Test – The Upsidedownchallenge
Bon, pas d’ambiguïté : dès qu’on a vu débouler ce jeu, on s’est dit à la Rédac’ qu’on allait vivre un grand moment. Un jeu qui vous invite à voir le monde à l’envers, avouez que ce n’est pas banal. Ensuite, quand on a commencé à lire la liste de matériel nécessaire et de warnings associés, on s’est dit que clairement on était sur du hors-piste. Quel autre jeu, en effet, oserait vous demander de préparer des rouleaux de papier toilette vides, un stylo bille AVEC capuchon, 1 saladier ou de l’eau ?
On a froncé les sourcils, on a retroussé nos manches, et on s’est dit qu’on allait vivre un truc pas banal avec nos marmots. Et évidemment, ça n’a pas loupé.
The #upsidedownchallenge game est un jeu édité par Ravensburger, destiné de 2 à 6 joueurs, à partir de 7 ans.
Adieu, motricité fine !
Jouer à #upsidedownchallenge, c’est d’emblée accepter de renoncer à pas mal de choses, à commencer par une certaine estime de soi. Non pas tellement à cause du look bizarre que vous aurez avec des lunettes, mais essentiellement parce que vous allez redécouvrir la perte totale de votre motricité fine. Oui oui, carrément. Vous allez, le temps d’une partie, retrouver la joie de mouvements gauches et désordonnés, faisant de vous la risée de la tablée. Et vous savez quoi, c’est ça qui est bon !
Comme vous l’aurez deviné à ce stade de votre lecture, #upsidedownchallenge est un party game pur jus, qui se fait fort de perturber votre sens de la vision pour vous précipiter vers des épreuves d’adresse. Le jeu se compose essentiellement d’une paire de lunettes qui a pour rôle d’inverser votre vision. Comprenez par là que ce qui devrait se retrouver en bas se retrouve soudain en haut, grâce à un astucieux système de miroirs. C’est assez chaud à expliquer, mais chaussez les lunettes et vous comprendrez immédiatement.
Le jeu comprend également des jetons (dont il ne faudra pas jeter la planche de punch, car elle sera utilisée dans les épreuves), un deck de cartes « épreuves » et un sablier (au cas où vous n’auriez pas assez de stress).
La boîte contient également deux petits livrets multilingues, l’un évoquant les règles, l’autre détaillant chaque épreuve disponible dans le jeu. Et là je vous avouerais que c’est vraiment dommage qu’un jeu sur le papier aussi fun se retrouve soudain appauvri par deux livrets aussi austères que tristounes, au lieu de profiter de l’occasion pour balancer un gros livret en couleur bourré d’exemples marrants et décomplexants. Est-il interdit de faire une règle marrante pour un jeu fun ? Est-ce que tout le pognon du développement est parti dans les lunettes ? Rien de grave, mais c’est un peu dommage…
Boy, you turn me
Pour jouer, le joueur dont c’est le tour doit piocher la première carte du paquet. Il peut s’agir d’une Carte Action ou d’une Carte dessin. Chaque carte est coupée en deux : d’un côté le challenge est « facile » (oui, avec des guillemets), de l’autre il sera plus corsé. Deux niveaux de difficulté, donc, pour permettre à des publics très différents de s’amuser tous ensemble, ce qui est bien vu.
Action !
S’il s’agit d’une carte action, le joueur la place face visible devant lui afin que chacun puisse la voir. Son but va être de réaliser l’action demandée dans le temps imparti. Entre autres joyeusetés : reboucher un stylo, transvaser de l’eau d’un verre à l’autre, faire tenir des rouleaux de papier toilette en équilibre, envoyer une boulette de papier dans la boîte de jeu, écrire un mot de 4 lettres, etc.
Des trucs qui, vous en conviendrez, semblent parfaitement anodins, mais qui tiennent de la haute voltige dès que vous aurez les lunettes sur le nez. Prenons l’exemple du capuchon de stylo à remettre sur le stylo. Rien que cette épreuve, pourtant innocente sur le papier, peut vous amener à verser des torrents de larmes. Parce que… comment dire ? La déstabilisation, selon les personnes, peut-être totale. Et amusante. Surtout pour ceux qui vous regardent en train d’essayer de comprendre ce qu’il vous arrive, évidemment. Le stylo est à gauche, le bouchon à droite. Mais votre main ne va pas dans la bonne direction pour les attraper. Quant à les associer… c’est comme désamorcer une bombe dans un train en mouvement. Chaud patate.
