Paris est Ludique 2025 : Nos découvertes (Partie 02)
Comme on a tendance à enchaîner Festivals cet été (nous étions au FLIP de Parthenay ce week-end), on a un peu de mal à se poser et à vous raconter tout ce qu’on y a vu. C’est donc 15 après que « Paris est ludique » ait fermé les portes, qu’on vous propose la deuxième partie de notre odyssée ludique.
Et pour commencer ce deuxième round, direction le stand d’Asmodée. Toute la journée, nous avons stratégiquement gardé un œil sur l’unique table où était présenté Splendor Kids. Une table qui a rarement désempli.
Splendor Kids (Asmodée Kids)
Splendor est une incroyable adaptation pour Marmots du grand classique de Marc André. Les cartes ont laissé leur place à un plateau, modulable en fonction du nombre de joueurs, et les jetons de Poker sont devenus des disques en bois, joliment rangés dans un distributeur.
À votre tour, vous pouvez récupérer des ressources ou les dépenser pour faire avancer votre figurine sur le plateau.
Comme dans le jeu original, vous pouvez récupérer soit 2 disques ressources identiques, soit 3 disques différents, soit 1 unique disque Or qui sert de Joker.
Sur le plateau, votre figurine avance d’étape en étape jusqu’à atteindre le château. Et chaque route empruntée demande une combinaison de 4 à 6 ressources à payer. Si vous atteignez un village, vous gagnez le droit de rejouer immédiatement. Si vous atteignez un palais, vous récupérez une petite tuile qui vous offre une Ressource Bonus. Lorsque vous l’utilisez, elle est retournée face cachée. Mais en atteignant un nouveau Palais, vous gagnez non seulement une nouvelle tuile, mais vous réactivez toutes les anciennes.
Le premier joueur à atteindre les portes du château gagne la partie.
N’y allons pas par 4 chemins : Splendor Kids est une petite bombe ludique. Il est à Splendor ce que Dragomino est à Kingdomino : une adaptation intelligente, au matériel parfaitement pensé pour les Marmots les plus jeunes. Notre seule déception : devoir attendre jusqu’à sa sortie en Octobre pour y rejouer…
Going Nuts (Piatnik)
Direction ensuite le stand de Wilson Jeux où, en plus des jeux Helvetiq et notamment Odin qui a remporté le prestigieux As d’Or, les nouveautés de chez Piatnik étaient proposées. Parmi elles, une toute petite boîte : « Going Nuts ».
On pense forcément à Scratch, l’écureuil hystérique de l’Âge de Glace quand on ouvre la boîte et qu’on pose la noisette Cible au centre de la table. Toutes les autres cartes, numérotées de 1 à 3, sont réparties équitablement entre les joueurs.
Chacun votre tour, vous révélez une carte devant vous à la manière d’un Jungle Speed. On joue ainsi jusqu’à ce que 3 cartes successives forment une combinaison de chiffres : soit 3 identiques, soit une suite de 3 chiffres. Si vous êtes le plus rapide à taper sur la noisette Cible, vous gagnez l’ensemble des cartes jouées.
Rien de bien palpitant jusqu’ici, mais tout change lorsque vous révélez une carte Écureuil. Chacune d’elles propose un défi et vous pouvez fouiller dans l’ensemble de votre paquet de cartes pour le résoudre. Certains demandent de créer une combinaison selon la couleur des cartes, d’autres selon le nombre de noisettes illustrées, d’autres encore selon la taille des chiffres qui s’y trouvent…
Si vous êtes le premier à résoudre le défi et à taper sur la noisette Cible, vous gagnez la carte Écureuil.
La partie se termine dès qu’un joueur obtient une troisième carte de ce type. Chacune d’elles vaut 5 points et chaque carte dans votre pioche rapporte 1 point.
Au premier abord, « Going Nuts » a l’air d’un énième dérivé du Jungle Speed avec des chiffres à la place des symboles. Mais ce qui en fait tout le sel, ce sont les mini-jeux qui entrecoupent ce concept. Et le rythme qui en ressort est vraiment plaisant. On est reparti avec un exemplaire et on a hâte d’y rejouer.
Le trouver :
Pinkuins (Piatnik)
Toujours chez Piatnik, Pinkuins est un jeu de taille beaucoup plus imposante. Chaque joueur a devant lui une grande grille qu’il doit remplir à l’aide de tuiles. Celles-ci sont disposées sur un plateau central qui présente 3 zones de couleurs (bleu, jaune et rose).
À votre tour, vous choisissez une carte Action parmi les 3 que vous avez en main. Elle vous permet de piocher 1 ou 2 tuiles dans les zones colorées indiquées. Vous les placez immédiatement sur votre grille en respectant les illustrations.
Il y a 3 manières de gagner des points. La première est directement liée aux tuiles puisque chacune d’elles vaut entre 1 et 3 points.
Quatre objectifs sont ensuite proposés à chaque partie. Certains vous demandent d’être le premier à relier 2 côtés du plateau avec une ligne de tuiles continues, d’autres vous font gagner des points en récupérant des combinaisons de tuiles avant les autres…
Enfin, chaque joueur définit sa zone la plus grande de tuiles contiguës et gagne 1 point par tuile qui la compose.
