Test – Pixoid (Un jeu 8Bit Box)

Blinky, Pinky, Inky & Clyde. Ces noms vous disent quelque chose ? Un vague souvenir issu de l’époque où vous buviez du Tang en regardant un épisode de Captain Caverne au lieu de faire votre devoir de maths pour le lendemain ? Non, vraiment ? Allez, je vous dis tout : ce sont les noms des méchants fantômes qui pourchassent inlassablement ce bon vieux Pac-Man depuis 38 ans. Mais vous êtes-vous déjà demandé ce que cela ferait d’incarner l’un de ces odieux personnages ? Oui ? Alors, réjouissez-vous : Pixoid va enfin vous permettre d’incarner ce sinistre rôle !

Pixoid est l’un des 3 jeux fournis avec la 8Bit Box, la console de jeu vidéo de société by Iello, dont nous vous avons déjà longuement parlé, par exemple ici. Signé Franck Crittin et Grégoire Largey, Pixoid est jouable pour 3 ou 4 joueurs, à partir de 6 ans.

Carré comme un pixel et plus jaune qu’un citron, c’est Pixoid…

Pixoid est donc l’un des 3 premiers jeux de la 8Bit Box, cette collection de jeux dédiés au retrogaming. Hommage évident au jeu vidéo Pac-Man, Pixoid propose à 3 ou 4 joueurs de jouer à cache-cache sur un circuit imprimé et de se dévorer à tour de rôle. Dans ce jeu asymétrique, Pixoid affronte seul les méchants « Bugs », qui essaient de le capturer. Il y aura heureusement autant de rounds de jeux qu’il y a de joueurs, pour s’assurer que chacun aura eu la chance d’incarner le valeureux Pixoid.

Don’t plug, play !

À l’instar des autres boîtes de la collection 8Bit Box, celle de Pixoid est superbe et évoque clairement l’emballage d’une vieille cartouche Nintendo. Le matériel présent dans la boîte est simple, mais il est complété par celui qui est présent dans la console.

Vous y trouverez notamment 4 planches de circuit imprimé, à assembler selon votre goût pour former le niveau de jeu. Chaque planche, recto verso, est légèrement différente des autres, ce qui vous offre donc de nombreuses possibilités pour renouveler l’intérêt des parties.

La boîte contient également une échelle de score, prévue pour faire le tour du plateau de jeu. Prenez tout de même garde au dépunchage : le carton est assez souple et demande un peu de délicatesse pour être détaché. Il serait donc plus prudent de laisser faire un adulte, ou un marmot particulièrement soigneux.

Outre la règle, claire et simple, vous trouverez enfin 6 jetons recto/verso indiquant si vous êtes Bug ou Pixoid pour la manche. Pourquoi 6 pions alors que le jeu se joue à 4 joueurs maximum ? Tout simplement pour que vous puissiez passer d’un autre jeu à Pixoid sans avoir besoin de changer de couleur de manette. Et ça, c’est franchement sympa comme idée.

Insert Coin

Pour préparer la partie, il suffit de créer un circuit imprimé en assemblant quatre plateaux de jeu de manière cohérente. Chaque joueur place ensuite un pixel de sa couleur sur l’un des emplacements de départ, et un autre sur la piste de score. 4 pixels « neutres » sont également dispersés sur le plateau : ce sont les fameuses « superpastilles » sans lesquelles Pac-Man ne serait pas ce qu’il est.

On place également une réserve de 12 pixels neutres non loin des joueurs : ils symbolisent le nombre de tours pour lesquels Pixoid doit tenter de rester en jeu.

L’un des joueurs assume, pour la manche, le rôle de Pixoid et les autres le rôle des Bugs qui doivent le capturer. À la manche suivante, le rôle de Pixoid sera dévolu à un autre joueur, jusqu’à ce que chaque joueur l’ait incarné une fois. Pas de jaloux, donc.

Wapeu Wapeu Wapeu Wapeu

Le premier truc vraiment agréable avec Pixoid, c’est que les joueurs jouent simultanément. Tout d’abord, chacun programme en secret le mouvement qu’il souhaite effectuer au moyen des molettes de sa manette de jeu. Les joueurs doivent en effet indiquer de combien de cases ils se déplacent, ainsi que dans quelle direction (gauche, droite, haut, bas).

