Test – Tétaki
Bienvenue pour ce nouvel épisode de la « Cuisine des Marmot’squetaires ». Aujourd’hui, on vous concocte un petit plat riche en arômes et pas piqué des hannetons. Pour les ingrédients, rien que du premier choix :
Mélangez le tout dans une boîte. Secouez ! Secouez ! Et voilà… Vous obtenez un « Tétaki » bien doré et prêt à être consommé. On se retrouve juste après la dégustation…
Grégoire Largey Pierre Willot| Gigamic
2 à 4 joueurs | A partir de 4 ans | 10mn| Jeu de dominos
Les tu’îles du Docteur Moreau
La petite boîte pèse son poids. Et à l’ouverture, on est surpris de voir comme tout a été impeccablement pensé pour faire rentrer un maximum de matériel dans un minimum de place. On ne le dira jamais assez, mais la crise des transports a été une bénédiction pour retrouver un peu de raison dans la taille des boîtes. Et nos ludothèques bien remplies remercient grandement les éditeurs pour ce gain de place.
On trouve donc dans cette boîte, 60 dominos en carton. Chacun est divisé en 2 moitiés colorées illustrées de têtes ou des corps d’animaux. On trouve aussi 4 séries de 8 cadres colorés (1 série par joueur) qui vont vous permettre de prendre en photo certains animaux et de gagner ainsi des points.
Esthétiquement… Comment dire ? On a l’impression d’être face à un jeu allemand des années 90. L’éditeur a misé sur la lisibilité, et le plaisir des yeux a été un peu mis de côté. On aurait aimé un peu plus de textures sur les fonds colorés, un peu plus de relief et de fantaisie sur des animaux tout droits sortis d’une banque d’image sans âme…
Eléakilatétète ?
Chaque joueur place devant lui les 8 Cadres à sa couleur. Il pioche également 2 dominos. Simultanément, chacun choisit l’un de ces 2 dominos et le pose face cachée devant lui. Il passe le second à son voisin de gauche.
Ce système de draft ultra-simplifié pousse les Marmots à toujours garder un œil sur leur voisin pour ne pas leur laisser un domino trop avantageux. Dans la configuration à 2 joueurs, faites attention de bien jouer en face-à-face et d’organiser un minimum l’espace. Vous risquez sinon de ne plus savoir qui a passé quelle tuile.
Quand tout le monde a fait son choix, chacun place sa tuile sur son « tableau » personnel. Elle doit obligatoirement créer un nouvel animal, que ce soit une espèce existante ou une chimère, composée de 2 morceaux d’animaux différents. Et comme on est sadique mais pas trop, il est interdit de créer des animaux sans tête, ou des têtes sans corps.
Si vous avez reconstitué un ou plusieurs animaux existants, il est temps de les prendre en photo. Pour cela, entourez-les avec vos cadres. Ceux-ci ont 2 faces différentes : un recto à votre couleur et un verso multicolore.
Si les 2 moitiés de l’animal à photographier se trouvent sur des fonds de votre couleur, placez le cadre sur son recto. Il vaudra 2 points en fin de partie.
Si au moins l’un des 2 fonds n’est pas de votre couleur, placez le cadre du côté multicolore. Il ne vaudra qu’un seul point.
Lors du draft, il est donc important de ne pas trop passer de tuiles à la couleur de votre voisin.
Un nouveau tour commence. Vous récupérez la tuile que l’on vous a passée et en piochez une nouvelle. Vous en sélectionnez une, passez l’autre à votre voisin de gauche… Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’un joueur place son huitième et dernier cadre. La partie prend fin immédiatement et celui qui a cumulé le plus de points avec ses clichés devient le plus grand des photographes animaliers.
Iléakilekuku ?
« Tétaki » a de jolis atouts : le jeu s’explique en quelques secondes, les parties n’excèdent jamais les 10 minutes et il n’y a aucun temps mort puisque tout le monde joue en même temps.
La petite phase de draft propose des microchoix. À 4 ans, les Marmots se contentent de choisir le domino qui fait immédiatement gagner des points. Les Marmots plus grands font, eux, attention à ne pas laisser de tuile trop stratégique à leur voisin. Au fil des parties, ils comprennent aussi qu’ouvrir un maximum de possibilités à sa couleur (des demi-animaux différents) est parfois plus rentable que de créer un animal multicolore.
Mais la rapidité des parties, qui fait la force du jeu, devient aussi sa limite. En une dizaine de tours, et donc autant de tuiles posées, les parties se transforment bien souvent en une simple course aux photos, et la victoire repose énormément sur le hasard de la pioche.
Sans être désagréable pour les parents ou pour les grands Marmots, jouer au Docteur Moreau manque donc de relief, et les parties finissent par toutes se ressembler. Si bien que l’âge de 4-7 ans indiqué sur la boîte semble effectivement être la bonne fourchette pour déguster ce jeu à sa juste valeur.
L’Avis de Plateau Marmots (Vincent)
Loin d’être un mauvais jeu, « Tétaki » souffre d’un syndrome qui touche de nombreux titres ces dernières années. En y jouant, on ne peut s’empêcher de penser aux jeux qui l’ont inspiré. Et ils sont ici particulièrement visibles : « Dragomino » forcément pour le concept de domino, « Zoo Run » pour les animaux à reconstituer et « FotoFish » pour le principe des cadres photos.
Et même si « Tétaki » fait une parfaite synthèse de ces mécaniques éprouvées et les saupoudre d’un principe de draft, il n’a ni la magie d’un « Dragomino », ni la frénésie d’un « Zoo Run ».
On aime :
- Les parties courtes et le jeu en simultanée
- Le principe de draft adapté aux plus jeunes
- Un petit prix pour une boîte bien remplie
On aime moins :
- Les illustrations sans âme
- Des mécaniques déjà vues