Test – Buffet des Monstres
Les monstres s’affairent autour de la grande table du buffet ! Les plats sous cloche sont alignés, et la dégustation va pouvoir commencer. Que de régalades en perspective ! Oui mais voilà : les monstres changent toujours d’avis sur ce qu’ils aiment manger ! Et comme ils sont compétiteurs dans l’âme, chacun veut se presser pour être le premier à faire le tour de la grande table ! Mémoire et prise de risques sont au menu de ce petit jeu Haba qui ne manquera pas de faire gargouiller les estomacs !
Buffet des Monstres est un jeu de Marco Teubner pour 2 à 4 petits monstres, à partir de 5 ans. C’est illustré par Louise Forshaw et édité par Haba.
[Haba a eu la gentillesse de nous envoyer ce jeu pour que l’on puisse donner notre avis. D’ordinaire c’est le moment où je sors une pirouette indépendantiste dont j’ai le secret pour rappeler que le fait de RECEVOIR des jeux n’implique pas que l’on va les porter aux nues (en tout cas pas ici). Mais je ne le ferai pas aujourd’hui, non non non. Parce que figurez-vous que c’est le premier jeu que l’on reçoit de chez Haba depuis quasiment deux ans (oui oui oui on avait acheté tous les autres, comme des grands) et que du coup on va s’abstenir de déconner. [Enfin presque.]]
Un client régulier !
L’auteur de Buffet des Monstres, Marco Teubner, fait partie des auteurs que l’on croise régulièrement, visiblement très à l’aise dans le jeu pour enfants, aussi bien au travers d’adaptations (Carcassonne Junior, l’Âge de Pierre Junior) que pour des titres originaux (Rouleboule, Perlatette, Dragon’s Cave, Rick le géant, Fabulantica, Flying Kiwis et le très impressionnant Dodo, qui sortira à l’automne chez Loki). Bref, un gars avec un CV qui dépasse tranquillement les 70 titres publiés et que l’on se doit de surveiller du coin de l’œil : vous voilà prévenus.
Un buffet vite installé !
Que les adeptes du jeu rapide se rassurent : Buffet des Monstres emporte avec lui un matériel relativement minimaliste, à savoir 24 jetons, 4 pions et un dé. Un matériel si compact qu’une fois dépunché vous réaliserez qu’il peine à remplir un quart de la boîte. Ce sera l’occasion de vous débarrasser du contenant et de conserver uniquement le contenu, qui rentrera aisément dans la première boite d’allumettes venue.
L’avantage, évidemment, c’est que la mise en place sera quasi instantanée, ce qui est toujours bienvenu en ces temps de pré-vacances à haut taux d’excitation 😊. Et puisque je parle de mise en place, il suffira concrètement d’aligner les 24 jetons en 2 rangées de 12, face cachée, pour que le jeu soit prêt à jouer. Avouez que c’est quand même de l’express.
Niveau esthétique, on sent un petit manque d’inspiration chez Haba pour ce titre précis.
Déjà – et même si je ne me permets jamais de le dire aussi effrontément – on a l’impression que le thème a été appliqué sur la mécanique du jeu à grand coups de burin (parce qu’une course de couleurs qui devient un tour de table culinaire, c’est quand même assez violent). Ce qui m’a d’ailleurs mis la puce à l’oreille, c’est que ma fille de presque 5 ans, pourtant très cliente de monstres et de boustifaille n’a pu s’empêcher de me faire remarquer que c’était un peu beaucoup tiré par les cheveux.
Mais même au-delà de ça, l’inspiration graphique est franchement bof, avec des plats assez peu expressifs. Normal : ce qui compte c’est la couleur. Mais il y avait sûrement mieux à faire niveau thématique pour assumer le côté course et prise de risques. Peu importe, vous me direz, l’intérêt du jeu est totalement ailleurs.
Une course dynamique et rythmée
Une fois les jetons en place, les monstres sont placés à l’extrémité de la table de buffet et le jeu peut commencer. Concrètement, il s’agit d’une course basée sur un mix astucieux de stop-ou-encore et de mémoire, un sprint gastronomique au cours duquel les monstres doivent effectuer un tour complet de la table afin d’être déclarés vainqueurs.
A son tour de jeu, le joueur lance le dé coloré. Ce dernier indique la couleur de plat que le monstre ne veut surtout pas manger à son tour de jeu. Tant que le joueur sera actif, le fait de révéler un plat de cette couleur sera immédiatement synonyme de fin de tour.
Après avoir lancé le dé, donc, le joueur choisit l’un des deux plats situés devant lui et le retourne. Si la couleur est différente de celle du dé, il a alors le choix :
- Soit arrêter son tour et déplacer le monstre jusqu’à la colonne suivante.