Les manettes sont révélées simultanément, souvent au milieu des cris et des lamentations. Pourquoi tant de haine ? Tout simplement parce que les joueurs « Bugs » n’ont pas le droit de communiquer entre eux pour planifier leurs déplacements. Au moment de la révélation, on découvre souvent que son coéquipier, qui était censé aller à droite pour bloquer un passage, se barre dans la direction opposée, offrant ainsi un boulevard pour s’échapper. Les stratégies pour encercler Pixoid peuvent donc être implacables ou totalement foirées en fonction des inspirations des uns et des autres. Si les Bugs ne peuvent communiquer, Pixoid est lui tout à fait autorisé à raconter sa vie et à bluffer ouvertement. Personne n’a dit que les parties devaient être silencieuses ! Les vannes fusent volontiers, et l’ambiance est excellente.

Pixoid a d’ailleurs un avantage stratégique sur ses poursuivants : il est toujours le premier à se déplacer, ce qui lui sauve bien souvent la vie ! On notera par ailleurs qu’il est interdit de rester immobile et d’attendre l’adversaire, ce qui garantit des parties rythmées et sans temps mort.

High scores en 12 tours

Pour le joueur Pixoid, il n’y a pas de mystère : il doit tenter de survivre pendant 12 tours et, si possible, ramasser les cubes neutres laissés sur le plateau. Ces « super pastilles » ne donneront pas la possibilité à Pixoid de bouffer ses adversaires, hélas, mais lui permettront néanmoins de gonfler son score à raison d’un point par pixel ramassé. Si vous avez bien tout suivi, vous noterez alors qu’un « perfect score » pour Pixoid est évalué à 12 + 4 = 16 points.

Côté Bugs, on ne marquera des points que si l’on capture Pixoid avant le 12e tour. Pour le capturer, il suffit de le toucher, soit sur un mouvement Bug, soit sur un mouvement Pixoid (qui vient alors se suicider sur vous). Pixoid gagne tout de même le nombre de points équivalent aux tours où il a survécu (et éventuellement les bonus amassés), mais chaque bug gagne autant de points qu’il restait de tours à jouer. Exemple : si Pixoid se fait choper au 7e tour de jeu, il marque 7 points (+ éventuels bonus), mais CHAQUE Bug empoche 5 points. Voilà qui devrait motiver les bugs à coincer le fugitif !

Après quatre manches de jeux (trois manches si vous êtes trois joueurs), celui qui aura eu le meilleur score emporte la partie.

Schizoid pixoid

En cours de partie, les sensations sont vraiment excellentes, quel que soit le rôle que l’on incarne pour la manche. Je serais même tenté de dire que je me suis plus amusé, en tant qu’adulte, à incarner l’un des méchants bugs. Les marmots, évidemment,s’éclateront souvent davantage en incarnant le héros solitaire. Mais chaque rôle a ses spécificités qui le rendent très agréable à jouer.

Le joueur Pixoid doit en permanence gérer au mieux ses déplacements en se cherchant systématiquement un point de fuite possible, ce qui devient de plus en plus compliqué au fil des tours, en particulier contre des adversaires motivés.

Côté Bugs, l’impossibilité de communiquer constitue un délicieux handicap qui augmente le plaisir et la tension de chaque tour de jeu. Est-ce que vos coéquipiers sauront comprendre vos intentions ? Probablement pas, car ils sont stupides alors que vous êtes intelligent. Mais il faudra tout de même réussir à coincer le redoutable Pixoid, même s’il semble toujours avoir un coup d’avance.

Chaque révélation de déplacement pour le tour est ainsi un moment de pur stress funnisé qui rend les parties vraiment palpitantes.

Options et variantes

Si le jeu est prévu pour quatre joueurs, il est néanmoins possible de jouer à trois, avec l’un des deux joueurs bugs assumant le rôle du troisième à tour de rôle. Les bugs seront alors bien plus dangereux, car au moins deux d’entre eux sauront coordonner leurs mouvements.

On signalera également qu’il existe un mode « rapide », avec une seule manche. Dans ce cas le joueur Pixoid l’emporte s’il parvient à rafler 12 points, incluant les cubes bonus.

On salue la présence de ces possibilités, mais Pixoid se savoure bel et bien à quatre joueurs dans des parties complètes. Donc si vous avez trois joueurs autour de vous, n’hésitez pas une seconde !

Et missiz Pixoid, alors ?

On pourrait croire de ce qui précède que tout est parfait dans ce jeu. Évidemment, ce n’est pas le cas ! Nous sommes des pinailleurs et nous le faisons bien !

Sur la forme, on regrettera que la taille très réduite des pions-pixels soit parfois un peu hasardeuse à manipuler par les enfants les moins délicats. Il arrive parfois que les pions soient amenés à se chevaucher, et les grosses paluches pleines de miettes de barquettes à l’abricot auront parfois du mal à déplacer les pions sans tout foutre en l’air. Bon, on va dire que ça va booster la motricité fine.

