Test – Similo Mythes

Au détour des tables du Festival international du jeu, il se passe parfois des parties qui nous marquent l’esprit plus que d’autres. Ce fut le cas de ma partie de Similo Contes, lorsque je me suis assise avec Marmot à une table de jeu et que… Antoine BAUZA himself s’est joint à nous pour une petite partie. C’est alors les yeux pleins d’étoiles que j’ai fait ma première expérience test de Similo. Vous comprendrez aisément que ce jeu, dès lors, telle une madeleine de Proust, me redonne un goût sucré à chaque nouvelle partie. Mais attention, vous connaissez maintenant mon sérieux (légendaire) : je resterai néanmoins 100% objective.

Similo aurait tout aussi bien pu s’appeler One Key junior, Mon premier Dixit ou bien encore Mysterium Kids… En effet, les jeux de communication et de déduction par l’image ont le vent en poupe ces derniers temps. Ici pas de fantôme ou de meurtre à élucider mais des personnages magnifiquement illustrés à faire découvrir à son équipe car, oui, c’est en collaborant tous ensemble que le personnage mystère sera découvert.

Similo est un jeu de Hjalmar, Pierluca Zizzi et Martino Chiacchiera, illustré par Naïade et édité par Gigamic, pour 2 à 8 joueurs, à partir de 7 ans pour des parties de 10-15 minutes.

 

Dixit Junior de poche !

Similo est un petit jeu de communication par l’image, coopératif, où un maître du jeu va devoir faire deviner son personnage mystère au reste de l’équipe. Les indices à disposition seront également des cartes personnages pour lesquelles il faudra trouver des similitudes ou des différences avec le personnage mystère et c’est là que l’ambiance dérape démarre car nous n’avons pas tous la même vision de ce qui rejoint ou oppose nos personnages au centre de la table.

Similo se décline en 3 thèmes, donc 3 boîtes de jeux différentes et indépendantes :

  • Histoire : où l’on retrouvera des personnages ayant marqué notre histoire
  • Mythes : qui nous envoie tout droit au cœur des mythes et légendes avec leurs personnages les plus emblématiques
  • Contes : avec les personnages marquants des contes populaires

Après avoir testé les 3 versions notre cœur a clairement balancé vers la boîte Mythes.

 

Alors Poséidon et Méduse : vous avez quoi dans le bide ?

(phrase d’accroche qui fonctionne aussi avec Cléopâtre et De Vinci ou Blanche-neige et le Génie suivant la boîte en ta possession)

Avant d’ouvrir la boîte on apprécie déjà l’illustration qui donne le ton des petites merveilles que l’on aura à l’intérieur et on félicite Gigamic de nous avoir proposé une petite boîte bien optimisée pour les 35 cartes qu’elle contient. On s’imagine déjà avec cette boite dans le sac pour les soirées resto ou les voyages en famille.

 

Règle expliquée en 2 minutes Chrono(s)

Chronos, rapport à la mythologie toussa toussa, mais si, tu sais, le Dieu du temps… bref !

Un maître du jeu (ou narrateur) est désigné et choisit une carte parmi les 35 du paquet, la regarde et la mémorise. Il s’agira du personnage secret à faire découvrir. Le narrateur pioche 11 autres cartes et mélange son personnage mystère à celles-ci.

Il étale les 12 cartes ainsi obtenues face visible au centre de la table en formant une grille de 4×3.

Puis il récupère 5 cartes dans la pioche restante qui constitueront ses indices.

Une partie se déroule en 5 tours caractérisés à chaque fois par la pose d’un nouvel indice. Le narrateur choisit dans sa main une carte indice qui lui paraît soit avoir des similitudes avec son personnage mystère (dans ce cas il positionne la carte indice verticalement) soit des différences (et il positionne alors la carte horizontalement.)

C’est ainsi que pour faire deviner Eros on peut jouer Jason verticalement (donc similitudes) pour dire que c’est un homme, brun, à apparence humaine, avec un couvre chef… ou jouer la carte Méduse horizontalement (donc différences) pour dire que le personnage mystère n’est pas une femme, ni une bête, ni méchant…

 

A la fin il n’en restera qu’un !

Au 1er indice posé, l’équipe d’enquêteurs mythologique, discute, débat, s’empoigne, et décidera de retourner et donc d’éliminer une carte qu’ils pensent ne pas être le personnage mystère. Si la carte éliminée n’est pas le personnage mystère, bravo : on continue la partie. Le narrateur remet toujours sa main à 5 en piochant une carte indice à chaque tour de jeu. Au 2ème indice posé l’équipe éliminera 2 cartes, au 3ème indice on élimine 3 cartes, au 4ème 4 cartes et enfin lorsque le 5ème indice arrive, il ne reste que 2 personnages en lice. Le maître du jeu aura donc une carte à jouer de la plus haute importance car elle devra départager ces 2 derniers personnages pour découvrir avec succès le personnage mystère.

Ce dernier tour est donc crucial et il faut avoir bien anticiper son coup pour que la carte indice jouée départage indubitablement les 2 derniers personnages.

