Test – Colorobot

Je vous parle d’un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître. Ce temps où, quand on vous parlait d’un robot, vous aviez en tête une chanson et l’image d’un petit robot rouge. Vous visualisez ? Nono le petit robot, le pote d’Ulysse. Mais si, vous savez, il disait : “C’est moi Nono le petit robot, un cadeau d’Ulysse pour Télémak son fils…”

C’est bon, vous l’avez dans la tête ?

C’était cette belle époque où, à Robotcity, la ville des robots, il y avait de la couleur, de la joie, des bonnes blagues. On buvait des p’tits c(l)oups entre nous, les robots étaient heureux et la vie était belle. Puis un jour, tout est devenu triste à Robotcity : les robots ont perdu leurs sourires et leurs couleurs. Heureusement,  j’ai rêvé que, tous ensemble, on repeignait les murs de nos villes (dixit Valentina qui Imagine) pour que tout redevienne beau et lumineux.  Mais, c’est bien beau de rêver, il faut à présent s’y mettre pour de vrai. Vous m’aidez ?

Colorobot est un jeu de Débora et Jérôme Soleil, illustré par Aurélien Médinger et édité chez Superlude. Il se joue de 2 à 4 joueurs, à partir de 6 ans, pour une durée de parties de 15 minutes environ.

[Ce test a été réalisé au moyen d’un exemplaire qui a été gracieusement mise à disposition par l’éditeur. Ça ne change rien à l’avis, mais ça fait vraiment super stylé de le préciser.]

De quels outils a-t-on besoin ?

Pour jouer à Colorobot, il ne vous faudra que peu de matériel et, en plus, c’est du matériel que vous avez déjà sûrement chez vous. Quelque chose que vous utilisez tous les jours, quelque chose qui peut vous sauver la vie quand vous êtes avec vos enfants, quelque chose qui donne de la couleur à votre vie : des feutres ! Et oui, M’sieurs Dames, rien que 9 feutres et, plus exactement, 3 feutres de 3 couleurs différentes (ce qui fait bien 9 feutres, rassurez vous, même les plus nuls d’entre nous en calcul ont bien compté !)

N’ayant pas 3 feutres exactement de la même couleur sous la main, nous avons utilisé des dégradés mais on a fait comme s’ils étaient identiques. Et ça marche très bien ainsi. Finalement, peu importe le bleu que vous piochez, c’est du bleu. Vous me suivez ?

Il vous faudra ensuite imprimer une feuille de jeu par joueur et vous munir d’un sac en tissu (ou en papier, en chaussette, peu importe). Bref, un contenant où vous ne voyez pas ce que vous piochez.

Vous voilà prêts à rentrer dans l’usine de robots pour leur rendre leurs couleurs et leurs sourires.

Remplissez les cuves de vins de couleurs !

Avant de remplir les cuves pour rendre les couleurs et le sourire aux robots, il va falloir un peu d’organisation sur la table. Chaque joueur va prendre devant lui une feuille d’usine. Pour débuter, prenez plutôt la feuille LAB-01X. La seconde feuille sert pour une variante plus expert, nous y reviendrons plus tard.

En fonction du nombre de joueurs, le nombre de feutres sera différent.

Je vous parlerai, ici, d’une partie à 4 joueurs pour laquelle nous avons donc utilisé 9 feutres (3 feutres de 3 couleurs différentes). Vous choisissez les couleurs que vous voulez, bien évidemment, selon les goûts de chaque Marmot. A la maison, nous avons choisi du bleu, du orange et du vert.

Vous disposez les feutres dans le contenant de façon à ne pas voir quelle couleur vous allez piocher durant la partie. Ne vous amusez pas à mettre des bouchons différents selon la couleur, pour distinguer les feutres. On appelle cela de la triche. Et nous, on les repère facilement les petits filous parce qu’à la rédac’, on a des vrais champions dans cette catégorie. (Enfin, surtout, UNE championne… Suivez mon regard !)

Dis Soffy, comment qu’on redonne le sourire aux robots ?