Dessiner c’est gagner !
Si la carte propose un dessin, vous devrez alors choisir l’un des 3 dessins de la carte, puis la reposer face cachée. À vous, alors, de commencer à dessiner et de faire en sorte que quelqu’un comprenne ce que vous tentez de représenter. Parce que là encore, assurément, ça va être laborieux. De futures oeuvres d’art émergeront forcément de ces épreuves, mais pas dit que vous parveniez à faire comprendre aux autres joueurs que vous tentez de représenter un bonbon ou un parapluie.
Et là aussi, c’est le fou rire (nerveux) assuré, tant les sensations sont au rendez-vous.
Dans tous les cas, si vous parvenez à remplir le challenge, vous marquez une étoile. Si vous gagnez 5 étoiles, vous remportez la partie !
Dur dur d’être un bébé
J’avoue, quand j’ai vu arriver Upside down sur ma table de jeu, je me suis montré dubitatif. Parce que les lunettes ont un côté gadget qui me pose toujours question. Mais les sensations sont si vives, si intenses, si géniales, qu’on se laisse happer par le plaisir ambiant et que l’on chausse ces maudites lunettes. Il est difficile de s’imaginer à quel point il suffit d’altérer l’un de nos sens pour nous compliquer la vie.
Le dessin, par exemple, devient une plaie tant il faut lutter contre son cerveau pour parvenir à représenter quelque chose. Les épreuves de skill sont toujours fun, mais vous pouvez toujours vous dire que votre gaucherie légendaire les aurait foirées même si vous n’aviez pas porté de lunettes. Mais les épreuves de dessin sont tellement cruelles qu’elles en deviennent hilarantes. Les sensations de jeu, à ce titre, sont exceptionnelles. Et ce petit jeu « gadget » est alors au centre de toutes les attentions tant il devient source de rires et de délires. Une excellente découverte.
Attention au jackass effect
Le fascicule de règles vous met toutefois en garde : ce jeu se joue assis. Très vite vos marmots voudront s’accaparer les lunettes pour commencer à marcher, courir, voire faire de la trottinette. C’est réellement dangereux, donc il faudra vous montrer inflexibles sur ce point. Et parfois les adultes ne seront pas les derniers à vouloir faire les couillons avec le jeu. Donc pas de blagues : ces lunettes perturbent réellement la vision et désorientent totalement. Un bord de trottoir qui dépasse et vous aurez tôt fait de vous retrouver les quatre fers en l’air.
Niveau « petits regrets », on aurait aussi apprécié un nombre plus conséquent de cartes challenges. Bon, ils sont faciles à créer nous-mêmes, mais ça aurait été chouette d’en avoir un peu plus dans la boîte…
Marmots ou Juniors ?
Une question se pose quant à l’âge donné pour découvrir le jeu. Il est indiqué pour les marmots de 7 ans et plus, et c’est une estimation plutôt juste, même si en vrai il agglomèrera volontiers des tablées de tous âges confondus. On notera qu’il est nécessaire de savoir écrire un mot de quatre lettres pour participer, seule réelle contrainte de jeu. La présence de deux niveaux de difficulté rend donc tout à fait possible de jouer avec des enfants de 6 ou 7 ans, et ce sera aux adultes de vérifier qu’ils ne font pas les couillons avec les lunettes, afin de s’épargner de folles soirées aux urgences. Mais il n’est pas dit, finalement, que les enfants soient ceux qui soient les plus couillons.
L’avis de Plateau Marmots
UpsidedownChallenge est au final un jeu très réussi, un party game certes très accessoirisé, mais parfaitement maîtrisé, qui permet de s’amuser tous ensemble à la même table avec les mêmes chances de victoire. Le monde n’est plus tout à fait le même quand haut et bas s’inversent, et c’est une sensation de jeu assez incroyable qui nous attend dans ce jeu. Les épreuves sont variées à défaut d’être nombreuses, mais on s’amusera assurément à en créer de nouvelles. Au final UpsideDown est un redoutable jeu d’ambiance qui nous fait – littéralement – perdre nos moyens, pour de belles heures de fun.
On aime
- Irrésistiblement fun
- Une grande leçon d’humilitude
- Deux niveaux de difficulté
- Des challenges à inventer
On aime moins
- Attention à l’effet jackass
- Un peu plus de cartes auraient été les bienvenues