FIJ Cannes 2024 – On vous dit tout (et même plus)
Et voilà. Encore un nouveau Festival des Jeux de Cannes qui vient de fermer ses portes. Et cette année, Plateau Marmots y est allé dans une complète désynchronisation artistique. Un jour pour les uns, deux jours pour les autres. Aucun pour les malchanceux (dont je fais partie) qui ont du vivre le Festival par procuration… au chaud… chez eux… Mais rassurez-vous : ceux qui étaient sur place ont ramené pas mal de souvenirs et d’avis dans leurs valises.
Cette année, c’était l’occasion d’une grande nouveauté et d’un grand test grandeur nature. Alors que jusqu’ici, les jeux Marmots occupaient un espace dédié, ils étaient mélangés au reste des jeux pour cette nouvelle édition. Certains chez Plateau Marmots ont trouvé dommage que l’univers Enfant soit ainsi noyé dans la masse, lui enlevant toute spécificité. Quand d’autres, au contraire, ont trouvé que cela leur donnait plus de visibilité en les rendant accessibles à des publics qui n’auraient jamais arpenté l’espace Enfants.
Tout le monde est en tout cas d’accord pour dire que les allées du Festival étaient bien plus fluides et agréables à arpenter que les années précédentes. C’est d’ailleurs au niveau de l’allée 12 que se trouve notre premier arrêt.
Cache-Cache Loustic (Loki)
Lorsque Loki annonce la sortie d’un nouveau jeu, c’est toujours un peu un évènement. Et lorsque ce jeu se dévoile au détour d’une allée du FIJ, ça met forcément des étoiles plein les yeux. Il faut dire qu’avec « Cache-Cache Loustic » (un jeu de… cache-cache, accessible aux tout petits Marmots dès 3 ans) Loki frappe fort niveau matériel.
Le principe est (presque) aussi simple qu’une partie de cache-cache. À chaque manche, l’un des joueurs prend le rôle du loup. Il lance les 2 dés et place les masques Loup aux emplacements indiqués. Le temps d’une petite chanson, les autres joueurs vont devoir cacher leurs figurines Animaux dans le décor. Lorsque la chanson se termine, le joueur Loup passe un œil à travers les trous des masques et tente d’apercevoir les figurines animaux. S’il en débusque, il gagne des jetons Bonbons. Tous les joueurs qui ont réussi à ne pas se faire repérer en gagnent aussi.
Difficile de se prononcer sur « Cache-cache Loustic » sans y avoir joué avec des Marmots. Mais son côté « Cache-Mouton » (jeu qui avait reçu l’As d’Or Enfants en 2010) et son matériel impeccablement conçu, donnent furieusement envie de s’y intéresser.
Sortie prévue le 08 Avril prochain.
Pixies (Bombyx)
Attirés par d’étranges petites bestioles, Ludivine et son Marmot se sont aventurés sur le stand de Bombyx.
Pixies était top of the list de notre to do du festival. En effet, le précédent jeu de cartes malin de chez Bombyx, Sea Salt & Paper a rythmé l’année 2023 de marmot. Alors quand on nous annonce un nouveau petit jeu de cartes au parti pris graphique tout aussi réussi (les goûts et les couleurs hein) on dit GO !
Pixies est un jeu de collection, où vous allez récupérer des cartes sur un marché central. Ces cartes vous allez les positionner devant vous sur un tableau de 3×3 dans l’ordre croissant. Si vous arrivez à récupérer une deuxième carte d’une valeur déjà présente, vous la positionnez sous cette carte (ou vous inversez, amaguiz) et cette dernière est « validée » et pourra compter dans le scoring final des valeurs faciales. Pas plus compliqué que ça ! Quoi que… Dans Pixies il y a aussi des « familles » représentées par l’habitat de votre petit animal chelou, et plus un habitat est omniprésent et adjacent plus vous scorez, et de plus en plus suivant la manche. Ouhhh c’est malin ça. On vous laisse découvrir d’autres subtilités pour marquer des points et apporter un peu de piquant à cette forêt.
Avouons-le, c’est, très futilement, l’art utilisé pour les illustrations qui nous a d’abord emballé, mais après une partie c’est le côté dynamique et malin de Pixies qui nous a convaincu. L’aspect course ne ressortira qu’après la première partie, où l’un des joueurs arrête la manche, car il a rempli son tableau perso et marmot est toujours en train d’élaborer sa stratégie « Mais heu c’est trop pas juste, j’ai pas fini et j’ai pas validé mes cartes ! » Mais il va se rattraper à la manche suivante. On adore ce système de scoring en 2 dimensions, clair et simple mais qui commence déjà à challenger les plus grands de nos marmots. Pixies est notre grand OUI du festival, les parties s’enchainent (oui on a osé faire plusieurs parties), on en perd une, on gagne l’autre et tout le monde est heureux. Que demander de plus d’un bon jeu ?