Oui, je sais, vous êtes impatients de revoir le sourire sur les visages des gens des robots. Et pour y parvenir, vous allez, à chaque tour de jeu, réaliser différentes étapes. Il y en a 5 en tout mais, en fait, elles découlent toutes les unes des autres.

  1. Piocher 2 feutres dans le sac
  2. Passer le message sac à votre voisin
  3. Colorier 1 case différente pour chaque couleur de feutre tirée (Robotcity étant une ville classé à l’UNESCO, vous ne pouvez pas colorier où bon vous semble. Vous devez toujours colorier du haut vers le bas).

Une fois que vous avez réalisé ces trois étapes, vous allez regarder votre dessin.

  • Si la cuve (le contenant relié aux tuyaux) est composée de 3 couleurs identiques, vous dessinez un œil à votre robot.
  • Si la cuve est composée de 3 couleurs différentes, vous dessinez une antenne à votre robot.
  • Si le compartiment est composé de 2 couleurs différentes, vous ne faites rien et votre robot reste triste. Pas d’bol !

4. Si vous coloriez la dernière case de la cuve (la case tout en bas), vous pouvez dessiner le plus beau sourire au robot qui y est relié.

5. Si vous êtes le dernier joueur en lice, c’est la fin de la manche. Vous récupérez tous les feutres, les remettez dans le sac et c’est vous qui devenez le premier joueur de la manche suivante.

 

Les différentes étapes ne sont pas très compliquées mais ça fait pas mal de petites choses à observer. Je vous conseille donc d’accompagner votre marmot, à chaque fin de tour, en reprenant avec lui le détail de sa feuille. Quand on y a joué, les marmots avaient tendance à n’utiliser qu’une couleur et oubliaient de colorier avec la deuxième ce qui aurait pu fausser le jeu. Du coup, on a pris l’habitude, à chaque fin de tour, de se poser des questions pour qu’on oublie rien.

“Est-ce que tu as utilisé tes deux feutres?”

“Est-ce que ton compartiment est complet ? De quelles couleurs est-il constitué?”

De cette façon, les marmots ont réussi à s’approprier l’ordre des actions et à mieux les gérer tous seuls. Parce que mine de feutre rien, ça demande une petite gymnastique lors des premiers tours, même pour les adultes.

Quand un joueur a réussi à faire sourire deux de ses robots, tout le monde est heureux à Robotcity. Tout le monde se sourit à nouveau, la ville a repris ses couleurs et tout le monde mange des skittles® la partie s’arrête. On procède alors au comptage de points.

A Robotcity, les permis de sourire font gagner des points.

À la fin de la partie, il vous faudra compter les points pour savoir qui a rendu les plus heureux tous les robots de la ville.

Et, pour y parvenir, l’illustration nous régale d’un compteur, très simple à utiliser, qui est situé sous nos robots. On colorie des petites cases et on obtient le nombre de points de chaque robot. C’est très ludique et ça, c’est top pour les marmots parce que parfois, dans certains jeux, le décompte final peut les faire fuir.

Ici, donc, c’est assez fastoche : chaque élément et chaque cuve remplie vous rapporte un certain nombre de points (par exemple, un œil vaut 3 points, une antenne 2 points, …). C’est pas plus compliqué que ça !

Le joueur qui aura le plus de points d’énergie remporte la partie. Il devient le Maire de Robotcity et invite tous les habitants à boire un c(l)oup.

Et pour ceux qui se poseraient la question… Non, je n’ai (toujours) pas gagné… La chance du tirage de feutre n’était pas avec moi, mais genre pas du tout!

Maintenant que vous êtes Maire, si on passait au mode expert ?

Dans Colorobot, vous avez la possibilité de corser vos parties en jouant au laboratoire des experts. Disons que ce laboratoire est plus à destination des 7-8 ans car il ajoute pas mal de petites contraintes.

Rien ne change en ce qui concerne les règles de base, vous avez toujours 3 couleurs de feutres. Mais, au début de la partie, vous allez colorier la case de départ d’une couleur puis vous devrez colorier, d’une autre couleur, l’éclair sur l’aide de jeu. La troisième couleur, elle, sera utilisée pour colorier la roue dentée.

