Test – Monza (Edition 20e anniversaire)
Et voilà, Monza a 20 ans. 20 ans que les petites tutures de Haba tournent sur les circuits de la reconnaissance des couleurs et de la motricité fine. Ce jeu fait partie des stars de la marque aux boites jaunes, quelque part entre Le Verger et Rhino Hero. Un jeu légendaire dont le nom évoque le frisson de la course et de l’optimisation de lancer de dé, rien de moins. Pour célébrer cet anniversaire, l’éditeur nous propose une nouvelle version du jeu, avec plusieurs nouveautés. Et en boîte métal siouplé ! Alors, mettons nos combis et installons-nous dans le baquet.
Monza, édition 20e anniversaire est un jeu de Jürgen P. K. Grunau, illustré par Tobias Dahmen. Destiné à 2 à 4 joueurs à partir de 5 ans, c’est édité par Haba.
Je ne reviendrai pas trop sur le principe de Monza, car Soffy s’est fait un malin plaisir de le tester en long, large et travers dans ce test vrombissant. Mais pour résumer, disons que Monza est un peu la star des jeux de course pour enfants grâce à une mécanique imparable : le pilote lance 6 dés et avance ensuite sa voiture de case en case en fonction des couleurs obtenues. C’est très simple à apprendre, et surtout très fun. Mais que peut-on apporter de neuf à un jeu populaire ? Quelles surprises nous réserve cette nouvelle édition ?
Édition anniversaire : une boîte qui en jette !
Un mot pour commencer sur la jolie boîte métal qui sert d’écrin au jeu : elle est très réussie et pleine de chouettes reliefs. J’aime beaucoup les boites métal (Haba avait déjà produit une boîte de même type pour l’édition anniversaire du Verger) qui ont toujours un petit côté oldschool. C’est plus fort que moi : j’aime l’objet en lui-même, un look vintage qui ne pourra que séduire les habitués des vieilles boîtes à gâteaux.
Après soyons clairs : à ranger c’est une plaie. La boîte métal est l’ennemie héréditaire de la Kallax, et vous devrez vous lancer dans des trésors d’imagination pour la caser ici ou là. Mais c’est le prix à payer pour le plaisir d’ouvrir une boîte « qui claque ».
Deux pilotes au chômage ?
L’ouverture de cette boîte nous réserve plusieurs surprises. Celle qui va sauter le plus aux yeux, c’est que le nombre de voitures passe de 6 à 4. Eh oui : il y aura moins de pilotes au départ de cette nouvelle édition. Mais avant de râler, dites-vous bien que le jeu à 5 ou 6 du Monza classique était souvent très laborieux, pour ne pas dire carrément indigeste. En course, chaque voiture qui finit son trajet sur la case d’une autre la repousse vers l’arrière jusqu’à la première case libre. C’est très fluide à 3 ou 4 joueurs, mais à 5 ou 6 cela créait des injustices de courses parfois flagrantes. Cette perte de deux voitures est donc un rééquilibrage plutôt bien vu.
Nouveaux dés, nouveaux jetons
Si le jeu comporte toujours 6 dés, vous aurez néanmoins la surprise de constater qu’ils sont légèrement plus petits. Là encore c’est un retour des joueurs : les plus petits des marmots avaient du mal à lancer 6 dés à leur format initial. Là encore, le changement a du bon. J’ai été moins convaincu, en revanche, par leur aspect « argenté », pas forcément très heureux. Quitte à jouer la carte du vintage, j’aurais bien vu des dés à l’aspect « bois brut » plus prononcé, façon « vieux jouet retrouvé dans l’armoire de papy ». C’est très personnel, mais cet aspect argenté aurait sans doute mieux convenu à un jeu estampillé science-fiction. Du chipotage, j’en conviens.
L’une des vraies nouveautés, c’est l’apparition de nombreux jetons de toutes les couleurs, qui induisent de nouveaux modes de jeu. Le jeu propose une pluie de jetons de couleurs recto verso et plusieurs petits jetons qui vous permettront de déclencher de nouveaux effets de jeu. On va détailler cela un peu plus bas.
Une nouvelle piste !