Pinkuins n’est pas désagréable à jouer, loin de là. Mais il a l’air d’un autre temps aussi bien dans son matériel que dans ses mécaniques. Il faut dire que le thème des Pingouins Rockeurs lui donne un côté vraiment kitsch. Avec une thématique et des illustrations plus abstraites, le jeu aurait gagné en élégance et en lisibilité.
Pock ! (Iello)
Pour se dégourdir un peu les jambes, on s’est arrêté sur les pelouses artificielles de chez Iello, pour une partie de « Pock ! » improvisée. Avec mon duo de Marmots, on a vaillamment affronté une équipe d’adultes. On a même gagné sur le fil, 51 à 46.
« Pock ! », c’est un dérivé de la pétanque, qui se joue avec de gros dés en bois ainsi que 2 « cochonnets », ici appelés « Maros ». Comme leur nom malgache l’indique (parce que je sais que vous avez fait malgache LV3 au collège), ceux-ci sont des multiplicateurs. Quand tous les dés ont été lancés (4 par équipe), le dé le plus proche de chaque Maro fait gagner à son équipe, la valeur du dé fois le multiplicateur du Maro. La première équipe à atteindre 50 points remporte la partie.
Un autre moyen de gagner des points consiste à percuter un dé lorsqu’il affiche le symbole « Pock ». Cette technique, qui donne son nom au jeu, vous fait gagner immédiatement 5 points. Mais gare à ne pas toucher un Maro qui indique le symbole Tête de Mort. Votre dé serait alors immédiatement retiré de la partie.
Les puristes de la pétanque risquent d’avoir le poil qui se hérisse. À moins de trouver un terrain sans aucune aspérité, la forme cubique des dés réagit bien souvent de manière imprévue. Et le hasard de la valeur des dés (que l’on peut bien sûr modifier en les poussant) rajoute une part de hasard supplémentaire. « Pock ! » est taillé pour le jeu familial ou pour s’affronter de manière détendue entre amis. Les retournements de situation sont permanents, les fous rires fusent et on passe un excellent moment.
Le trouver :
Ptit Pois (Blam !)
Après « Pock ! », direction Blam ! où ce petit éditeur présentait un jeu de défausse au thème étonnant. L’explication débute par un « Qu’est-ce qui est vert, qui monte et qui descend ? » du plus bel effet. Puisque, oui, on va jouer avec des petits pois dans un ascenseur.
Rassurez vos Marmots, ce ne sont pas de vrais petits pois, mais des cartes numérotées que vous allez manipuler. Parce que derrière sa thématique rigolote, « Ptit Pois » est finalement un jeu de défausse très abstrait.
À votre tour, vous posez l’une de vos 4 cartes en main ou devant vous, sur l’une des 2 cartes Ptits Pois au centre de la table. Seule restriction : il faut placer une carte de plus forte ou plus faible valeur selon ce qu’indique la carte Ascenceur : Up (sens ascendant) ou Down (sens descendant).
Si vous ne pouvez placer aucune carte, vous en piochez 2 et retournez la carte Ascenceur pour passer de Up à Down, ou inversement.
Si vous posez une carte de même couleur que celle qu’elle recouvre, vous gagnez immédiatement un bonus. Vous pouvez soit rejouer une carte sur la même pile, soit retourner l’une des deux cartes placées devant vous. Sous chacune d’elles se trouve en effet une seconde carte placée sur son verso que vous allez ainsi révéler.
On joue ainsi jusqu’à ce qu’un joueur n’ait plus de carte soit devant lui, soit dans sa main. Les autres peuvent encore jouer un dernier tour.
Chacun additionne alors les valeurs des cartes qui lui restent en main et devant lui (même faces cachées). Si le joueur qui a mis fin à la manche a strictement moins de points que ses adversaires, il remporte la manche et ne marque aucun point. Si ce n’est pas le cas, ses points sont doublés.
Après 3 manches, le joueur avec le moins de points remporte la partie.
Derrière une thématique farfelue à base de ptits pois, se cache un jeu de défausse abstrait et très classique. Mais entre un principe de cartes à « flipper » devant soi et le pari de mettre fin à une manche quand on pense avoir le plus petit score (comme à l’excellent « Sea, Salt & Pepper »), entre le va-et-vient permanent des valeurs ascendantes et descendantes, et le déclenchement d’actions bonus, le jeu accumule tout un tas de petits twists mécaniques de manière logique et fluide. Voilà un petit jeu qui mettra toute la famille autour de la table cet été et saura faire apprécier les ptits pois même aux Marmots récalcitrants.
Et pour bien faire, chaque boîte achetée à Paris est Ludique permettait de participer à un chambouletout dont la récompense était une peluche en forme de Ptit Pois. Ma fille ayant raté sa première tentative, il a fallu que je lui répète pendant 2 heures que non, je n’achèterai pas une deuxième boîte pour qu’elle puisse retenter sa chance… Bref, merci Blam ! pour cette technique commerciale imparable…
Le trouver :
Même en y passant une unique journée, on a pu vivre intensément cette nouvelle édition de Paris est Ludique. C’est vrai, certains éditeurs étaient absents, certains jeux qu’on aurait voulu apercevoir manquaient à l’appel. Mais on peut dire que le slogan du festival est particulièrement vrai : Paris est Ludique est “Le Festival de jeux où l’on joue”…