Dans cette version expert, vous allez marquer des points, exactement comme dans le premier laboratoire ET en coloriant les cuves qui ont des éclairs ou des roues dentées. Evidemment, elles devront être coloriées de la même couleur que sur votre aide de jeu, sinon ça ne marche pas. Pas de triche, on a dit !

Pour mettre fin à la partie, deux cas de figure :

  • Vous êtes le premier à dessiner deux sourires sur deux robots

OU

  • Vous avez colorié les 6 cases contenant les éclairs ou les roues dentées.

Cette version, on ne l’a pas encore testée chez nous car quand j’ai expliqué les règles à mon marmot, j’ai vu son regard inquiet de tout ce qu’il allait devoir gérer en plus. On a donc continué à jouer avec le premier labo et on s’est dit que, plus tard, on essaierait la version expert.

Avec le recul, je me dis que je lui ai, peut-être, proposé trop tôt et que j’aurais dû attendre qu’il me demande de complexifier le jeu. Mais je ne suis pas patiente quand il s’agit de tester des jeux, vous le savez bien !

L’avis de Plateau Marmots

Colorobot est un jeu qui, à la première lecture des règles, ne m’avait pas plus attiré que ça. Puis, j’ai finalement été piquée par la curiosité, parce qu’Emy, elle arrêtait pas de dire qu’il était cool. Je me suis donc un peu penchée dessus et je l’ai proposé à mon marmot qui, en plus, adore colorier (bien plus que dessiner d’ailleurs). Il était la cible parfaite. J’ai donc profité du jour où je fais la cantine à la maison ; c’était Jackpot pour le sortir vu que j’avais tous les copains-marmots sous la main.

J’ai sorti mes plus beaux feutres, expliqué les règles et c’était parti ! Pour les premiers tours, j’ai néanmoins du répéter avec eux ce qu’il fallait faire pour m’assurer qu’ils n’oublient rien. Sous forme de questions, c’était parfait parce qu’à force, ils donnaient les réponses avant même que j’ai le temps de les poser. J’ai quand même remarqué une tendance à n’utiliser qu’un feutre et à oublier le deuxième. On s’est dit que ça pourrait être une règle experte : on pioche deux feutres mais on a le droit de n’en utiliser qu’un seul.

À la fin de la partie, les enfants (et quelques robots) avaient le sourire aux lèvres et étaient hyper fiers de montrer leur usine de robots colorés. J’ai été surprise de la qualité des coloriages à la fin du jeu. Ils se sont appliqués à ne pas dépasser alors qu’en réalité ça n’a pas une importance folle. On aurait presque pu ajouter des “points de qualité de coloriage” à la fin du jeu.

J’ai trouvé, en tant qu’adulte, l’équilibre marmots/adultes très bon. J’avoue avoir hésité à m’ajouter une contrainte au début de la partie (oui des fois je me sens pousser des ailes !) mais au vu du résultat, ça n’a pas du tout été la peine. Je vous rappelle que j’ai perdu toutes les parties et les marmots se sont régalé à répéter haut et fort que j’avais lamentablement perdu contre eux !

Pour mon marmot, Colorobot prend toute sa place dans la ludothèque. C’est un jeu qu’on risque d’emmener facilement partout et qu’on prendra plaisir à rejouer régulièrement. Ne serait-ce qu’en changeant les couleurs des feutres. Comme ça, on aura l’impression de faire un nouveau jeu !

On aime :

  • Le graphisme qui donne envie de faire de beaux robots
  • Les règles que les enfants assimilent, finalement, assez vite
  • Le petit prix : 3€

On aime moins :

  • Ne pas avoir de chance au tirage de feutres et perdre face à trois marmots… grrr !

Votre marmots aimera si :

  • Il aime colorier
  • Il aime la réflexion (surtout pour la version expert)

Le trouver :

Fiche technique :

Colorobot

Un jeu de Débora et Jérôme Soleil

Illustré par Aurélien Médinger

A partir de 6 ans

Pour 2 à 4 joueurs

15 minutes

Edité chez Superlude

Pour aller plus loin :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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