Tu l’auras donc compris, le but est de faire deviner ton personnage mystère par élimination et donc de donner aussi des indices qui permettent de deviner qui n’est pas le personnage secret. C’est binaire, c’est simple mais ça fonctionne tellement bien avec les marmots (et les plus grands).

Fait important, les indices s’enchaînent mais restent visibles pendant toute la partie, permettant ainsi à l’équipe de pouvoir trancher sur une décision quand un doute persiste sur l’indice en cours.

Le rôle de narrateur permet d’avoir un jeu asymétrique qui renouvelle l’expérience de jeu pour les marmots, qui, ont doit l’avouer, réclameront souvent d’être eux-même le maître du jeu (rien que pour le titre bien pompeu).

A noter que le jeu prend vraiment toute sa saveur dans l’échange et la communication entre les enquêteurs. C’est pourquoi, même s’il est très agréable à 2 joueurs, une partie dévoile toute sa profondeur à partir de 3 joueurs.

 

Mais connaître Jason, à 7 ans, c’est un peu compliqué, nan ?

Après les toutes premières parties, mon sens critique (beaucoup trop psychorigide) m’amenait à mettre en doute la jouabilité par des marmots dès 7 ans, car certains personnages (surtout pour les boites Mythes et Histoire) sont totalement méconnus des plus jeunes.

Quand Marmot du haut de ses 7 ans a découvert la carte de Virginia Wolf dans la boite Histoire, c’était plutôt : « Bonjour madame, mais qui êtes-vous ? »

Et pourtant en enchaînant les parties, je voyais les enfants y prendre un vrai plaisir tout comme les plus grands. J’ai finalement compris pourquoi… attention révélation dans 4, 3, 2, 1 : connaître les personnages n’a strictement aucune importance ! En effet, on joue beaucoup sur les critères physiques, le thème est un plus mais on aurait pu mettre Jean-Paul et Marie-Pierre, le but du jeu resterait le même, comme notre bon vieux « qui est-ce ? ». A l’époque tu t’en foutais de savoir ce que faisait Eric ou Bernard, ça ne t’empêchais pas de t’éclater et de discriminer les indices.

Ceci étant, chez Gigamic ils sont tout de même malins car si la curiosité exacerbée des marmots fait qu’ils veulent comprendre qui est qui, il y a une petite phrase explicative sur le bord de chaque carte personnage. Qu’on se le dise, on peut aussi démarrer la partie en faisant connaissance avec les différents personnages présents au centre de la table.

Les thèmes et les personnages choisis apportent donc de la profondeur au jeu pour les plus avisés, du fun avec des illustrations de qualités et un coté éducatif non négligeable mais ne sont pas un élément clé ou bloquant en cas de méconnaissance.

Néanmoins si pour toi ce point est important, sache que la version Contes est alors la plus accessible avec des personnages de Contes populaires célèbres.

Et si Cléopâtre avait rencontré Apollon ?

Je suis sûre que tu me vois venir là. OUI, on peut jouer avec plusieurs boîtes en les mixant pour augmenter la rejouabilité et le plaisir. Pour ce faire un thème peut-être utilisé comme pioche de personnages et l’autre comme pioche d’indices, ainsi tu pourras faire deviner Aphrodite en utilisant pourquoi pas Marie Curie comme indices à similitudes ou Abraham Lincoln comme indice évoquant des différences. Tu le vois le fun là ?

 

L’avis de Plateau Marmots

Avec les marmots ce jeu est un régal, comme beaucoup de jeux de communication et de déduction. Ils vont vous épater et c’est un vrai plaisir de les entendre débattre sur la signification de l’indice joué : « Mais non, le Cyclope horizontal c’est pour dire que c’est pas une créature » « Ah non, pour moi c’est pour dire que c’est pas un homme et qu’il a des cheveux » – Fin d’un morceau choisi de partie.

On se retrouve donc face à un jeu de déduction et de communication par le visuel qui se transforme en vrai party game sans limite de joueurs. Un plaisir d’avoir un jeu simple, rapide, coopératif qui favorise la communication au sein de l’équipe de chercheurs et la bonne ambiance (enfin tant qu’on n’élimine pas le personnage mystère) où la seule limite est l’imagination.

On aime :

  • Petit format hyper pratique à emmener partout
  • Un prix mini : 11,90€
  • Règles simples et accessibles
  • Parties rapides qui s’enchaînent bien
  • Les 3 boîtes sont cumulables entre elles
  • Mise en place rapide

On aime moins :

  • Certains personnages sont peu connus des plus jeunes marmots
  • 35 cartes par thème, quand on enchaîne les parties, on peut vite faire le tour et se retrouver avec le même personnage mystère.

 

Fiche technique

Un jeu de de Hjalmar, Pierluca Zizzi et Martino Chiacchiera

Illustré par Naïade

Edité par Gigamic

Pour 2 à 8 joueurs

A partir de 7 ans

Pour des parties de 10 minutes

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