Sur le fond, le seul vrai regret que l’on peut avoir vis-à-vis de Pixoid, c’est l’absence de pouvoir donné aux cubes neutres dispersés sur le niveau (j’allais écrire « l’écran »). Dans Pac-Man, les super pastilles donnent au héros le pouvoir de faire de la place en dévorant ses adversaires pendant un temps limité. Difficile à reproduire ici, certes. Mais on aurait tout de même pu attribuer un bonus plus attrayant qu’un « +1 » à ces pastilles. Peut-être la possibilité pour Pixoid d’enchaîner un second mouvement immédiatement, ou de repositionner l’un des 3 bugs sur une autre case de son plateau de jeu ?

On pourra aussi bougonner que le jeu soit rapidement répétitif, en dépit de la possibilité de modifier la forme du niveau. Mais cela tient clairement au modèle choisi du jeu d’arcade « vite mis en place et aux parties courtes ». Mais de la même manière que l’on ne passe jamais une soirée entière de jeu vidéo sur Pac-Man, Pixoid est un jeu d’apéro ou de goûter, qui se déguste le temps de 2 ou 3 parties pour une demi-heure de jeu de pur fun… avant de sortir les gros jeux de la 8Bit Box.

 L’avis de Plateau Marmots

Pixoid est une très jolie revisite de Pac-Man, qui permet de s’amuser rapidement entre petits et grands marmots, connaisseurs ou non de cet illustre ancêtre (mais QUI ne le connaît pas ?). Le jeu s’articule essentiellement autour de la programmation de son mouvement pour le tour, et du fun généré par la révélation collective. On a toujours grand plaisir à retourner sa manette et réaliser qu’on a réussi à semer ses poursuivants au moyen d’un mouvement audacieux. Et on explosera tout autant de rire en découvrant que notre feinte ultime nous précipite directement sur un adversaire pour un Game Over immédiat.

Mais c’est surtout côté Bug que le plaisir est total. Jouer à un jeu coopératif sans avoir la possibilité de communiquer est toujours très amusant, et Pixoid est particulièrement réussi sur ce point. Il est en effet ardu d’essayer d’attraper un adversaire lorsque l’on ne sait pas comment vont agir nos propres équipiers. Toute capture sera donc fêtée comme il se doit, avec un soulagement appuyé. Quoi de pire en effet que de voir un adversaire tenir les 12 tours, signifiant de fait votre incapacité à le capturer ? Vous deviendriez alors un sinistre convive, genre Gargamel ou Docteur Gang, condamné à ressasser la promesse de votre illusoire vengeance. Alors vite, on refait une partie ! Chose très facile à mettre en place, car les parties complètes dépassent rarement les 20 minutes.

Alors oui, dans la série, jeu familial, amusant et nerveux, Pixoid s’en sort haut la main et trouve très logiquement sa place dans la 8Bit Box. Le contrat rétrogaming intelligent est totalement rempli : bravo !

On aime

  • Totalement dans l’esprit retrogaming
  • Une transposition astucieuse et amusante
  • Gros fun au moment de la révélation des mouvements
  • La liesse de Pixoid s’il tient les 12 tours
  • Un matériel qui met dans l’ambiance
  • Parties courtes et explosives

On aime moins

  • Les superpastilles n’ont pas d’effet de jeu marrant
  • Un jeu forcément répétitif
  • Des pions un peu petits pour les marmots

Fiche Technique

Un jeu de Franck Crittin et Grégoire Largey
Illustré par Djib
Edité par Iello
Pour 3 ou 4 joueurs (prévu pour 4)
A partir de 6 ans
Date de sortie : octobre 2018
Le trouver chez Philibert

Ce jeu est inclus dans le coffret “8 Bit Box”, qui contient 3 jeux : https://www.8bit-box.com/fr/

Pour aller plus loin

2 thoughts on “Test – Pixoid (Un jeu 8Bit Box)

  • 21 septembre 2018 à 10 h 22 min
    Permalink

    Bonjour.
    Je trouve ça très étonnant que vous annonciez 10 minutes pour une partie complète. C’est nettement plus long chez nous ?

    Répondre
    • 21 septembre 2018 à 11 h 11 min
      Permalink

      Bonjour,

      vous avez 1000 fois raison, c’est une impardonnable faute de frappe qui est passée inaperçue à la relecture. :honte:
      Nos parties duraient en moyenne 18 minutes, et j’ai voulu dire qu’on finissait souvent en dessous des vingt, pas des dix.
      Vraiment désolé pour cette confusion.

      Répondre

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