Le plateau de jeu est recto verso et propose d’un côté la piste classique et de l’autre un circuit inédit et bien plus technique. Si l’on est ravis de découvrir un nouveau tracé, on ne peut toutefois qu’être un peu désappointé devant le plateau de jeu en lui-même. Là où on aurait attendu que cette version anniversaire propose un large plateau oversized, elle propose en fait un plateau… plus petit que celui de l’édition classique. Plus petit de quelques millimètres, hein, rien de grave. Mais quand on s’attend à du XL et qu’on se retrouve avec la même taille que le plateau d’origine c’est un peu dommage.
Après, le look du plateau est clairement plus réussi que celui de l’édition classique, avec des illustrations très « années soixante », qui matchent très bien avec la boîte métal et qui installent le jeu dans un univers « Spirou » tout à fait pertinent.
Nouvelles règles pour « Mugello »
Si vous jouez sur le circuit classique, les règles restent inchangées, ce qui ne posera donc de souci à personne (sauf peut-être à Soffy la girafe qui nous invente des variantes à chaque nouvelle partie). On appréciera toutefois la présence de jetons qui permettent de mémoriser le nombre de dés lancés au dernier tour, jetons bien utiles pour départager les éventuels ex aequo.
Les nouvelles règles, quant à elles, se déclenchent une fois que l’on joue sur le second circuit (que mon fils a baptisé « Mugello », donc j’ai gardé le nom).
Le circuit étant plus long, il permet davantage de fantaisie. Un jeton, que vous pourrez jouer une unique fois au cours de la course, vous permet d’effectuer une relance de tout ou partie de vos dés afin de vous sortir d’un tirage vraiment pénible. Simple et pratique.
Mais ce nouveau tracé est également l’occasion de sortir les jetons de couleur, équivalents à des « turbos ». Vous en possédez un de chaque couleur, et chacun peut être à tout moment dépensé pour franchir une case de la couleur correspondante. Leur utilisation est laissée à votre choix : vous pouvez tous les brûler en une fois, ou les dépenser au fil du parcours. Ils ne comptent pas comme un « dé supplémentaire » (lors du décompte de dés du dernier tour), mais permettent de déclencher une attaque foudroyante au moment opportun. Bref, pour éviter de se retrouver coincé par un mauvais tirage ou pour reprendre l’avantage suite à un déplacement, ils vous offrent au total 6 cases de déplacement « gratuit », excusez du peu.
Mugello est vraiment un circuit réussi. La piste étant plus grande, les bouchons sont plus rares et la multiplication des trajectoires rend clairement la course plus libre et plus plaisante. C’est donc devenu le nouveau circuit de référence pour les marmots.
L’avis de Plateau Marmots
Au final, cette édition anniversaire souffle le bon et le moins bon. Si le nouveau tracé devient clairement la nouvelle référence et si les jetons de boost constituent un apport stratégique bienvenu, on aurait clairement aimé découvrir un plateau au format XL pour commémorer les 20 ans d’un jeu aussi exceptionnel. Sans cet ajout flamboyant, l’achat de Monza 20 ans est plus incertain pour ceux, nombreux, qui possèdent déjà l’édition classique. S’il n’y en avait qu’un à choisir, ce serait évidemment celui-ci, mais les ajouts manquent sans doute d’ambition pour rendre l’édition 20 ans totalement incontournable aux possesseurs du premier. En fait on aurait souhaité que Monza 20 ans applique sa formule rétro jusqu’au bout, avec des dés classiques, des jetons en bois et un grand plateau à l’ancienne, plutôt que de fondre vintage et contemporain dans une même recette un peu timorée. On attendra donc l’édition des 30 ans, avec un plateau surdimensionné et une boîte métal qui sent bon les vieux cookies. Ces petites considérations cosmétiques ne viennent évidemment pas perturber le jeu en lui-même, plus fun que jamais grâce à cette nouvelle piste, fichtrement bien conçue. Vavavoume !
Ca fait plaisir
- Une nouvelle piste !
- Un boost tactique à souhait
- La boîte qui claque bien
- Un nouveau look très sympa
Ca fait moins plaisir
- Un édition qui aurait pu être plus prestigieuse
Le trouver
Fiche technique
- Un jeu de Jürgen P. K. Grunau
- Illustré par Tobias Dahmen
- 2 à 4 joueurs
- A partir de 5 ans
- Edité par Haba.