1, 2, 3, Faufile-toi (Ravensburger)
Au détour d’une allée, Soffy s’est de nouveau fait happer par « 1, 2, 3, Faufile-toi », un jeu qu’elle avait déjà pu tester l’année dernière au Festival de Vichy. Mais elle a pu cette fois y jouer sur une version définitive. Et autant vous dire que le matériel en jette.
Le jeu fait furieusement penser à « Cache-cache Loustic » dont on vous parlait plus haut, mais pour des Marmots un peu plus grands. À chaque manche, l’un des joueurs se cache dans la maisonnette et dit « 1, 2, 3, Arrête-toi ! ». C’est le temps qu’ont les autres joueurs pour déplacer leur pion raton laveur sur le plateau et se cacher derrière un buisson. Le joueur dans la maisonnette ouvre la trappe et tente de repérer les pions de ses adversaires. Si votre pion est repéré, il retourne au début du chemin. Sinon, vous gagnez un point et pouvez continuer d’avancer en suivant les chemins indiqués sur le plateau. Le premier à gagner 5 points ou à atteindre la poubelle devant la façade remporte la manche et prend la place du joueur dans la maisonnette.
Odin (Helvetiq)
Alors que Soffy jouait à « 1, 2, 3 Soleil ! », Ludivine arpentait longuement le stand de Helvetiq avec son Marmot, et a pu tester 2 de leurs nouveautés : « Odin » et « Elios ».
« Odin », on vous en parlait il y a quelques semaines. Il s’agit d’un petit jeu de défausse, accessible dès 7 ans. Chaque joueur a en main des cartes dont les valeurs sont comprises entre 1 et 9. À votre tour, vous devez poser une carte de valeur strictement supérieure à la carte précédente. Mais là où le jeu prend toute sa saveur, c’est que vous pouvez aussi poser plusieurs cartes de même couleur et combiner leurs chiffres. Ainsi, une carte 2 et une carte 7 auront une valeur de 72 si elles sont posées ensemble. Vous pouvez aussi combiner 2 cartes de valeurs identiques. Par exemple, deux 8 de couleurs différentes auront une valeur de 88.
Odin nous a fait vivre un bon moment. Avec, il faut l’admettre, des sensations similaires à Vélonimo dans la rapidité de défausse mais avec un comptage de points simplifié. On retrouve cette frustration quand vous choisissez de ne pas monter sur le combo précédent pour ne pas casser votre jeu tout bien organisé par combinaison de cartes. Et bam ! Un adversaire fini la manche et vous vous retrouvez avec whatmille cartes dans les mains en points de pénalité. Et que dire de l’effet grisant quand vous posez 4 cartes d’un coup pour faire un magnifique 8643 que personne ne pourra supplanter… du moins vous l’espérez. Pour nous c’est encore une belle réussite pour HelvetiQ et ses petites boîtes, pour un Odin qui saura convaincre les marmots de plus de 7 ans et toute la famille.
Elios (Helvetiq)
Elios est le nouveau jeu abstrait de Philippe Proux, l’auteur de K3 (édité également par Helvetiq). Votre but : être le premier à poser tous vos rayons colorés sur un soleil que les joueurs embellissent ensemble. Avant de commencer la partie, chacun récupère un certain nombre de rayons en bois et crée des groupes de 1 à 3 rayons. Au hasard, lors de la première partie. De manière bien plus stratégique lors des suivantes. Une partie de la victoire se joue en effet à cette étape. Au centre de la table, un rayon de chacune des 8 couleurs est placé autour d’un cercle jaune pour former la base du Soleil.
À votre tour, vous avez le choix entre 3 actions :
- placer un disque jaune au centre du soleil pour élever cette pile d’un niveau.
- poser l’un de vos groupes de rayons colorés. Chaque rayon doit être posé sur un rayon de couleur identique et ne doit pas dépasser la hauteur de la pile de disques jaune au centre du Soleil.
- diviser en 2 l’un de vos groupes de rayons colorés.
Le plaisir d’un jeu passe aussi par sa manipulation et on est souvent conquis par un HelevtiQ en bois, K3 ayant tracé la voie. Elios nous a offert un agréable moment et malgré l’interaction présente, un moment de complicité et de fun. Comme tout jeu de programmation, on s’est vu anticiper, élaborer une stratégie, puis y renoncer devant le coup de bambou asséné par un adversaire sans pitié. Le plaisir d’un jeu expliqué en 2 minutes qui appellera sans aucun doute à la revanche.
