement du résultat du lancer de dé, son habillage printanier fait le job et permet de se motiver pour aller planter des navets. Restera ensuite à voir si les marmots acceptent de les manger. Mais ça, ce sera un autre jeu.

Ça fait plaisir

  • Un jeu dynamique et rythmé
  • Matériel coloré et écoresponsable
  • Règles simples et souvent déjà connues
  • 4 ou 5 générations autour du même jeu, c’est possible

Ça fait pas plaisir

  • Ça reste un jeu de l’oie
  • Le royaume du hasard
  • Pas assez de bestioles ou d’effets météo

Le trouver

Chez Philibert
Sur Amazon

Fiche technique

Un jeu édité par Bioviva!
Pour 2 à 6 jardiniers
A partir de 5 ans
http://www.bioviva.com/nos-jeux/le-jeu-du-potager/

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