- Soit prendre le risque de révéler l’une des deux assiettes de la colonne suivante. S’il prend ce risque et parvient à tomber à nouveau sur une couleur différente de celle du dé, il peut à nouveau tenter la colonne suivante, jusqu’à ce qu’il décide d’arrêter ou qu’il finisse par tomber sur un plat de la même couleur que celui du dé. Si cela devait survenir, il resterait à la position qui était la sienne au tout début de son tour.
Vous comprenez donc là tout l’enjeu de la progression en mode stop-ou encore, saupoudré de jeu mémoire. Il y a une couleur que je dois à tout prix éviter, avec deux possibilités de choix à chaque tour. Si je prends le risque de continuer, et que je me plante, je resterai bloqué à mon point de départ, car le déplacement ne survient qu’une fois que le joueur décide de ne plus découvrir de plat.
Et la mémoire, me direz-vous ? Elle intervient en deux endroits. Tout d’abord pour les joueurs qui jouent après le premier, et qui ne manqueront pas de mémoriser la nature des jetons révélés. Mais également lorsque les monstres passent de l’autre côté de la table pour la seconde partie de la course, et qu’ils devront alors essayer de se souvenir des plats rencontrés à l’aller pour ne pas faire d’erreur au retour.
Dès qu’un joueur a fini son tour, tous les jetons révélés sont retournés face cachée et c’est au tour du jour suivant. Le premier joueur qui parvient à effectuer le tour complet de la table remporte la partie !
Prise de risques simple et efficace
Je vais être encore plus partial que d’habitude, car j’ai une véritable passion pour les jeux de stop-ou-encore, et j’ai tendance à toujours y passer un excellent moment. Et Buffet des Monstres, par son énorme accessibilité, ne fait absolument pas exception à la règle. La prise de risque est simple, très lisible (ce qui est essentiel pour les enfants) et permet des sensations de jeu déjà très réussies dès 4 ou 5 ans, avec une visualisation immédiate des conséquences en cas d’échec (le monstre reste sur place). Dans plusieurs jeux, en effet, la notion de sanction en cas de risque pris est assez diffuse. Là elle est claire et nette : et très aisée à comprendre dès 4 ou 5 ans.
Mais là où le jeu est outrageusement malin, c’est sur sa partie mémoire, qui va toujours avantager les joueurs qui sont situés derrière le premier. Cela occasionne donc des dépassements fréquents, et parfois même l’envie de « freiner » son mouvement pour laisser les autres explorer le terrain : une stratégie utile aux adultes qui pourront ainsi compenser leur manque de phosphore par un peu plus de fourberie. Il est tout à fait possible de gagner en faisant cavalier seul… ou en suivant le peloton pour mieux partir en sprint dans le dernier quart du parcours. Vraiment agréable.
Les sensations sont donc au rendez-vous et c’est un jeu que l’on ressort systématiquement dans la catégorie « Stop ou Encore » !
L’avis de Plateau Marmots (Olivier)
Si vous cherchez un jeu pour initier vos marmots à la prise de risques, Buffet des Monstres est un excellent candidat, aussi agréable que compact. Si on peut regretter une direction artistique un peu aléatoire et une boîte largement remplie d’air, c’est tout de même un grand OUI pour ce Buffet des Monstres, particulièrement malin et accrocheur après quelques parties jouées. Sans doute l’un des meilleurs candidats pour initier les marmots au Stop-ou-Encore, qui permet du fun immédiat pour adultes et enfants avec le soupçon de mémoire qui va bien pour leur permettre de jouer à égalité avec les grands. Bref, Buffet des Monstres est un jeu simple, accessible et maîtrisé, idéal pour des parties rapides au goûter ou à l’apéro ! On y retrouve l’incroyable tension liée au genre, mais aussi de chouettes tactiques à mettre en place pour laisser les adversaires prendre un peu d’avance… et les dépasser sur le fil ! Intense et prenant !
On aime
- Toute la tension du stop ou encore
- Format ultra compact (si on sort le jeu de la boîte)
- Pas cher
- Rapide à mettre en place
- Un peu de mémoire pour équilibrer les choses
- Quelques stratégies à déployer
On aime moins
- Une direction artistique bofbof
- Le jeu tenait facile dans une boite deux fois plus petite
La quote qui dit tout
Accessible, efficace, compact : le jeu idéal pour initier les marmots au stop ou encore
Le trouver
Fiche technique
- Un jeu de Marco Teubner
- Illustré par Louise Forshaw
- Pour 2 à 4 joueurs
- A partir de 5 ans (voire 4 ans)