Plouf Canard (Gigamic)
Petit détour par le stand Gigamic où l’on a pu découvrir un jeu pour tout petits Marmots, à peine sorti : « Plouf Canard ». Il s’agit d’une nouvelle localisation d’un jeu Logis, après les excellents « Sous l’Océan », « Mollo l’Escargot » et le plus dispensable « File Filou ».
Ne vous attendez pas à un jeu qui réinvente l’eau chaude. « Plouf Canard » est un petit jeu de parcours coopératif sans prétention. À votre tour, vous lancez le dé. S’il indique un symbole présent sur le parcours, avancez l’une des 4 figurines Canards jusqu’à la prochaine case libre contenant ce symbole. Si le dé indique un symbole Soleil, le curseur Soleil est avancé d’un cran sur l’arc-en-ciel qui surplombe le parcours. Votre but : mener la petite troupe de canards jusqu’à la mare avant que le soleil n’atteigne le bout de l’arc-en-ciel. Mais attention : c’est la maman canard qui mène la marche et aucun petit caneton ne pourra la doubler. À vous, donc, d’optimiser les déplacements.
Sur cette mécanique très classique, le jeu propose un matériel parfaitement adapté aux petites mains et qui saura émerveiller les 3 ans et plus. Que ce soit les grandes figurines de canards ou le soleil qui gravite le long de l’arc-en-ciel, tout donne envie d’être manipulé. Et le clou du spectacle : lorsqu’une figurine atteint le bout du parcours, elle est insérée dans une encoche de la mare qui pivote pour laisser la place à la figurine suivante. Une mise en scène vraiment ingénieuse.
On a par contre un doute sur l’amplitude d’âge indiqué sur la boîte : 3-7 ans. Le jeu est effectivement accessible dès 3 ans mais il n’aura plus grand intérêt pour des Marmots de 5 ans et plus.
Solstis (Lumberjacks Studio)
C’est chez les Lumberjacks Studio que Soffy et Ludivine se sont croisées pour découvrir Soltis, le tout dernier jeu de Bruno Cathala et Corentin Lebrat magnifiquement illustré par Gorobeï.
Dans Solstis, votre objectif est de gravir une montagne en reconstituant les plus beaux panoramas et en allumant des feux au sommet. À votre tour, vous récupérez une tuile que vous placez dans votre paysage. Chaque tuile est définie par un chiffre qui indique la colonne dans laquelle elle doit être placée et une couleur qui indique la ligne à laquelle elle doit se trouver. Chaque fois que vous réussissez à reconstituer un carré de 4 tuiles, vous gagnez un Esprit qui rapportera des points en fin de partie. Vous gagnez aussi des points pour votre plus grand groupe de tuiles et si vous réussissez à allumer des feux en haut de la montagne, en déployant un chemin contigu depuis le bas.
J’avoue être en adoration devant le coup de crayon de Gorobeï, et c’était comme une évidence d’aller y jeter un œil. La mécanique est plutôt chouette mais on a trouvé qu’il y avait pas mal de choses à gérer pour des Marmots de 8 ans. Sûrement un coup de fatigue après une grosse journée de festival. Il y a toujours un moment où notre cerveau n’imprime plus toutes les infos. On va donc faire en sorte de se le procurer et de le tester dans de meilleures conditions avec nos Marmots et promis, on vous en dira plus !
Skate Legend (Rose Noire)
Cette année à l’extérieur du palais des festivals il y avait un skate park… mais pourquoi ?! Le mystère a été vite résolu lorsque Soffy est passée près du stand de la Rose Noire. Pour ne pas vous mentir, elle n’avait jamais eu vent de cette maison d’édition et la surprise a été plutôt bonne.
J’ai été attiré par le thème parce que mon mini moi est plutôt fan de ce genre de sport, alors pourquoi pas aller jeter un œil et puis il y a des cartes qui brillent et ça, moi j’adore !!!
Votre objectif est très simple : être le joueur qui à la fin des 4 manches a remporté le plus de roues. À chaque tour de jeu, soit vous jouez la carte de votre main, soit une carte que vous piochez. Mais attention, si vous posez 3 cartes de la même couleur, le tour est fini pour vous. Vous remportez tout de même un casque qui vous servira (ou pas) lors des prochaines manches. Il vous permet en effet de vous immuniser d’une couleur de cartes, et donc d’en poser autant que vous voulez !!! Si vous posez 3 cartes avec un skate cassé, vous perdez également la manche. Ben oui, un skateur sans skate n’est plus vraiment un skateur !
