Test – Bison

La terre tremble au loin on peut voir un large nuage de poussière. Le grondement du tonnerre martèle et s’étend au-dessus de la prairie. Rien de bon pour le petit village indien de l’autre côté de la rivière… Un troupeau de bisons incontrôlables se dirige tout droit dessus ! Le chef de la tribu réussira-t-il à sauver son village avec l’aide de ses quatre chiens ? Sinon les bisons traverseront la rivière…

Edité chez Piatnik, Bison est une réédition d’un jeu de 1975, qui se nommait Buffle. Jeu d’affrontement tactique de Alex Randolph, illustré par Tony Rochon pour 2 joueurs à partir de 8 ans.

Les bisons, l’indien et ses chiens

Une boîte à l’illustration exemplaire puisque le dessin rend compte de la situation cruelle et tendue qui va se jouer entre les joueurs. D’un côté les bisons qui veulent traverser la rivière où l’herbe est sans doute plus verte et en face un indien, qui désespérément tente de les empêcher. Son village se trouve sur la route de ces colosses des plaines. Ce que la boîte ne nous montre pas c’est que l’indien n’est pas tout seul, il est accompagné de ses quatre chiens.

Si tu vois tout en gris déplace le bison !

Le plateau de jeu se compose de six tuiles que l’on assemble et qui représente très simplement les plaines américaines bordées de deux rivières. 11 pions bisons, 4 pions chiens et un pion indien. Des pions très jolis, en bois peint, qui représentent merveilleusement les personnages ; mention spéciale aux chiens trop mignons.

Au point de départ de ces deux lignes d’eau d’un côté les bisons alignés, de l’autre le chef indien accompagné de ses chiens : deux de chaque côté.

Vous l’aurez compris, chaque joueur choisit son camp, l’objectif des bisons est d’amener au moins l’un des leurs jusqu’à l’autre rivière. L’objectif du chef indien est de capturer tous les bisons ou de les bloquer avec ses chiens.

Un homme sans ses chiens n’est qu’un demi-dieu

Les joueurs jouent chacun leur tour, les bisons commencent.

Celui qui possède les bisons n’en n’avance qu’un à la fois, droit devant et d’une case à la fois.

De la même manière celui qui joue l’indien choisit de l’avancer lui ou l’un des chiens dans la direction de son choix ; l’indien étant limité à une seule case alors que les chiens d’autant de cases que le joueur décide. En se mettant devant, les chiens bloquent les bisons les empêchant d’avancer et l’indien les capture en allant sur leur case. Le bison en question est retiré de la partie.

Le jeu se termine lorsque l’un des deux objectifs est atteint : soit un bison a traversé la deuxième rivière, soit le chef indien a capturé ou immobilisé tous les bisons. Ensuite on inverse les rôles et le joueur qui gagne une fois dans chaque rôle emporte la partie.

Et j’en pense quoi ?

Bison est un jeu curieux, car personne n’est vraiment à son avantage : il n’y a pas vraiment de stratégie, ni de bonnes ou de mauvaises manières de jouer. Finalement, il est plus question d’une gestion de la pression que l’on arrive à mettre ou pas à son adversaire et qui se fait plus ou moins en jouant, puisqu’on ne peut que difficilement l’expliquer et encore moins délibérément la mettre en place.

Chaque partie possède son moment de bascule. Les bisons gagnent autant que l’indien et ses chiens et pourtant la tâche paraît toujours disproportionnée dans les deux camps. Bison a tout d’un grand jeu, c’est ce qu’on aimerait ressentir en y jouant mais le déroulement des parties semble si aléatoire qu’on a plus l’impression de se retrouver devant un jeu apéritif. Paradoxalement ça fonctionne, on s’y attache et on le ressort aussi bien en couple qu’avec les enfants.

Les marmots?

Les enfants ce qu’ils aiment ce sont les pions, trop mignons, trop doux et la bataille commence bien avant que le plateau ne soit monté. Adroitement posé sur la table par les enfants, les bisons font face aux chiens et tous s’élancent dans la mêlée… jusqu’à ce que j’intervienne avec mon indien. Ugh!

Et oui il y a des règles et bien heureusement elles sont parfaitement compréhensibles, les déplacements imposés à chaque personnage collent parfaitement à celui-ci et les enfants intègrent de suite les mécaniques. A noter que, très naturellement, ils font le rapprochement avec les échecs.

Les enfants gagnent et perdent autant que les adultes et ce qu’ils adorent, c’est de se retrouver en face d’un jeu qui les récompense souvent pour leur concentration et leur attitude sérieuse. Là où un Crôa se joue de manière plus rigolote, plus détendue et où les enfants jouent les situations plus que la victoire.

Les parties sont très courtes et permettent très facilement de revenir sur le moment fort qui a induit la victoire ou la défaite de l’un des deux camps. De manière surprenante, Bison fait naître beaucoup d’échanges, beaucoup de mots autour des erreurs de chacun et crée de beaux moments de complicité. En attendant les échecs ou de manière très valable en complément de ceux-là.

L’avis de Plateau Marmots

Bison par son genre, c’est-à-dire le jeu de stratégie abstrait et asymétrique, appartient à une catégorie intemporelle, rapidement compréhensible et rapidement jouée, parfaite pour initier les enfants. La réédition de Piatnik est simple et sans détour, les parties s’enchaînent, à chacun ses victoires et ses défaites.

La bonne humeur est là et, les parties étant courtes, cela permet de revenir sur ses faits de jeux et d’entretenir la discussion avec l’enfant. Le prix très attractif fait de cette nouvelle édition un jeu qu’il faut avoir dans sa collection en attendant les (ou aux côtés des) échecs ou dames.

On aime :

  • Matériel de qualité
  • Un jeu intemporel
  • De beaux et rapides affrontements
  • Difficulté facilement modulable (en réduisant le nombre de bisons ou de chiens).

On aime moins :

  • Le plateau de jeu aurait mérité une iconographie plus forte
  • Vraiment stratégique ?

Où le trouver ?

Chez Philibert 

La fiche du jeu :

Auteur : Alex Randolph

Illustrateur : Tony Rochon

Éditeur : Piatnik

Pour 2 joueurs

À partir de 8 ans

Durée d’une partie : environ 20 min

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