Le joueur qui remporte la manche gagne une carte (qui brille) qu’il peut ajouter à sa main et qui, s’il remplit les conditions, et qui lui fera gagner un max de roues.
Mon Puzzle Aventure (GameFlow)
Le Jury des As d’Or a rendu son verdict : c’est Trio (Cocktail Games) qui a été nommé Jeu de l’Année. Et c’est l’excellent « Mon Puzzle Aventure: Dragon”, qui a reçu la récompense dans la catégorie Enfants. On est particulièrement heureux pour toute l’équipe de Gameflow dont la gamme “Ma Première Aventure” est devenue au fil des ans, une référence dans le monde ludique pour Marmots.
Le hasard faisant bien les choses, GameFlow n’était pas venu les mains vides au festival. Au dénouement d’un grand jeu de piste qui a duré tout le week-end, ils ont révélé le titre de la seconde boîte de “Mon Puzzle Aventure”: Terre Ocre.
Et comme le “Ma Première Aventure: Voyage en terre Ocre” est l’un de nos préférés de la gamme, on a vraiment hâte de partir à la découverte de sa version Puzzle.
Browl (Pixie Games)
Voici la p’tite découverte de Soffy, soufflée par Christophe Lauras (l’auteur de Zombie Bus, du Clan des Souris…) qu’elle a croisé par hasard au détour d’une allée: “Browl”, un jeu signé par l’insatiable Reiner Knizia. Le but du jeu est très simple: marquer le plus de points. Voilà qui est très original, me direz-vous…
Le jeu se compose de 65 cartes représentant 7 peuples. Chaque peuple est caractérisé par une valeur (3 pour les Mages, 7 pour les Nains…). Vous avez en permanence 6 cartes en main. À votre tour, posez l’une d’elles devant vous. S’il y a alors autour de la table autant de cartes que la valeur que vous venez de poser (3 cartes 3, 7 cartes 7…), ce peuple gagne la bataille. Les joueurs récupèrent toutes les cartes de ce peuple qu’ils ont devant eux. Toutes les autres cartes sont défaussées et une nouvelle bataille commence. Mais attention, certaines cartes spéciales permettent d’accélérer la victoire d’un peuple ou, au contraire, de ruiner ses chances de réussite. Pas de Bröwl !!!
C’est malin, c’est rapide, c’est Reiner, c’est joliment illustré et on a hâte de le tester avec nos marmots.
Et hop un petit tour aux offs…
Le soir, lorsque le festival ferme ses portes, c’est une toute autre ambiance qui s’installe dans une tente à l’extérieur du palais. Les nuits du Off. C’est là qu’une fourmilière de testeurs se retrouve pour tester des prototypes. Soffy est allée faire un petit tour à la recherche des jeux de demain. Et elle a testé pour vous…
Susuwatari (Prototype)
Ce qui nous a attirés, ce sont les p’tites bestioles noires aux yeux tout choupinou ainsi que la présence des personnages des animés de Hayao Miyazaki. Par chance, la table était libre.
Le but du jeu est très simple: être le premier joueur à se débarrasser de toutes ses p’tites bêtes noires (les fameuses Susuwatari ou “noiraudes” en français dans le texte) avant que la défausse n’ait été jouée deux fois.
À votre tour, piochez une carte de la pioche ou de la défausse, puis posez des cartes en main. En obtenant des combinaisons, vous allez pouvoir vous débarrasser de vos “noiraudes”. Avec une paire de cartes Susuwatari, par exemple, vous pouvez vous défausser d’une “noiraude”. Avec une paire de cartes balais, vous donnez une “noiraude” à votre voisin de droite et une autre à votre voisin de gauche… Et vous gagnez immédiatement la partie si vous réunissez 5 personnages différents dans votre main ! Des cartes événements viennent ajouter du piment à la partie. Certaines vous agaceront grandement comme “donner son paquet de cartes à votre voisin de gauche” (alors qu’il ne vous manquait qu’un personnage pour obtenir la victoire !)…
C’est malin, c’est rapide et surtout très mignon. L’auteur (Yannick Chabas) se doute que la licence risque d’être difficile à obtenir mais on souhaite une chouette aventure à son jeu.
Des jeux pour Marmots, il y en avait bien d’autres à découvrir au fil des allées du Festival. On vous en avait déjà présenté certains ces dernières semaines: “Arkade” (Auzou), “Kids Express” (Ludonaute), “Flashback: Lucy” (Le Scorpion Masqué)…
On va maintenant prendre le temps de décortiquer les jeux qu’on a découverts, de découvrir ceux qui nous ont échappé. Et on ne manquera pas de vous parler de nos coups de cœur… et de nos déceptions.